"L'enfance en poésie", anthologie présentée par Auguste Rich
Une des petites anthologies de poésie de Folio Junior, je les aime bien. Environ 130 pages. Et c'était globalement plein de jolies choses, mais pas ma préférée dans la collection, parce que - c'est précisé dès l'introduction - beaucoup d'auteurs qui écrivent sur ce sujet ont une façon d'idéaliser l'enfance, de la rendre artificiellement mignonne, qui n'est pas mon trip.
"Alcatraz contre les infâmes bibliothécaires" et "Alcatraz contre les ossements du scribe" par Brandon Sanderson
Romans pour la jeunesse, un peu plus de 300 pages chacun. Offerts par un pote pour mon anniversaire, et comme je le disais, avec des titres comme ça, c'est forcément très mauvais ou très fun. C'est la seconde solution.
Le narrateur, qui est le héros quelques années plus tard, a décidé de rédiger ses mémoires, pour montrer que contrairement à la croyance populaire, il n'est pas un héros, et est même un assez odieux personnage. Il compte le montrer de deux façons : d'une part en racontant toute la vérité (ou presque) sur sa vie, afin de prouver que ses actes d'"héroïsme" sont le plus souvent des mouvements de panique ou assimilés. Et d'autre part, avec la structure de son livre, en torturant ses lecteurs, faisant de grandes digressions aux moments de suspense, et pire. ^^
J'adore la façon dont il se fout de la gueule du lecteur et fait lourdement remarquer ses figures de style.
Mais sinon, l'histoire : notre monde est dominé par une conspiration de bibliothécaires, qui essaient, "pour notre propre sécurité", de nous cacher la vraie nature du monde, qui inclut des super-technologies (ou magies, ce n'est pas certain) basées sur le verre, et un continent caché dans l'océan Pacifique.
Le héros le découvre le jour de ses 13 ans, le jour aussi où il découvre que sa famille vient des Royaumes Libres (de la domination bibliothécaire). Aussi, en tant que descendant de l'illustre famille Smedry, il a un Talent. Le sien est de casser des choses.
En treize ans, il avait déjà remarqué. Ce n'est pas toujours agréable à vivre.
Mais ce n'est pas grave, parce que ce Talent peut facilement être utilisé avec une intensité et une imagination qui en font un pouvoir très puissant ! Et il en est de même d'une bonne partie des Talents de sa famille (arriver en retard, se perdre, trébucher et se casser la gueule, se réveiller avec une sale tête, etc... ^^ Il ne va pas tarder à les rencontrer)
C'était très fun ! Au début, je m'"inquiétais", je me demandais un peu à quel degré étaient les histoires de théorie du complot, mais non, c'est juste du délire. :-) Dans le tome 1, les "je ne suis pas un gentil" font un peu lourds à force de répétition, mais ça se calme dans le 2.
Je trouve tous les personnages plutôt sympathiques, sans avoir vraiment accroché à aucun. Je lirai la suite !
"Jamais avant le coucher du soleil", par Johanna Sinisalo
Roman, environ 320 pages. Ca se passe dans un monde, où, au début du 20e siècle, les trolls ont été découverts par les biologistes, et ce sont en fait des animaux rares mais tout à fait normaux. Le narrateur, un photographe surnommé Ange, découvre un bébé troll maltraité par des loubards, et décide de le prendre chez lui.
Le livre est une alternance de très courts chapitres, certains qui sont des points de vue de différents personnages (Ange, sa voisine du dessous, ses différents petits copains passés/présents/futurs quoique ça se discute... je ne savais même pas, quand j'ai commencé le livre, que le personnage principal était homosexuel) et d'autres qui sont des extraits de journaux, livres, etc, qui parlent des trolls. Les livres de biologie, bien sûr, ont été édités pour ça, c'est une version AU où ils parlent des trolls. Parmi les livres de contes, certains ont été gardés tels quels. Les articles de journaux sont complètement inventés.
C'est très agréable et très rapide à lire, et malgré les interruptions (qui, parfois, explorent l'univers, et parfois, ajoutent des parallèles symboliques intéressants), ça donne l'impression que l'histoire avance très vite.
La fin m'a pas mal surprise. Et même un peu traumatisée, même si on ne peut pas dire qu'elle m'a déçue - j'aime être surprise. Dans ces livres où on ne sait pas dès le début si c'est censé être de la fantasy, de la sf, du réalisme magique, ou juste du réalisme tout court avec un élément AU qui est juste un prétexte symbolique, c'est plus difficile de prévoir les fins, je trouve. Je n'ai pas envie de préciser, ce serait spoiler, mais ce que je peux dire, et qui n'est pas spoiler, ou si peu : ce n'est pas du heartwarming. Ce n'est pas un livre sur un homme qui apprend à s'occuper d'un bébé animal/apprécier la nature/s'entendre avec ses voisins/comprendre ce qui est plus important que le profit/etc. Le bébé troll lui-même a des passages mignons, mais il y a aussi une dimension violente et même sexualisée qui est dérangeante.
"The Virago Book of Fairy Tales", choisis par Angela Carter
Environ 230 pages (il y a une seconde partie mais je me suis fait avoir, on dirait ^^), une sélection (sans réécriture, j'étais un peu déçue) de contes de fées avec des personnages féminins comme héroïnes. Il y a du très connu, des versions qui ont le même schéma que des contes très connus mais avec des différences subtiles, et aussi des histoires dont je n'avais jamais entendu parler (certaines légendes esquimau sont excellentes quoique un peu traumatisantes). Il y en a qui sont des versions genderswappées de contes classiques, et d'autres qui sont impossibles à écrire autrement qu'avec une femme comme héroïne. Mais voilà, c'était cool à lire !
"Le régiment monstrueux", par Terry Pratchett
Le dernier Discworld-en-français-et-en-Poche, environ 500 pages, et j'ai aimé, comme très souvent. L'héroïne s'habille en mec pour s'engager dans l'armée borograve et retrouver son frère (la Borogravie est un pays très paumé dans les montagnes), et... au début, je me disais qu'il se passait plein de choses, du genre escarmouches militaires, personnages qui apprennent à mieux se connaître (et nous avec) mais malgré l'action soutenue, le scénario global met un bout de temps à arriver, et est... je ne dirais pas décevant, parce qu'il est bien fait, et c'est normal, c'est l'idéologie de l'auteur, qu'une guerre ne peut malheureusement pas se régler avec juste un miracle. C'est assez surprenant, d'ailleurs, niveau mélange d'aspects déprimants et d'autres où on se dit que ça aurait pu être largement pire. Mais globalement, comme d'habitude, j'ai pas mal couiné. :-)
Progression : 14/52
"Risques de lecture" : Alcatraz contre les infâmes bibliothécaires, Jamais avant le coucher du soleil -> 5/26
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