La suite (et la fin, le NaNo commence dans quelques heures) des réponses au mème d'
azalee_calypso Titre : Le bruissement de l'eau
Fandom et personnages : Contes, La belle au bois dormant, pour
thalimnieRating et avertissements : PG-13 pour tentative de suicide
Ses parents croient qu'Aurore ne sait rien, mais elle entend les domestiques parler. Elle devait se piquer le doigt, mourir à seize ans, dans deux ans maintenant ; mais on lui a accordé de dormir cent ans à la place, d'être réveillée par un prince qui l'aimera.
"Et si je ne l'aime pas ?" murmure-t-elle à personne, juste à la rivière qui coule, qui s'éloigne d'elle sans cesse, sans qu'il y ait de limite à son indifférence. "Ou pire, oh, si je l'aime, juste parce que les fées ont emprisonné mon destin, et qu'il ne le mérite pas !"
Elle les déteste, tous tant qu'ils sont, les fées qui ont été invitées et celle qui ne l'a pas été, et ses parents n'étaient-ils donc pas assez riches pour faire forger une treizième assiette d'or pour elle ? Elle ne les aime plus non plus.
Elle n'a pas la moindre intention de toucher un fuseau, mais elle sait comment ces destins se déploient. Il y a des coïncidences, il y a des accidents. Elle n'avait pas non plus l'intention de tomber du mur et de se casser la jambe quand elle avait huit ans, mais on ne choisit pas ses blessures.
Ou peut-être y en a-t-il qu'on peut choisir, lui murmure l'eau qui court sans prendre le temps d'écouter ses réponses. Quatorze n'est pas seize - les mots de la rivière sont des bulles, ou des serpents d'eau. Vaut-il mieux mourir maintenant en étant libre, ou à seize ans, pour renaître et vivre ce qui semble une éternité en tant que poupée du destin, perdue dans le temps ?
L'eau est froide, très froide, très rapide, mais n'est-ce pas merveilleux, quand on a plongé dedans, elle ne s'éloigne pas pour autant, elle reste avec vous et vous serre très fort.
Quand on repêche la princesse Aurore, elle est tout juste vivante. L'eau coule de sa robe, de sa bouche, de ses yeux, de ses entrailles, et il y a tant de choses qu'elle ne peut pas se rappeler, par exemple comment elle a bien pu tomber.
Elle entend les domestiques, ils parlent d'elle, bien entendu. Ils disent que c'est parce qu'elle a failli se noyer que ses parents ont renvoyé tout le monde - mais ils ne vont pas se plaindre, c'est ce qui leur vaut leur place, après tout. Ils disent qu'elle a probablement sauté exprès.
Elle affiche un regard d'insondable mystère, et personne, pas même ses parents, ne devine qu'elle ne sait plus rien.
Titre : Etranger
Fandom et personnages : Fullmetal Alchemist, Lin Yao (+ Greed), pour
jainasRating et avertissements : PG-13 pour mentions de morts et de violence
Lin comptait vraiment être généreux avec les clans vaincus (il voulait leur affection, il voulait leur reconnaissance) ; il a même accordé son pardon à ceux qui ont répondu par le mépris, mais ceux qui ont feint l'amitié pour mieux le poignarder dans le dos...
Oh, il a vaincu. Ce n'est plus le problème.
Mais maintenant, riche de leurs trésors et souillé de leur sang, il lui manque... il lui manque tout, mais il voudrait que Greed soit là (pour aimer à sa place les trésors et le sang), pour lui dire que rien ne pourrait être meilleur.
Pour pouvoir lui montrer le futur avec jubilation, même si ce futur est manger toutes les étoiles du ciel.
Il voudrait surtout retrouver Greed en lui pour pouvoir le blâmer (pour tout), pour pouvoir se dire que les violences dont il est capable sont un reste d'un ensorcellement alchimique, d'un corps étranger, d'un esprit parasite. Il voudrait pouvoir croire que ces pulsions qui ont sa forme sont le fragment d'un homoncule, et pas juste la porte qui lui a autrefois permis d'entrer.
Mais s'il reste quelque chose de Greed en Lin, c'est une partie plus vicieuse que ce qu'il a connu, qui ne peut que détruire ce qu'elle ne possèdera pas entièrement.
Cela ne devrait pas le surprendre, alors, que rien ne réponde à ses appels.
Titre : Petit loup rouge
Fandom et personnages : New Mutants, Rahne (Dani/Rahne), pour
chonaku55Rating et avertissements : PG, des scènes de cauchemar, mais globalement c'est du hurt/comfort
Il était une fois une petite fille...
Rien de tout cela n'est vrai. C'est un rêve. Mais dans un rêve, s'il y a quelque chose de vrai, ce sont les sentiments, les sensations, les impressions qui frôlent le corps et l'esprit, et qu'y a-t-il de plus important que les sentiments ?
Il était une fois une petite fille, plus vraiment une enfant pourtant, qui s'appelait Rahne, et qui allait porter une galette et un petit pot de beurre à sa grand-mère, mais elle avait été une mauvaise fille et s'était oubliée à cueillir des fleurs.
Elle avait mis des fleurs sur sa robe, des fleurs à son cou, des fleurs dans ses cheveux rouges comme le sang. Elle était si jolie ainsi !
Un prince charmant apparut. Il était grand et blond, et lui tendit la main. Je m'appelle Sam, belle demoiselle, danserez-vous avec moi ?
