Lectures de mars

Mar 26, 2009 21:56

Je ne finirai rien de plus ce mois-ci...
Plein de livres courts ce mois-ci, ce qui m'a permis d'en lire un certain nombre !
[Edit] Et si mon post est trop long et que lire toutes ces critiques ne vous tente pas, je peux résumer par : j'ai beaucoup aimé "Les sentinelles de la nuit", c'est mon préféré ce mois-ci.


"A la recherche de Senna", par K.A. Applegate
Environ 180 pages, le premier tome d'une série pour ados qui en compte douze. Je l'ai lu parce qu'on m'a dit qu'il y avait plein de personnages mythologiques dedans, Loki en particulier. Les héros sont un groupe de jeunes (pas vraiment une "bande" de jeunes, ils ne se connaissent pas tous bien et leurs relations sont parfois tendues) qui passent dans un univers parallèle où se sont déjà réfugiés les dieux et personnages de toutes les mythologies il y a des siècles.
Le narrateur (David) m'a bien énervée au début, avec ses trips héroïques, son sentiment que sa relation amoureuse est la chose la plus importante au monde, et son style d'écriture... je veux dire, il écrit de la mauvaise poésie (pour la copine susmentionnée, la Senna du titre). C'est canon (ce n'est pas un problème en soi, j'approuve totalement le fait d'avoir le mec héroïque et sportif du groupe qui essaie d'écrire de la poésie, c'est original). Mais il y a des moments où il essaie des descriptions, et ça ressemble vraiment à des descriptions faites par quelqu'un qui écrit de la mauvaise poésie. On peut admirer ce souci du détail. Ou pas.
Ceci dit, j'ai réalisé peu à peu que l'auteur est totalement consciente des défauts du personnage, et l'a peut-être écrit comme ça juste pour le réalisme et/ou pour lui laisser de la marge pour évoluer. De plus, au fur et à mesure qu'il y a de l'action, il laisse tomber la poésie, et c'est bien.
Ceci dit, c'est toujours le personnage que j'aime le moins du groupe, à côté de Jalil (l'intello), April (la fille sympa) et même Christopher (le rigolo). Mais les prochains tomes sont écrits du point de vue des autres persos ! Je ne sais pas si ça me les rendra plus agréables à lire, ou au contraire si je réaliserai mieux leurs faiblesses à eux aussi, mais dans tous les cas ça sera intéressant ! Oui, car je vais lire la suite ! Pas forcément de façon urgente, mais je vais le faire.
Le scénario semble basique pour l'instant, mais c'est le tout début de la saga, et il y a déjà eu un twist intéressant, que je ne spoile pas, sur le principe de "passer dans un univers parallèle".
Quant à Loki (n'oublions pas les motivations premières)... bon, disons que ce n'est pas l'intérêt principal du bouquin. Il n'est pas fondalement OOC, mais vu la situation et la timeline dans laquelle il est écrit, il n'a pas l'occasion d'être aussi intéressant qu'il peut l'être. Il joue le rôle du méchant, et même pas si drôle que ça (enfin, sa relation avec Fenrir et Jormungand a quelque chose d'amusant, mais il ne le fait pas exprès). Je ne râle pas contre l'auteur, c'est clairement un parti-pris de sa part, pour montrer à quel point les dieux peuvent être terrifiants. Mais lire juste pour ça serait une erreur. ^^


"Légendes du comté de Moose" par Lilian Jackson Braun
Environ 100 pages. J'avais acheté ça dans une gare, une collection d'histoires courtes sur la background de la ville où se passent les tomes de "Le chat qui..." (une série de romans policiers sans prétention, mais sympathiques, où ce sont toujours les chats du héros qui résolvent l'affaire par accident).
Et voilà, ce sont des histoires très courtes dans plein de genres, humour, drame familial, fantastique, souvent tout à la fois, avec un mélange d'absurde et de quotidien. C'est oubliable mais agréable. Mes préférées sont "Le vieux petit homme des bois" (avec un esprit des arbres) et "On a gratté sous la porte" (avec un chat fantôme). On peut reconnaître mes centres d'intérêt. ^^ En général, les histoires avec les chats sont sympa, l'auteur écrit bien les chats, c'est son argument de vente après tout !


