Jun 09, 2006 21:49
Mona requested I continue to post my fic in french, so, I do.
Let me know when you want another chapter, I already have written 9 of them.
Chapitre 3
Deux heures plus tard
Le périmètre est délimité par des bandes jaunes, des policiers en uniforme empêchent les curieux de s’approcher des lieux du drame alors qu’un incessant ballet de corbillards et d’ambulances viennent et repartent, charriant leur sinistre chargement. Dans un sens issue, la police de Los Angeles a installé son QG et observe encore ébahi, les images que leur retransmettent les hommes à l’intérieur de bâtiment, équipés de scaphandres jaunes et de bouteilles d’oxygène.
Des corps sont dispersés partout dans les pièces et étages, la plupart du temps mort sur-le-champ dans la position dans laquelle la faucheuse les a surpris. Ici, un homme sur son bureau, une femme attendant son tour assise sur une chaise, une autre encore sur la cuvette des toilettes. Le spectacle est affligeant, et les officiers de police encore sous le choc et l’incertitude.
Un homme de haute stature, la chevelure argentée et le visage sévère s’approche d’eux et leur montre sa carte professionnelle.
« Que vient donc faire ici la CIA, M Bristow ? » Questionne amèrement le chef.
« Il ne s’agit pas d’un accident, aussi nous sommes concernés. » Lui répond-il, sans animosité.
« Très bien. » Soupire le policier, « Nous ignorons à quoi nous avons à faire, approchez-vous et jetez un coup d’œil. »
Jack regarde les écrans sans manifester une quelconque réaction, puis au bout d’un instant il s’exprime à nouveau, « Dites à votre homme de regarder de plus près les poubelles. »
L’image sur l’écran dévoile une corbeille à papier classique et rien d’autre des notes déchirées ou froissées, le chef lui ordonne de continuer sa fouille et un peu plus loin dans le hall d’entrée, il en inspecte une autre qui ne contient qu’une feuille de papier et un tube de rouge à lèvre. L’opération est réitérée à deux autres reprises et il découvre un autre tube de rouge à lèvre.
« Regardez de plus près. » Demande Jack. L’homme en scaphandre jaune s’exécute, et l’écran fait apparaître un tube de rouge à lèvre de luxe. L’agent de la CIA hoche simplement la tête.
« C’est acte terroriste. » Conclue le chef de la LAPD.
« Oui, sans doute un gaz neurotoxique. » Sur ce, il tourne les talons et s’en va.
***
Salle de réunion de l’APO, 6 heures plus tard
« Le gaz analysé s’est révélé être du SARIN, au vu de la quantité utilisée et des ravages occasionnés, nous savons q’il s’agit d’un produit de grande qualité, pas d’un cocktail concocté par des amateurs. » Commence Sloane.
« Le bilan s’est encore alourdi ce matin, il y a 154 victimes. » Continue Jack.
« Connaît-on les raisons qui les ont poussés à choisir cette cible ? » Demande Sydney.
« Non, mais une réunion inter-américaine était au programme sur les enjeux pétroliers du continent, dans ce bâtiment précisément. Elle a été décalée d’une heure en raison de retard sur les vols des lignes commerciales. » Répond son père.
« Le FBI et le NSC travaillent de leur côté, nous n’avons pas adopté une posture de coopération, notre tâche consiste à recueillir des informations sur les enjeux pétroliers de la région. Mais nous ne sommes pas sollicités plus que cela. Donc je demande à vous tous de regrouper le maximum d’informations sur le sujet. »
« L’affaire est plus nébuleuse, je vais activer quelques contact dans la région. » Annonce Jack en se levant pour prendre congé.
