Lectures de septembre

Sep 30, 2012 22:15


"The Hunger Games", "Catching Fire" et "Mockingjay", par Suzanne Collins
Série de trois romans, environ 450 pages chacun. Je ne sais pas à quel point tout le monde a entendu parler du principe, c'est un peu une des séries à la mode mais je résume quand même : dans un futur dystopique des Etats-Unis, inspiré à la fois par l'Empire Romain et la télé-réalité moderne, des adolescents de tous les districts de travail (par opposition à la classe dirigeante oisive) s'affrontent dans une arène dans un combat à mort. Le Vainqueur apporte grande gloire et de la nourriture supplémentaire à son district, tout le monde est censé traiter cela comme une fête, même si c'est en fait une punition pour une vieille révolte. La petite soeur de l'héroïne est tirée au sort, l'héroïne se porte volontaire pour la remplacer, et va tenter de gagner, malgré la difficulté morale de la chose, et grâce aux années à être soutien de famille grâce au braconnage, qui lui ont donné quelques compétences utiles.
Techniquement, cela pourrait être rangé en post-apocalyptique, mais l'Apocalypse était il y a de nombreuses générations, et tout ce qu'il en reste est une grosse diminution de la population, une discontinuité dans les cours d'histoire et l'absence de toute forme de religion.
En premier, ce sont de vrais page-turners, je ne sais pas comment on dit en français, mais on a en permanence envie de savoir la fin - à part dans quelques courts moments plus faibles dans le 2 et le 3 - et comme en plus c'est facile à lire (un peu trop simple, diront certains), ça se finit presque d'un bloc.
Je ne lis pas beaucoup d'oeuvres qui se passent dans des dystopies, et donc je n'ai pas beaucoup de point de comparaison, mais j'ai été agréablement surprise que le groupe de rebelles ne soient présentés ni comme des héros positifs, ni comme potentiellement aussi horribles que les dictateurs quand ils seront au pouvoir, il y a un juste milieu qui me plait bien. J'aime aussi comment est traité le thème de la manipulation médiatique, au centre de toute la série, et pratiquée par tout le monde, y compris les héros.
J'aime beaucoup Katniss, l'héroïne. Au début, elle est super-badass, stoïque et dure, pragmatique mais avec une forme de sens moral bien à elle. Ensuite elle l'est moins parce qu'elle a un grave cas de stress post-traumatique pour des raisons justifiées, mais elle reste forte et complexe, et, comme le disait une review que j'ai lue sur ce livre, elle attire plus de respect que de sympathie.
Dans les points négatifs : malgré mon amour pour Katniss, au bout d'un certain temps son point de vue peut sembler un peu limitant, en particulier quand la révolte devient un mouvement plus global, et qu'on aimerait savoir ce qui se passe ailleurs. On aimerait passer moins de temps sur le triangle amoureux - mais elle aussi, donc c'est cool - et on aimerait être plus dans les grandes choses politiques - mais elle aussi, et depuis le début, elle fait partie des figures médiatiques, pas des idéologues ou des organisateurs, et elle n'est pas manipulée que par le gouvernement en place. Donc même si ces points sont frustrants - et quelques autres, comme certains personnages secondaires qu'on aurait voulu voir beaucoup plus exploités - je suppose que c'est un choix, et pas - ou pas seulement - une maladresse de l'auteur. Mais cela m'a quand même laissée avec l'envie de lire des fics sur quelques points très précis.


"Le cygne rouge", par Marie Colmont
Environ 240 pages, recueil de contes "du wigwam et de la prairie", des longs et des très courts, en général très peu connus, même si je ne suis pas une spécialiste de ce coin-là. Il y a des passages d'humour, dans le premier, qui m'ont fait beaucoup rire (les marmites vivantes !) et plus tard ça continue comme ça, des petits détails sympa qui donnent vraiment une originalité au livre, sans enlever l'esprit tout à fait contes et mythes. Il y en a donc que j'aime vraiment beaucoup - malheureusement, comme souvent dans les livres de contes, il y en a aussi où je n'aime pas trop les persos et où la morale me botte très peu. En tout cas, c'était cool !


"Le retour des Tigres de Malaisie, plus anti-impérialistes que jamais", par Paco Ignacio Taibo II
300 pages, roman. Emprunté à la bibliothèque parce que j'aimais beaucoup le titre.
En fait, c'est un pastiche des romans d'aventure du 19e siècle par Salieri "Les Tigres de Malaisie" (je ne connaissais pas, adapté en série(s) sous le titre "Sandokan", nom d'un des deux personnages principaux, prince malais), sauf que ça se passe longtemps après, les persos sont vieux et toujours badass, et l'anti-impérialisme naturel des livres d'origine devient nettement plus clairement politique. Et, époque oblige, il y a aussi plus de sexe.
En fait, c'est aussi un gros crossover, puisqu'on retrouve un autre personnage de romans d'aventure tout à fait différent - Old Shatterhand, je ne connaissais pas non plus - Louise Michel, et du côté des méchants, le professeur Moriarty. Ensuite, niveau scénario, il y a une grosse conspiration - scénario correct sans être exceptionnel -, beaucoup d'action, et beaucoup de clins d'oeil à la littérature ou à l'histoire de l'époque.
Les très nombreux chapitres - 113 en trois parties - sont tous des petits morceaux de bravoure, soit de badassitude, soit de discussions philosophico-politiques multiculturelles faisant intervenir Sandokan et/ou son vieil ami portugais Yañez. C'est difficile d'en lire un seul à la fois, on se retrouve à passer au prochain sans réfléchir.
Sur les points négatifs : je ne peux franchement pas dire ce que vaut la caractérisation de Sandokan et Yañez, et c'est dommage, avec juste ce livre, malgré leur côté badass et leur côté brillant, ils font un peu personnages superficiels, on ne s'attache pas vraiment. Quant à Louise Michel, je n'aime pas spécialement comment ils l'écrivent, brillante aussi mais rebelle au point d'en être terriblement tsundere, et Moriarty... disons que la partie totalement inventée sur sa vie sexuelle était énervante, voilà. Quand on est dans ça, je tiens à dire qu'il y a en tout deux phrases que j'ai trouvées homophobes dans le livre, j'aurais bien fait sans. Mais c'était quand même cool.


"Les chats", par Marie-Hélène Delval
150 pages, littérature jeunesse, mais en fait c'est écrit tellement gros que c'est plus une grosse nouvelle fantastique. Recommandé par
azalee_calypso.
Le narrateur est au début un petit garçon qui ne peut pas partir en vacances, puis cela alterne avec son "grand-père" d'adoption, un vieil homme qui vit pas loin du village. Puis il y a des chats. Qui commencent à tuer des animaux. Et, c'est difficile de dire sans spoiler, mais peu à peu le fantastique classique avec des choses qu'on ne comprend pas ou auxquelles on ne veut pas croire devient autre chose, d'un peu épique, un peu tragique, un peu nostalgique. Ca ne révolutionne rien mais c'était chouette.
Oh, j'aime le choix graphique d'avoir de plus en plus de chats dans les têtes de chapitres.

Progression : 63/52 (fini ^^)
"Risques de lecture" : The Hunger Games, Le retour des Tigres de Malaisie, Les chats -> 25/26

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