"Le masque de Loki", par Roger Zelazny et Thomas T. Thomas
Roman, environ 380 pages. Comme vous l'aurez deviné, acheté et lu parce qu'il y a Loki dans le titre.
C'est un mélange de sf et de fantasy. Le héros se réincarne, on saute sans arrêt d'une incarnation à l'autre, principalement entre l'époque des Croisades et une époque légèrement futuriste, mais avec quelques intermédiaires. Et dans toutes ces vies la Secte des Assassins lui veut quelque chose, mais on ne sait pas quoi (au début, et pendant longtemps).
Honnêtement ? Je me suis ennuyée. Je n'avais d'intérêt ni pour le héros ni pour les personnages secondaires (à part Eliza212, la petite intelligence artificielle psychanalyste du futur, qui est choupi, elle). Mais vraiment aucun. Il y a aussi quelques mauvaises scènes de cul et quelques clichés de théorie du complot. C'était au point où je crois que j'aurais pu faire plus d'efforts pour comprendre les révélations à la fin, mais ça a glissé sur moi, et je crois qu'il m'en manque des bouts.
Ceci dit, là, pour le coup, Loki est bien, même si on ne le voit que très peu, et seulement à la fin du livre. Il organise une grande magouille complexe et subtile sur plein de générations pour se faire libérer de sa prison, et même s'il est chaotique et immoral, il a aussi son côté prométhéen, qui apporte connaissance/magie aux hommes. Ca ne m'a pas suffi, ceci dit.


"Célimène et le Cardinal", par Jacques Rampal
C'est du théâtre, environ 100 pages, une "fanfic publiée" sur Le Misanthrope, qui est une de me pièces préférées. Cela se passe vingt ans après. Célimène est mariée et mère de famille, Alceste est rentré dans les ordres, et ils se revoient.
La langue est brillante. C'est en alexandrins, et c'est bien fait, pas de problème. Mon seul problème : quelques citations d'autres pièces de Molière, insérées là pour la private joke et l'effet comique, qui ne font pas naturel.
L'idée de base me plait. Franchement, je n'aurais pas imaginé que la quête d'absolu d'Alceste le tournerait vers la religion. Ce n'est toujours pas mon choix principal. Mais ça marche. Et le principe de le faire tenter de "sauver l'âme" de Célimène est riche en effet, pouvant mener à des ambiguités et des doubles sens.
Ensuite, il y a des points de caractérisation qui me semblent discutables, mais se défendent. Celimène progressiste et Alceste conservateur, en politique ? Vu leurs personnalités dans la pièce, j'aurais plutôt vu le contraire. On va dire qu'on change en 20 ans, et que l'auteur en avait besoin pour son symbolisme qui représente Célimène comme anonçant le 18e siècle, libérée et libertine.
Mais par contre, ensuite, ça devient plus contrariant. Je veux dire, l'auteur est très clairement du côté de Célimène - ou plutôt des idées qu'il prête à "sa" Célimène dans la pièce. Et il la fait trop sympathique, et Alceste pas assez, au point que ça part en character derailment. Il la fait plus lucide, plus compréhensible, plus rationnelle, plus tout... même plus honnête, d'un certain point, et là ça touche un peu à l'absurde avec le concept de base des personnages.
Le plus "drôle", c'est que l'auteur s'en rend compte, qu'il réalise que ça gache son symbolisme, et qu'on a même Célimène qui se demande "mais pourquoi je l'aime, au fait. Ah oui, parce qu'il avait la classe quand il était jeune" (en alexandrins, mais c'est l'idée). Si l'auteur doit reconnaître lui même qu'il a gaché un perso qu'il aime bien pour le concept de l'histoire et pour faire briller un qu'il aime plus...
En gros, c'est peut-être du bon théâtre, mais pas de la bonne fanfic. ^^ Peut-être si vous êtes très fan de Célimène et aimez Alceste juste bien. Pas de chance, moi, c'est le contraire ^^


