"Le fantastique féminin, d'Ann Radcliffe à nos jours", compilé par Anne Richter
Environ 360 pages, un recueil de 25 nouvelles fantastiques écrites par des femmes. Le livre rassemble de nouvelles de nombreux pays différents - même si cela reste concentré sur l'Europe et l'Amérique et une histoire australienne avec un bunyip, yay!). Cela, plus le thème en soi, permet de rassembler une sélection originale de nouvelles qu'on ne lit pas souvent dans les anthologies fantastiques. Je n'en avais lu qu'une, La fée aux gros yeux, de George Sand, qui est plutôt mignonne.
La compilatrice commence par expliquer en quoi, à son avis, le fantastique féminin est différent du fantastique masculin, mais à partir du moment où elle a commencé à dire du mal des auteurs femmes qui abordent des thèmes plutôt "virils" sans son autorisation, j'ai laissé tomber.
Les nouvelles en soi, maintenant ! Comme souvent dans les recueils, c'est inégal, mais elles sont globalement bien écrites et intéressantes. Certaines jouent sur la chute, d'autres sur une imagerie frappante, d'autres sur le concept... Il y en a de vraiment mystérieuses, qui sont à la fois fascinantes et frustrantes, et peut-être allégoriques mais on ne sait pas de quoi. J'aime ce qu'on peut appeler l'ambiance globale du livre.
Mes préférées sont Objets massifs de Virginia Woolf (avec un homme qui se retrouve obsédé par certains objets de récupération), L'excursion des jeunes filles qui ne sont plus d'Anna Seghers (une femme se retrouve plongée dans une vision de ses camarades de pensionnat, avec les sentiments de l'époque qui revivent et contrastent avec ce qu'elle sait qui leur est arrivé sous le régime nazi), et j'avoue que je me suis fait happer par Les oiseaux de Daphne du Maurier, alors que c'est le genre de survival horror à laquelle je ne tiens pas d'habitude, L'animal de Nina Cassian, surtout à cause de la chute, Une voix maléfique parce qu'elle est slashy, et L'épouse de l'arbre qui est vraiment mignonne...
8/10
Percy Jackson 2 - "The sea of Monsters", par Rick Riordan
Roman, environ 210 pages. Je l'ai trouvé un peu meilleur que le premier - même si les problèmes que j'avais mentionnés (le personnage féminin principal qui n'a pas le droit d'être assez intelligente pour reconnaître les méchants à temps, les Etats-Unis qui sont le centre du monde) n'ont pas disparu. C'est peut-être que je me suis un peu attachée aux personnages quand même ? Ou alors parce que cette fois je ne m'étais pas fait spoiler toute la fin ? Ou parce que la narration est devenue un peu plus drôle ? Bon, voilà, c'est toujours de l'action avec des références mythologiques correctement faites. A part ça, les méchants ne savent pas expliquer leurs plans de façon attractive quand ils expliquent "rejoins-nous", ils auraient besoin de cours de comm.
6/10
"Kino no Tabi 2" par Keiichi Sigsawa
Pour la catégorie "Littérature japonaise" de bingo_livres
Un light novel japonais, environ 120 pages, je dirais ? J'ai eu des problèmes avec le pdf, et j'ai fini par le lire en ligne. J'avais adoré la série télé, et les livres fonctionnent de la même façon : une héroïne avec ue moto parlante, qui voyage sans cesse de ville en ville, et chaque pays qu'elle traverse a des lois sociales ou magiques différentes, et forme un petit conte philosophique.
Le style est très cinématographique, et l'anime n'y perd pas grand chose. Je n'y tiens pas spécialement. Cela ne m'étonne pas que ça ait été adapté. En fait, c'est une très bonne adaptation, parce que pour toutes les histoires dont j'ai vu les deux versions, j'ai une petite préférence pour la version anime. Cela n'empêche pas qu'on reconnaît très bien l'ambiance, l'héroïne qui est très cool, et que je suis contente de pouvoir lire plus d'histoires dans cet univers !
7/10
"The grapes of wrath", par John Steinbeck
Pour la catégorie "Un livre en rapport avec la terre" de bingo_livres
Roman, environ 480 pages dans l'édition que j'ai lue, mais en fait c'est long. Cela raconte la vie d'une famille pendant la Grande Dépression, éjectée des terres qu'ils cultivent et obligés d'aller tenter leur chance en Californie, et là tout se passe mal.
J'ai mis longtemps à rentrer dedans, d'abord parce que la plupart des dialogues transcrivent l'argot de l'Oklahoma, et ensuite parce que je sentais que cela allait devenir de plus en plus déprimant. (J'avais raison, même s'il y a des périodes de repos que je n'avais pas anticipées). J'en ai gardé une très bonne impression et j'ai compris pourquoi c'était considéré comme un chef d'oeuvre, mais pas dès le début.
La structure alterne des chapitres sur des familles Joad et des chapitres plus courts et généraux, parfois documentaires, parfois prosaïques, parfois lyriques, sur la situation des migrants en général (et ils font parfois assez mal, parce qu'on se dit que la famille Joad a eu des moments de chance, par rapport à la moyenne. Et pourtant...)
J'aime la façon dont l'auteur décrit les mécanismes de la Grande Dépression, et l'évolution dans la pauvreté, c'est terrifiant, en gardant pourtant un aspect grandiose et un espoir dans la solidarité et l'entraide humaines. La psychologie des membres de la famille est assez peu développés, j'ai trouvé ; ils sont plus des archétypes, des symboles, que des gens. Mais ils ont quand même de très beaux passages, comme certaines des réactions de la mère, ou le discours de Tom à la fin. (Et j'aime beaucoup Casy.) On s'y attache quand même, même si cela prend plus de temps.
C'est aussi un livre qui est assez "ouvert", qui laisse la place à l'imagination, sur certains personnages qui dans une structure plus fermés reviendraient à la fin, mais dont ici on n'a jamais aucune nouvelle.
9/10
Progression : 4/52
"Risques de lecture" : The Grapes of Wrath -> 1/26
Bingo_livres :
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