« Nadia, accompagne Jack. »
***
Quelques heures plus tard, quartier hispanique de Los Angeles
Le quartier est coloré, vivant et bruyant, la nuit est tombée et c’est un autre type d’animation qui s’éveille. Des couples ou des groupes qui sortent pour aller dîner ou bien faire la fête, prennent le temps de déambuler dans les rues, de chahuter ou de faire du lèche-vitrines. Nadia marche au côté de Jack Bristow, comme d’habitude ils n’ont échangé que quelques mots polis et il s’est contenté du silence qui s’impose entre eux, elle n’en est pas pour autant satisfaite. Elle est curieuse au sujet de sa mère, mais n’ose pas encore le questionner. Il lui a affirmé qu’il ne lui tenait pas rigueur de son parentage, et il agit dans ce sens. Cela l’étonne et prouve une grande force de caractère, elle en ressent de la gratitude mais la chasse rapidement de son esprit.
Ils atteignent finalement leur destination, un parking en plein air, et s’avancent vers une femme brune plutôt grande et mignonne qui semble les attendre.
« Bonsoir, Jack. J’ai été ravie et triste de ton coup de téléphone. »
« Bonsoir Emily, as-tu des informations concernant l’attentat de ce matin ? »
« Je ne sais pas qui à vendu le gaz. Aucune rumeur ne circule pour l’instant, cette attaque est une surprise pour nous tous, je suppose. »
« Qui a acheté le Sarin, c’est ce qui m’importe en premier lieu, ensuite nous pourrons remonter la piste. » Lui précise Jack, alors que sa compagne assiste à cet échange avec grand intérêt.
« Vous êtes tout autant surpris, cela n’a pas beaucoup de sens ? »
« Pas pour l’instant. » Se contente-t-il de répondre. Il fait une pause et ils échangent un long regard, « Sois prudente, je soupçonne quelque chose de plus vaste, plus élaboré. »
« Merci, Jack. Je serai prudente. Prend soin de toi. » Lui répond doucement Emily, devant une Nadia quelque peu étonnée de ce court dialogue. Ils sont familiers… Qui est cette femme ?
Alors que les deux agents rebroussent chemin, elle décide d’éclaircir quelques points qui la titillent.
« Vous pensez qu’il y a d’autre gaz en circulation. Ils en ont fabriqué une plus grande quantité, et qu’ils vont utiliser le reste, n’est-ce pas ? »
Jack se tourne vers elle, la regarde un court instant comme s’il annotait une remarque supplémentaire dans un dossier virtuel. « Oui, effectivement. »
« Tout comme le choix de leur objectif, qui n’est sûrement pas le fruit du hasard ? » Elle a marqué des points.
« En effet… » Il agrée avec un hochement de tête.
***
le 13 mai 2005, Conseil de Sécurité
La table ovale accueille quelques membres de différentes agences gouvernementales, et cette réunion est présidée par un conseiller d’Etat. Ils font le point sur l’attentat de Los Angeles, et notent rapidement le peu d’information en leur possession.
« Nous pensons qu’il s’agit d’un acte isolé et indépendant. Sans doute, est-ce une faction dissidente d’un mouvement plus vaste, car l’attentat n’a pas encore revendiqué. Cela ne remet pas en cause les priorités des menaces bien que cette action demeure inquiétante. Nous allons assurer une veille plus active, mais pour nous il s’agit d’un acte pour attirer l’attention, et pas d’une déclaration de guerre. » Enonce le porte-parole du NSC.
« Pour l’instant rien sur le terrain ne nous a apporté la moindre piste, mais nous continuons notre enquête. » Avoue celui du FBI.
« Et pour la CIA ? » Demande le conseiller.
« Pas de signe précurseur pour nous non plus. Mais, nous sommes très inquiets, la méthode utilisée est assez sophistiquée et ils sont passés sous nos radars et à travers les mailles de notre sécurité. » Concède à son tour la Directrice Chase.