"Le Livre des Amours", par Henri Gougaud
Environ 250 pages, un livre de contes sur la sexualité. Je m'étais dit depuis longtemps qu'il faudrait que je m'y mette, parce que je suis fan de l'auteur. Ce qui m'a décidée est le besoin de faire des recherches en ambiance en vocabulaire, pour une histoire qui m'avait été commandée sur ecrirepouraider.
Alors : Henri Gougaud raconte bien. Vraiment très bien. Ces images, ce rythme, tout cela touche à la prose poétique, tout en restant direct et sans digressions. Il faut lire les livres de contes d'Henri Gougaud !
Ceci dit, ça reste un de ses recueils que j'aime le moins. Je n'ai rien contre le sujet, je crois, et il y adapte très bien son style... Je crois que c'est parce que, même si ça reste varié niveau scénarios, univers et ambiances, on cerne mieux certaines préférences dans ce livre ; en bref, c'est vraiment écrit par un mec hétéro. Je veux dire, je ne reproche pas à Henri Gougaud de ne raconter que ses légendes préférées, celles avec lesquelles il est à l'aise. Mais sur ce sujet précis, ce ne sont pas celles que j'aurais choisies. ^^ Il y a sans doute quelques exceptions à cette règle. "Nuki" est charmant et me semble avoir un point de vue plus "féminin" que les autres. Il n'y a pas de mention d'homosexualité à proprement parler, et c'est bien dommage parce qu'il y avait de quoi, mais "Comment le Fripon se fit femme" a une partouze genderbending crack, c'est fun aussi. ^^
(Hum, ça ne se voit pas à la critique, mais j'ai beaucoup aimé quand même, hein !)


