"Légendes vénitiennes et histoires de fantômes", par Alberto Toso Fei
Un guide touristique/livre de contes conseillé et prêté par
rapunzelita. Environ 200 pages ; il décrit plusieurs itinéraires touristiques dans Venise, avec quelques descriptions des monuments, et surtout un grand nombre de contes et légendes qui leur sont associés, avec parfois quelques fantômes qui les hantent encore.
J'ai beaucoup aimé. Le fait que je ne sois jamais allée à Venise n'a pas du tout été un problème, même si parfois, vu les descriptions, j'aurais aimé qu'il y ait encore plus de photos. Les histoires sont courtes, souvent semi-fantastiques semi-historiques, avec des dates précises ou des personnages célèbres, et je trouve l'ambiance très réussie.
"La vérité", par Terry Pratchett
Je rattrape les Pratchett en poche et en VF ! Et je couine toujours autant ! Cette fois, c'est sur le journalisme dans le Disque. Ca se passe à Ankh-Morpork, ce qui est déjà une bonne base. Evidemment, le Guet est moins efficace que quand ce sont les personnages principaux, mais ils ont toujours la classe (je craignais qu'ils soient moins compétents dans ce tome parce que ce sont à moitié des antagonistes, mais en fait non) ! J'aime aussi les personnages de tome, surtout le couple de nains possesseurs de la presse, qui sont discrets, mais efficaces et choupi, et le vampire photographe que les flashes tuent (momentanément) parce qu'ils sont trop lumineux.
J'ai aussi trouvé le scénario bien mené, pas de lenteurs au début, et les bouts de foreshadowing et d'indices m'ont fait penser après coup "mais c'était évident !" alors que sur le moment je n'avais pas tout deviné du tout. ^^
"The Third Man", par Graham Greene
Environ 120 pages (enfin, 240, mais c'était une version avec la moitié des pages consacrées à des notes de vocabulaire pour les gens qui apprennent l'anglais. Je m'en suis servi deux ou trois fois, d'ailleurs).
Apparemment, le film est beaucoup plus connu, mais je ne suis pas à fond dans les livres... Ca se passe dans l'Autriche post-seconde guerre mondiale, avec le rationnement et les différentes zones d'occupation. Rollo Martins vient voir son ami Harry Lime et découvre qu'il est mort juste la veille dans un accident de la route. Mais il est persuadé qu'il y a quelque chose de louche et décide d'enquêter.
Dans le livre, l'histoire est du point de vue de Calloway, un policier qui enquêtait sur les affaires louches d'Harry Lime et se demande si Martins n'y est pas lié, voire n'est pas venu pour les reprendre.
Apparemment, d'un point de vue historique/social sur l'Autriche, c'est très intéressant, mais personnellement j'ai surtout lu pour Martins et la relation qu'il avait avec Harry Lime.
La chute n'est pas une grosse révélation, mais entraîne quand même des réactions du genre "je le savais mais pas dans les détails, argh". La fin est très émouvante. Au total, je ne regrette pas de l'avoir lu, mais j'ai moins aimé que La puissance et la gloire, du même auteur.
Il y a juste un passage qui ne m'a pas plu, où Martins, qui est auteur de western, est pris pour un auteur de "grande" littérature, avec quiproquos, qui servent à complexifier l'histoire, à l'alléger peut-être, mais qui en fait d'intermède comique a surtout réussi à me stresser comme souvent ce genre de quiproquos.
"La voleuse de livres", par Marcus Zusak
620 pages, un bouquin qui semble à la mode ces temps-ci, qui m'avait été recommandé entre autres par
chonaku55. Cela se passe en Allemagne, au début de la seconde guerre mondiale, l'héroïne est une orpheline qui vole des livres, et la narratrice est la Mort (il n'y a pas vraiment de surnaturel, à part le point de vue).
Pour reprendre les mots du livre : "Une simple histoire, en fait, où il est question notamment d'une fillette, de mots, d'un accordéoniste, d'Allemands fanatiques, d'un boxeur juif, et d'un certain nombre de vols".
Je ne connais pas les modalités historiques exactes, mais ça parle de la Résistance en Allemagne, mais pas du réseau organisé (qui existait) mais de rares et discrets actes individuels.
Bizarrement, il y a de la fraîcheur dans ce livre, de nombreux petits passages de bonheur ou d'humanité en pleine guerre, en plein nazisme, qui pourront peut-être sembler déplacés, mais qui pour moi augmentent l'effet de réalisme, et aussi la noirceur des passages vraiment glauques.
Globalement, j'ai du mal à dire à quel point je pourrais recommander le livre littérairement - l'écriture est très agréable, mais ne me semble pas exceptionnelle, et je ne connais pas assez le genre pour pouvoir juger ni du réalisme ni de l'originalité.
Mais je n'ai pas honte de dire que j'ai été totalement happée, que je l'ai lu très vite (j'avais du temps, mais quand même), que j'ai été très émue à beaucoup de passages, et que je suis très contente de l'avoir lu. :-)
"La pie voleuse", par George Limbour
C'est un roman surréaliste, environ 180 pages. J'en avais entendu parler depuis longtemps, et j'aimais bien le titre. J'aime les titres de George Limbour en général.
Il y a deux parties. La première, qui a donné le titre, raconte comment la vie tranquille d'une petite ville espagnole est troublée quand la pie de Gisèle commence à voler des objets brillants un peu partout et à dévoiler des secrets plus ou moins sordides. La seconde raconte comment, plus tard, la ville est touchée par la guerre civile.
J'ai été un peu déçue.
D'un côté, c'est bien écrit. Il vaut mieux ne pas lire en diagonale pour comprendre, mais ses comparaisons étranges ont quelque chose de fascinant, de déplacé mais pourtant foncièrement juste. Je voudrais pouvoir décrire comme lui la mer, la nature et le plaisir qu'on prend à s'y plonger. L'ambiance est vraiment forte.
D'un autre côté, j'ai été un peu déçue par le scénario. A mon goût, c'est trop aléatoire et symbolique pour qu'on puisse y accrocher comme à une histoire réelle, pas assez pour qu'on puisse juste se laisser porter par la féérie et l'humour absurde. La seconde partie est plus ancrée dans le réel. Les horreurs de la guerre sont plus vraies, plus touchantes, tout en restant écrites en mode surréaliste. Mais cette partie n'a pas vraiment de fin.
Sinon, je shippe Gisèle/Carolina (et Gérard n'existe pas. A tel point que dans la seconde partie il disparaît sans laisser d'adresse ^^).
"Risques de lecture" : Le troisième homme, La voleuse de livres, La pie voleuse