Bonjour tout le monde, pour mon premier post, j’ai choisi de vous parler des Amants passagers, le dernier film d’Almodovar.
A bord d’un avion quittant l’Espagne pour le Mexique, le personnel et les passagers de la classe affaire apprennent que, victime d’une défaillance technique, l’avion ne pourra pas atterrir dans des conditions normales et est condamné à tourner en rond jusqu’à ce qu’une piste d’atterrissage en catastrophe lui soit préparé. Persuadé de vivre ses dernières heures, chacun expérimente l’angoisse de la mort imminente, et la libération de la parole et des mœurs qui l’accompagne (en tout cas dans les films d'Almodovar).
Beaucoup de critiques ont analysé le film comme une métaphore de l’Espagne en pleine crise économique et sociale, qui tourne en rond et se prépare à un crash final. On peut aussi y voir une parodie des films catastrophes hollywoodiens.
Moi, ce qui m’a d’abord frappé, c’est la liberté de ton du film, qui accompagne celle des comportements délirants des voyageurs qui pensent n’avoir plus rien à perdre.
Ce côté rabelaisien, qui me déplait franchement dans les comédies américaines type American pie, je le trouve superbement mis en scène chez Almodovar. Almodovar représente le sexe de façon joyeuse, euphorisante même, y compris dans des situations qui devraient être glauques mais deviennent hilarantes.
La scène de comédie musicale « what the fuck » (chorégraphiée quand même par la célèbre chorégraphe contemporaine Blanca Li) est un vrai bonheur. Parce que Les Amants passagers est avant tout un film très drôle, j’ai gloussé à peu près d’un bout à l’autre.
Enfin, on retrouve avec délice nombre des acteurs fétiches du réalisateur, qui est décidément un génial directeur d’acteur.
Certains critiques ont taxé le film d’homophobie, je ne partage pas cet avis. Je vois plutôt dans les personnages des stewards un hommage affectueux à certains gays flamboyants qui existent bien dans la vie réelle. Les personnages ne sont d'ailleurs pas réalistes, ils ne sont pas non plus des caricatures : ils sont almodovariens, donc (hétéros comme homos) excessifs et passionnés, ridicules et attachants.