"Les sentinelles de la nuit", par Serguei Lukyanenko
Environ 480 pages, roman traduit du russe. Acheté parce que j'avais bien aimé le film ("Night Watch"), et en plus, selenak en avait dit du bien sur son LJ.
C'est de la fantasy urbaine. Les vampires, loups-garous, mages et autres créatures mythologies existent et ont leur propre organisation. Certains sont du côté du bien, d'autres du côté du mal. Tout ceci est très basique.
Ce qui l'est moins, c'est que les forces du Mal et les forces du Bien n'ont pas la moindre intention de se péter la gueule. Ca ferait d'énormes dégâts au monde et à la civilisation, et ils ne le veulent ni les uns ni les autres. Aussi, ils ont conclu un traité, et tout se passe dans une ambiance de guerre froide (he, fantasy russe !) avec une quantité innommable de magouilles en sous-main. :-)
Le héros, Anton, est du côté de la Lumière, et fait partie des "Sentinelles de la Nuit" (ceux qui sont du côté des gentils, donc, et surveillent le mal. C'est traître). En gros, il vérifie que les lois soient respectées. Ca donne parfois des trucs bureaucratiques presque absurdes. Certains mages noirs peuvent lancer des sorts sans être inquiétés, tant qu'ils suivent les quotas de leur licence. Tout à fait symétriquement, un mage blanc qui dépasse ses quotas de bonnes actions magiques se fait arrêter par les Sentinelles du Jour ^^ D'ailleurs, Anton a des relations globalement amicales mais parfois "politiquement" tendues avec ses voisins, des vampires licenciés. C'est très zarb-mais-logique quand on le lit, comme structure d'univers, ça m'a fait éclater de rire plusieurs fois.
Anton est, au début, informaticien au QG de son camp. L'histoire commence lors de sa première mission sur le terrain. En fait, le livre comporte trois histoires courtes qui ont l'air indépendantes et se recollent à la fin (j'aime ce genre de choses, c'est bien foutu). Le premier est sur un jour difficile où l'équipe doit gérer à la fois une malédiction super-bourrine d'origine inconnue sur une jeune fille sans histoire, et une vampire folle qui a décidé de tuer un humain, sans license évidemment. La seconde raconte comment Anton est accusé injustement d'une série de meurtres sur des créatures de l'ombre. La troisième... je ne dis rien. A cause de la structure, je pense qu'une adaptation en série télé pourrait rendre très bien. L'adaptation en film n'était vraiment pas mal, mais elle est très libre, beaucoup plus sordide que le bouquin, et reprenant des détails de-ci de-là pour faire un scénario original avec les mêmes persos.
Bon, je digresse. Dans ce monde, le Bien et le Mal ne sont pas des absolus. C'est plus une question d'opposition entre altruisme et égoïsme. Ensuite, on peut faire des grosses conneries en essayant de faire le bien des autres malgré eux, et les mages noirs n'ont pas le moindre scrupule moral à lancer des sorts de soin sur des humains, tant qu'on les paye. Les Autres (les surnaturels, quoi), font leur choix après quelques découvertes sur le monde magique, et ça dépend vraiment de qui leur explique les choses en premier, et de leur état d'esprit ce jour-là, d'où de grosses magouilles lors du recrutement. Anton passe une bonne partie de son temps à se demander s'il fait vraiment le bien ou pas, si ses chefs font vraiment le bien ou pas, dans quelle mesure des compromis sont acceptables... et comme ces discussions sont jouées pour servir le scénario et pour poser des questions intelligentes philosophiquement, pas du tout pour de l'angst gratuites, ce sont des passages qui me plaisent beaucoup aussi. Parfois, Anton fait le mauvais choix, selon mes propres principes, mais à chaque fois je comprends qu'il y avait de quoi hésiter. Pour un livre sur la lutte du bien contre le mal, c'est remarquablement moralement profond et ambigu.
Je dis ça, mais ça ne veut pas dire que c'est un bouquin intellectuel ! (Même si j'ai été impressionnée que ce soit traduit dans une collection de littérature générale). Il y a une bonne dose de fangirlisme dans mon amour pour ce livre ! Déjà, il y a Gesar, dit aussi Boris Ignatievitch. Gesar, c'est le chef du héros (c'est aussi un héros mythique tibétain), qui est un vrai gentil, a vraiment de l'affection pour les gens de son camp et pour l'humanité, mais a passé des siècles à les manipuler pour le plus grand bien. ^^ Ca ne le rend pas odieux, et quand il fait quelque chose de moralement discutable, il le sait et le regrette (il ne l'avoue pas toujours, par contre, la mauvaise foi pour remonter le moral des troupes, ça le connaît, mais parfois, en privé...), mais ça n'empêche pas qu'il faut bien essayer de gagner sur tous les plans. ^^ Il a le sens de l'humour. Il est zen. Il donne rendez-vous à des gens dans des restaurants bizarres qu'il utilise pour faire de métaphores - on ne sait jamais si ça vient naturellement dans la conversation ou s'il avait choisi le restau exprès à la base. Je l'aime.
Sinon, à un moindre degré, j'aime Anton qui est très humain et touchant, qui essaie très fort d'être un mec bien et y réussit souvent, pour ses efforts, et qui parfois a aussi des remarques lucides et décalées. Et en plus, c'est un informaticien.
J'aime Olga, qui est une ancienne sorcière de génie déchue de ses droits et privée de ses pouvoirs pour une grosse connerie mystérieuse de son passé, qui est la partenaire d'Anton dans la première histoire, qui est aussi la maîtresse et l'amie de Gesar. Elle a la classe. (Et il y a un passage où elle échange son corps avec Anton pour des raisons scénaristiques, et c'est fun, et il y a plein de bon tropes du genderswap et plein de mauvais qui n'y sont pas, et puis une amitié comme celle entre Anton et Olga, un mec et une fille hétéro mais zéro tension sexuelle, ça me fait toujours couiner de toute façon).
J'aime beaucoup Svetlana dans son histoire d'apparition, mais elle me déçoit un peu dans la suite. Je n'arrive pas à savoir si c'est parce qu'elle est sous-écrite, parce que son évolution n'est pas pour le mieux, ou juste parce qu'on voit l'histoire par les yeux d'Anton et qu'il n'en est pas content.
Oh, et il y a Zabulon, le chef des méchants de Moscou, qu'on connaît encore assez peu, mais qui a l'air aussi doué en manip que ce cher Gesar - juste, de l'autre côté.
Mais voilà, c'est mon coup de coeur du mois de mars ! Le tome 2 m'attend sur ma table de chevet (il y en a trois traduits en français, je crois quatre en tout).


