"Cinq petits cochons", par Agatha Christie
C'était après une brocante. Une pile de livres abîmés et salis avaient été laissés dans le caniveau. Je ne pouvais pas tous les prendre, mais j'ai agrippés certains de ceux que j'avais des chances de lire, et je suis partie avec. Ils m'appelaient !
Donc : roman, 220 pages. Une jeune dame demande à Hercule Poirot d'éclaircir l'affaire où sa mère a été condamnée pour avoir empoisonné son père, et a toujours protesté de son innocence (elle-même était toute petite). Comme il est connu pour s'appuyer plus sur la psychologie des témoins que sur les indices matériels, elle pense qu'il est fait pour ça. Et effectivement, Hercule Poirot va reconstituer les interactions entre personnages, les mobiles et les moyens du meurtre, d'il y a quinze ans.
Rien à dire, à part que les Agatha Christie sont toujours des bouquins d'enquêtes qui "marchent" sur moi. Quand la solution arrive, je ne l'avais pas devinée, mais je ne l'ai pas trouvée tirée par les cheveux non plus, et la tragédie qui est reconstituée après coup a son côté touchant. Rien de plus, mais je ne leur demande pas plus, et donc, c'était cool. :-)
"Fantômette en danger" et "Fantômette et le masque d'argent", par Georges Chaulet
cassidy_b continue à me les prêter ! Un roman pour la jeunesse, donc, environ 150 et 180 pages respectivement. C'était toujours sympa, amusant à lire, sans être ma série préférée, mais j'aurais quand même dû en lire plus quand j'étais petite. ^^
Mes remarques en passant :
- Fantômette a plus besoin dans "Fantômette en danger" de se faire secourir que dans les autres tomes que j'ai lus, mais bon, c'est le titre, et ça reste suffisamment rare pour que ça ne soit pas gênant.
- Et sinon, les dernières fois où j'ai lu un plot où un grand méchant enlève des mecs musclés pour leur laver le cerveau, c'était dans du porno gay, et je n'ai pas pu penser à autre chose pendant une bonne partie du livre. ^^
- Dans la première page de "Fantômette et le masque d'argent", il y a un mot que je ne connaissais pas (arpète), ce qui, vu la tranche d'âge visée, est un peu humiliant. ^^
- Le scénario est plus complexe que dans le précédent. C'est moi ou c'est aussi écrit plus petit ? Il a un contrat entre 150 et 180 pages, et selon si c'est trop long ou trop court, il compense autrement ? ^^
- Les noms propres sont toujours des jeux de mots aussi lamentables, c'est très fun.
"Contes juifs", par Leo Pavlàt
J'aime beaucoup les livres de contes de la collection Gründ - environ 200 pages, comme d'habitude. Les récits sont dispersées sur l'histoires de juifs depuis la création du monde jusqu'à la diaspora européenne moderne. Il y a aussi quelques fables d'animaux assez atemporelles (et qui ne font pas spécialement juives, mais justement, ça montre que certaines histoires se trouvent partout).
Une des principales qualités et des principales faiblesses de ce livre est que plus d'une moitié des contes sont des histoires de rabbins ou autres saint hommes qui ont réglé leurs problèmes, ou ceux de la communauté, ou ont seulement été des exemples, par des actes astucieux et/ou moralement admirables. Le points positif est que j'adore les actes astucieux et/ou moralement admirables. Le point négatif est que parfois, je me suis dit que j'aurais aimé un peu plus de variété dans les schémas - un peu plus de contes où le surnaturel intervient, en particulier. Surtout que j'ai adoré les quelques-uns où le merveilleux juif intervient effectivement de façon importante, en particulier Salomon et Asmodée ou Le bouc aux yeux humains (les histoires de Shemhazai et du golem auraient été potentiellement intéressantes aussi, mais je les connaissais déjà).
"Le vol d'Icare", par Raymond Queneau
Prêté et conseillé par
soleil_ambrien, environ 300 pages, principalement des dialogues en mode théâtre mais avec quelques passages de narration - comme certaines personnes sur ma friends list détestent. :-)
Le personnage principal, Icare, a été créé par un auteur du 19e siècle pour un roman décadent, mais il s'enfuit et part découvrir le monde réel. Là il rencontre LN (d'origine cruciverbiste). Pendant ce temps, l'auteur engage un détective pour retrouver son personnage. Il soupçonne qu'un de ses collègues l'a volé pour son propre roman.
J'ai beaucoup aimé les jeux de mots complètement foireux dans les dialogues, Queneau est vraiment bon pour ça. Aussi, toutes les références et parodies gentilles aux différents styles d'écriture du 19e siècle. C'était donc très agréable à lire, mais pas mon préféré de l'auteur. Je n'aime pas les personnages autant que dans Zazie dans le métro, ni la structure autant que dans Les fleurs bleues.
Tobie Lolness 2 - "Les yeux d'Elisha", par Timothée de Fombelle
Roman, deuxième et dernier tomes de
Tobie Lolness, environ 350 pages.
L'écriture est toujours magnifique. Cet arc aborde plus le côté politique et social, et moins le côté écologique, de la société de l'Arbre. Tous les personnages, même ceux qui avaient été juste mentionnés dans le tome 1, jouent un rôle dans la fin.
Les plans d'évasion et de rébellion des personnages sont marqués par de faux espoirs et de fausses peurs, le mélange des deux fait qu'on réussit à être souvent surpris sans pour autant avoir l'impression que le destin se retourne toujours contre eux. C'est palpitant, ça se lit très vite. Et pourtant, les descriptions de la nature, ou de petites coutumes locales, sont si belles qu'on ne peut pas être faché contre elles, on n'a pas l'impression qu'elles brisent le rythme.