« Il va falloir que cette affaire soit éclaircie, et rapidement. Nous devons calmer les craintes de la population, prouver que nous sommes efficaces et s’évertuer à retrouver les coupables. Je pense que nous sommes tous sur la même longueur d’onde. L’attentat ayant eu lieu sur le territoire, l’affaire est du ressort du FBI. Vous autres, ouvrez l’œil. Ce sera tout. »
***
Los Angeles, le 22 mai 2005
L’enquête sur l’attentat de Los Angeles étant confiée aux soins d’autres services, l’équipe de l’APO s’est vue assignée un autre objectif, directement en rapport avec ses compétences. Récupérer une nouvelle arme sophistiquée qui pourrait s’avérer inquiétante sinon menaçante.
Durant cette mission, pour rentrer en possession d’un échantillon de l’Ice 5, les opérations ont tourné court, et c’est avec un certain désappointement que Nadia aide sa sœur à faire ses bagages, pour rectifier cet état de fait et s’emparer du liquide ou le détruire. Elle voudrait tant l’accompagner, mais pour l’instant, elle semble consignée à l’APO et à la veille « Pétrole » confiée par le Conseil national de la sécurité. Ce qui l’amène à travailler avec Jack Bristow, ce n’est pas qu’elle se plaigne, elle apprécie ce qu’il peut lui apprendre, mais elle ne peut pas dire qu’elle soit à l’aise avec lui, elle aimerait tant participer à un peu d’action.
« Je prends ce qui reste du dentifrice. » Sydney l’avertit en sortant de la salle de bain.
« Ok, je vais faire les courses tout à l'heure. »
« Sais-tu combien je suis contente de ne plus être la seule à aller faire les courses? » Plaisante sa sœur, visiblement heureuse de partir par monts et par vaux.
« Tu as besoin de quelque chose? » Lui propose alors Nadia.
« Non, merci. »
C’est à cet instant que Nadia aperçoit une petite pile de vieilles photos. Elle hésite, et finit par s’en saisir d’une, c’est sa mère, se rend-elle compte, comme elle ne l’a jamais vu. Une joie puérile l’envahit, elle a besoin de cette photo.
« Cà te dérange si je... » Lui demande-t-elle avec une once d’appréhension.
« Non, vas-y. »
Et, elle ne se fait pas prier davantage, son désir d’en savoir plus, qui elle était dans l’intimité, avec Sydney, avec Jack… Elle les examine avec avidité, et pose une question dont elle connaît déjà la réponse.
« Elles sont de maman? »
Sydney acquiesce et lui répond, un peu pour s’excuser de ne pas en posséder plus.
« Il y a eu un incendie. J'ai perdu toutes les photos que j'avais d'elle, j'ai donc demandé à mon père s'il en avait, et il a trouvé celles-ci... les seules qu'il n'ait pas jetées. »
Nadia est comme envoûtée par les images sous ses yeux et ne peut en détacher son regard, « C'est toi? » Demande-t-elle en lui tendant une photo d’Irina portant un bébé.
« Je ne sais pas qui est ce bébé. »
« Je n'avais jamais vu des photos d'elle comme ça. Juste les trucs officiels. C’est tout... »
***
Le lendemain, à l’APO
Elle se retrouve depuis quelques jours déjà, à travailler en étroite collaboration avec Eric, drôle et prévenant et avec le père de Sydney, froid et distant. Parfois à la façon dont Jack l’observe ou lui répond, elle a l’impression qu’il ne cesse jamais de l’évaluer ou de la surveiller. Et cela ne réduit en rien la gêne qui est la sienne avec lui. Elle s’est fait une première opinion professionnelle sur le personnage.
Il est brillant, efficace et rapide. Jamais, elle n’a côtoyé quelqu’un de son calibre. Et la manière dont il élabore ses stratégies est tout simplement stupéfiante, à tel point qu’elle se demande s’il n’est pas doué de précognition, tant il anticipe les réactions, les faits et les tactiques adverse. Et puis à d’autres moments, il arrive à se concentrer sur une tâche avec une attention inaltérable, comme s’il s’aventurait dans un monde connu de lui seul. Elle ne peut nier malgré tout qu’il commence à l’intriguer.
Ce matin, il lui rend le dossier qu’elle a étudié avant le départ de Sydney, au sujet des potentiels acheteurs de cette arme nouvelle, l’Ice 5.