"Le Roi des Chats et autres histoires", par Eve Lagarde
Environ 180 pages, recueil de contes. Acheté parce qu'il n'était vraiment pas cher, et... bon, en fait, je n'ai pas besoin de raisons pour acheter et lire des livres de contes ^^
C'était agréable à lire, mais ce n'est pas le meilleur livre de contes que j'ai lu, ni même le meilleur recueil de contes sur les chats que j'ai lu. Les contes sont bien choisis, originaux et d'horizons variés. L'ambiance est sympathique. Mon problème, en fait, est que l'auteur gagate trop sur les chats à mon goût. Parfois, elle choisit effectivement des contes sur les chats, mais parfois elle prend juste un conte où il y en a un et augmente artificiellement son rôle. De plus, ça fait un peu bizarre de voir la couleur de la fourrure et des yeux de tous les chats du livres décrits dans les moindres détails (alors qu'on n'a pas la même chose sur les persos humains, je veux dire). L'amour des chats, c'est bien, mais à ce degré, ça brise le rythme des histoires. ;-)


"The Screwtape Letters", par C.S. Lewis
Environ 250 pages, c'est une sorte de roman épistolaire / essai. Le personnage principal, et l'auteur des lettres, est un démon de haut rang qui donne à son neveu débutant des conseils en tentation de mortels. Le livre m'a été recommandé - et prêté - par modocanis. Il était aussi recommandé dans les sources d'inspiration du jeu White Wolf sur les démons.
Alors : conformément à ce qu'on m'avait dit, c'est une étude psychologique très fine et profonde sur les mécanismes de la tentation, et sur comment même les meilleures intentions peuvent être corrompues. Vu du point de vue de ceux qui s'y essaient activement, ce qui crée un certain effet de décalage, clairement. Ca ne m'a pas fait hurler de rire mais ça a son aspect fun. J'en retiens plus l'aspect "criant de vérité".
Bon, l'humain que le neveu de Screwtape essaie de tenter est un mec bien, donc c'est assez centré sur les péchés véniels, comment les créer, comment les épaissir. Même si parfois ça part en digressions sur les humains en général, où on parle plus des gros péchés.
Ensuite, c'est C.S. Lewis, et j'ai de grosses dissonances cognitives et morales avec lui. D'ailleurs, au début, la "tentation" consiste principalement à éloigner le héros humain de Dieu. Les actes mauvais sont à peine mentionnés ; ils sont bien moins importants. A la fin, on en parle plus, quand même, alors c'est peut-être juste une question de structure. Ca n'empêche pas que des fois, quand le démon encourage l'humain à "croire qu'il prie Dieu pour du courage, alors qu'en fait il ne fait que le trouver au fond de lui", j'ai des moments de what the fuck, c'est un péché, ça ? Je veux dire, il y a plein d'attitudes que je considère comme positives et ont je savais à l'avance qu'elles étaient un péché pour le chrétiens, mais là j'en ai découvert des nouvelles ! Et je dois avouer que dans certains cas ça m'a énervée, le mépris avec lequel il en parle. Un peu. Et puis ensuite, j'ai lu la postface, dans laquelle Lewis a l'air d'une personne sympathique qui distingue les éléments de foi, qui est absolue, et ceux d'opinions personnelles, sur lesquels il peut éventuellement changer d'avis (ce qui ne se voit pas du tout dans le livre, c'est logique, où le démon considère comme bon tout ce que Lewis considère comme mauvais, en bloc). Et il explique les raisons de certains de ses parti-pris et certaines de ses interprétations, certains des trucs qu'il n'a pas réussi. En fait, pour éviter ma déconvenue, il vaut peut-être mieux lire la postface en premier (ou savoir qu'elle est là).
Il est clair en lisant que Lewis déteste son personnage principal. Je ne sais pas s'il arrive bien à le gérer... il veut le faire lucide (et sur les sentiments, il l'est), ce qui l'encourage à le faire partir dans des trips presque lyriques sur Dieu (qui, eux, partent du coeur de Lewis, clairement). Il essaie de les mêler d'insultes, il le lampshade en disant que si c'était lu par sa hiérarchie il aurait des gros problèmes... mais il n'essaie pas d'en faire un élément rédempteur, de créer aucun point de sympathie. Bien sûr, le manichéisme est un peu le but du bouquin... mais dans ce cas, Lewis n'arrive pas assez à rentrer dans la peau de quelqu'un qui veut attaquer Dieu. ^^ Normal. ^^
Ca ne sera jamais un de mes bouquins culte, niveau fics-sur-la-Bible, mais ça reste très intéressant - plus sur la psychologie des humains que celle des démons, donc, à mon sens.

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