Globalement, j'ai trouvé ça vraiment émouvant et bien construit, même s'il y a un point important du tome 1 que l'auteur laisse en suspens, c'est volontaire et je pense savoir pourquoi (voir partie spoilers), mais j'ai trouvé ça dommage.
L'auteur évite les écueils que j'avais craints, comme en faire un tome de pure romance ("Les yeux d'Elisha" représentent tout à fait autre chose) ou accorder trop d'importance à l'origine de Tobie. Au total, j'ai aimé ce tome plus que le premier. Par contre, c'est toujours très manichéen, et même dans des passages qui auraient pu ne pas l'être, certains arcs de rédemption sont vraiment très rapides.
Et maintenant, je vais faire de légers spoilers dans la suite de l'arc, et c'est plus pour ceux qui l'ont lu.
Les mouvements de foule sont largement plus sympathiques que dans le tome 1, et globalement, autant j'ai eu du mal dans le tome 1 à croire que tout le monde ait pu blâmer Sim Lolness, autant dans ce tome j'ai du mal à croire que personne de mal renseigné ne blâme sa résistance devant Jo Mitch pour les mauvais traitements qu'ils ont enduré.
L'auteur choisit de ne faire jouer aucun rôle ni à Balaina ni à la pierre de l'arbre, et dans les deux cas, c'est volontaire, pour bien marquer l'idée qu'il a de leur inutilité. Pour Balaina, j'ai toujours l'impression que c'est un peu partisan, en particulier le fait que personne n'essaie de reprendre les recherches de Sim, et qu'il n'explique jamais ce que c'est, ça fait très McGuffin.
"Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur", par Harper Lee
Roman, environ 430 pages. Ca se passe au sud des Etats-Unis dans les années 30, la narratrice est une petite fille, son père est un avocat qui est commis d'office pour défendre un homme noir accusé d'avoir violé une blanche.
J'ai beaucoup aimé. Ca avait les points positifs qu'on m'avait décrits. Le récit est intéressant à la fois comme récit d'enfance - les jeux des gamins sont très crédibles et agréables à lire, comme description du racisme dans l'histoire des Etats-Unis, et comme roman initiatique. Le style d'écriture n'est pas simple, mais il a le charme de l'enfance quand même.
"Le secret de l'épouvanteur" et "Le combat de l'épouvanteur, par Joseph Delaney
Je continue la série ! Environ 360 et 400 pages respectivement, il me semble, et c'est toujours très agréable à lire. Comme le titre l'indique, dans le tome 3 on apprend des choses sur le passé de l'Epouvanteur, qui a des trucs super-creepy dans son background (Meg :-( ), à tel point qu'on en vient à le soupçonner de choses encore pire... en fait, ces tomes ont de l'horreur premier degré avec des monstres qui font peur, mais il y a une couche d'horreur psychologique en plus pour les gens qui ne s'intéressent pas aux films de monstres, c'est bien fait.
Aussi, on continue à découvrir l'univers, et les "types" de méchants et de créatures qu'on peut croiser. Dans celui-là, il y a un nécromancien, avec des fantômes et des rituels magiques. Cest toujours suffisamment inspiré de légendes pour satisfaire la fan de mythologie et pour que les schémas, quoique un peu cliché, semblent naturels, mais avec des scénarios originaux. Par contre, le scénario global n'évolue pas beaucoup, ni les relations entre les personnages (Alice est toujours merveilleuse, mais ce n'est pas le tome où elle brille le plus), mais on m'a dit que le status quo allait changer bientôt.
Dans le tome 4, par contre, le scénario évolue beaucoup plus, il y a un grand nombre de nouveaux personnages (les sorcières de Pendle), et globalement le rythme est plus haletant.
Par contre, les deux ont une fin un peu frustrante, dont des éléments clés se réalisent un peu sur un malentendu (contre le méchant dans le 3, contre les héros dans le 4), et c'est réaliste, mais on a quand même l'impression que les persos passent à côté de quelque chose. Je n'en dis pas plus, pour ne pas spoiler. :-)
"Les plus anciens contes de l'humanité", par Theodore H. Gaster
Environ 200 pages, des contes babyloniens, hittites et cananéens, retrouvés sur des tablettes cunéiformes qui remontent à entre le 20e et 12e siècle avant Jesus-Christ. Mais les histoires, comme celles de Gilgamesh (la seule que je connaissais avant), sont souvent encore plus anciennes.
Après chaque histoire, il y a des pages de notes où l'auteur explique le contexte et les références culturelles. Dans les cas où il y avait des trous qu'il a reconstitués en utilisant des schémas classiques de contes et/ou plus ou moins au pif, il explique comment il a fait.
C'est intéressant, le fait de séparer les notes de l'histoire proprement dite rend les textes agréables et facile à lire, j'ai découvert plein de dieux que je ne connaissais en général que de nom, et
il y a du mpreg.
"Cave Birds, an Alchemical Cave Drama", par Ted Hughes
De la poésie, environ 120 pages, sauf que c'est en bilingue, donc en fait c'est très court.
C'est difficile de décrire de la poésie. C'est beaucoup centré sur des histoires d'oiseaux, et sur la nature en général, sur des histoires de jugement et de culpabilité. J'ai beaucoup aimé.
Et pour donner une idée du style, les premières lignes du premier poème.
The was the sun on the wall - my childhood's
Nursery picture. And there was my gravestone
Which shared my dreams, and ate and drank with me happily.
All day the hawk perfected its craftmanship
And even through the night the miracle persisted.
Progression : 49/52
"Risques de lecture" : Le vol d'Icare, Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur -> 15/26