« Vous pouvez éliminer le KCL et le Parti Global Africain de votre liste d’acheteurs potentiels de l’Ice 5, ce n’est pas dans leurs moyens. Pour les autres, c’est bien vu. » Lui dit-il avec une certaine cordialité.
« Merci… » Elle l’interpelle alors qu’il fait demi-tour, « Jack, je me demandais si vous saviez qui était ce bébé... » Oui, maintenant, elle l’appelle Jack. C’est lui qui le lui a réclamé, lui disant que M Bristow était un peu trop formel pour la sœur de sa fille, et d’ailleurs tout le monde l’appelait ainsi. Elle avait été surprise… agréablement.
Il prend la photo qu’elle lui tend, et demande assez fraîchement, « Où avez-vous eu cette photo? »
« Oh !... elle est à Sydney. »
« C’est elle qui vous l’a donnée ? » Son ton s’est rafraîchi, son attitude aussi.
« Je l'ai trouvée. J'espérais que vous pourriez me dire qui... »
« Il n'y a rien à dire. » La coupe-t-il brusquement
« Désolé de vous interrompre. On a la liaison avec le Monténégro. » Les interrompt Eric au bon moment, alors que Nadia absorbe sa déconvenue. Eric, qui vient la sauver.
***
le 24 mai 2005, Colombie
C’est une des portions de route les plus droites, dans la partie la plus plate et la plus sèche de la Colombie, loin des forêts. L’herbe est courte, oscillant entre le verdâtre et le jaune paille, il y a des arbustes, et les seuls arbres qui sont visibles sont rachitiques, assoiffés et battus par les vents. La ville de Barranquilla se dresse à l’horizon sur le fond de la Cordillère des Andes que l’on peut voir au loin.
« Nous avons combattu côte à côte de nombreuses fois, et tu as sauvé la vie de bien des nôtres… dont la mienne… » Remercie, un homme d’une quarantaine d’années, les cheveux ras, aussi ras que l’herbe qui pousse dans les champs à proximité, des sourcils broussailleux surmontent des yeux marron foncés presque noir et lui donnent une expression dure.
« Je n’ai accepté de te rencontrer uniquement pour te dire que je te suis pas sur ce coup… C’est pas comme çà que je vois les choses… Tu trahis nos valeurs et notre cause. » Lui rétorque avec véhémence un homme un peu plus grand, plus svelte et qui ressemble davantage à un fonctionnaire avec son costume de toile qu’à un rebelle.
« Tixalì, je ne suis pour rien dans cette histoire de Sarin ! Je ne prends plus part à des causes aveugles… » Se défend le premier, en mentant avec aplomb.
« J’oubliais, tu es mort ! Que c’est pratique ! Et que me veux-tu alors ? » Questionne Tixalì avec colère.
« Il vaut mieux être mort que fugitif. Cà m’a procuré énormément de liberté… Tu ne peux pas savoir ! Pendant tout ce temps, j’ai mis au point une nouvelle opération, une nouvelle stratégie, j’ai initié des contacts. Et avec d’autres pays, avec des mouvements tout autant en colère. Et tout çà contre nos oppresseurs… les tiens, qui te prive, qui empêche notre peuple de se libérer… » Dit-il avec passion.
« Non, je ne veux pas te suivre, Atlàn. » Dit-il dans un soupir.
« Je te fais peur? »
« Non, je te connais depuis trop longtemps, ce qui me fait peur, ce sont tes rêves, tes ambitions, ta vision d’un nouveau monde où le pouvoir reviendrait au Sud. »
« Cela se fera… Ca va autrement ? » Mieux vaut-il changer de sujet.
« Dur, les USA font leur loi, distribuent argent, livres, subventions à qui leur chantent. Mon école est laissée pour compte. Nous ne sommes pas intéressants pour eux dans leur lutte contre les trafiquants, pour leur monopole financier et économique sur la région… »
« Un jour cela changera, mon ami. »
***