Elle rougit, cherchant en son coeur comment accepter, quand un second chevalier entra en scène, à la peau brune, aux boucles folles, au sourire séducteur. Je m'appelle Roberto, belle demoiselle, danserez-vous avec moi ?" Un troisième chevalier, en armure, au visage doux, lui dit "Je m'appelle Doug, belle demoiselle, danserez-vous avec moi ?"
Et comme, toute rouge sous ses cheveux rouges et ses fleurs rouges, elle ne savait que répondre, les chevaliers commencèrent à se lancer des regards noirs, à lever leurs armes.
"S'il vous plait, s'il vous plait !" cria-t-elle, éperdue, "ne vous battez pas pour moi !" Oh, ce ne serait pas arrivé si elle n'avait pas cherché à être charmante et à mettre des fleurs dans ses cheveux !
Mais à cet instant, à la lisière de la forêt, apparut une fée aux boucles d'or, longue et séduisante dans une belle robe blanche. Les trois chevaliers se tournèrent vers elle, ignorant désormais la petite fille, et lui présentèrent leurs hommages.
C'est tellement injuste, pensa Rahne. Il n'y en a pas un seul qui m'est resté fidèle. Oh, j'aurais tellement aimé qu'il y en ait juste un.
"Tu te plaignais qu'ils se battent pour toi." fit remarquer la fée. "Il faudrait savoir ce que tu veux."
"Qu'est-ce que cela change ?" demanda Rahne, alors que la colère commençait à gronder au fond de son ventre, "s'ils se battent pour toi à la place ? Je devrais être contente ?"
"Et puis, comment oses-tu me reprocher d'être une fée ? J'ai été transformée contre mon gré. Mais bien sûr, tu es égoïste, tu es jalouse, tu ne penses qu'à tes problèmes à toi..." répondit la fée-Amara, regardant Rahne dans les yeux, négligeant complètement les chevaliers qui s'agenouillaient à ses pieds.
Mais Rahne ne l'écoutait déjà plus, une violence contre-nature battant à travers tout son corps maintenant, ses bras, ses jambes, sa bouche. Elle tomba à genoux, sans faiblir pourtant. Au contraire, être une bête semblait lui donner plus de puissance.
"Nous sommes tous des monstres à la fin, n'est-ce pas ?" remarqua une sorcière qui venait d'apparaître. "La seule question est de savoir quand nous allons le découvrir, combien de temps nous allons réussir à nous le cacher." Dans un grand chaudron placé devant elle, elle semblait mélanger soigneusement plusieurs ingrédients.
"Que fais-tu ?" demanda Rahne d'une voix grondante, peignant à former les mots. Sa bouche étaient emplie de crocs qui appelaient le sang.
"Dans ce chaudron il y a mon histoire." répondit la sorcière. "Elle est noire est terrible. Je suis en train de la mélanger avec vos histoires à tous, jusqu'à ce qu'il soit impossible de les distinguer, jusqu'à ce que nous soyons tous des monstres. Regarde, dès maintenant, ce qui est arrivé à..." Et comme cela sonnait comme quelque chose de terrible, Rahne oublia Amara et voulut lui sauter à la gorge.
Elle fut interrompue par une autre bête aux yeux d'or, qui interrompit son élan et l'immobilisa. Les crocs de Rahne claquèrent sans pouvoir l'atteindre - elle se résignait, déjà, à la défaite, mais ne sentit aucune douleur, juste la chaleur autour d'elle, qui était bonne, qui était douce, et déjà le coyote - c'était un Coyote, comprit-elle - lui parlait d'une voix humaine, Rahne, Rahne, que t'est-il arrivé ?
C'était une voix assez douce et forte à la fois pour faire changer le monde. Aussi, Rahne se réveilla sur le sol dur de sa chambre, ses yeux de loup perçant l'obscurité quand les nuages cachaient la lune, l'odeur de Dani dans sa truffe et ses bras autour de son cou... Elle aurait pu la mordre. Oh, Dani.
"J'ai fait un cauchemar." pensa-t-elle.
"Je sais, je sais." lui répondit Dani, dans ses oreilles et dans sa tête et dans son coeur. "Je n'ai pas tout compris, mais j'ai senti ta colère, je t'ai sentie te transformer, je m'inquiétais..." Je m'inquiète toujours, pense-t-elle, et Rahne, malgré la douceur de sentir les échos des sentiments de Dani dans sa tête, fit l'effort conscient de redevenir une humaine, une mutante, une petite fille. Même en étant nue, sa chemise de nuits en lambeaux. La nuit était sombre mais sa peau était très blanche. La nuit était froide mais le corps de Dani est chaud, et plus étroitement serré contre le sien maintenant qu'elle ne se débattait plus ni de griffes ni de dents.
"Je suis une mauvaise amie." dit-elle, et elle était heureuse maintenant que leurs esprits ne soient plus connectés, que Dani ne puisse pas savoir comment elle avait imaginé leurs amis, ce qu'elle avait osé penser d'eux.
"Non." répondit Dani d'un ton sans réplique, sa main contre la joue de Rahne. "Non, tout sauf ça. Ne permets pas aux cauchemars de continuer à te faire du mal quand tu as cessé de dormir. Tu es plus forte qu'eux."
Mais les cauchemars n'étaient pas des démons ou des monstres qui l'attaquaient, cela aurait été trop simple. Ils étaient ceux qui faisaient partie d'elle, et Rahne ne pouvait pas être plus forte qu'elle-même.
Pas toute seule, pensa-t-elle, sans savoir si c'était doux ou horrible, pas toute seule.
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