[FIC] Paradox / Terminator / Pour annaoz

Sep 11, 2007 19:56

Titre: Paradoxe
Auteur: elica
Fandom: Terminator
Personnages: Kyle Reese et John Connor
Rating: PG-13 (monde post apocalyptique, morts, etc)
Disclaimer: James Cameron (un dieu quelque part *-*)
Notes: Celle-là, j’en suis très fière… Et j'ai très envie de revoir Terminator maintenant (et j'ai PAS le DVD ;_;) (mouais par contre je ne sais pas si l'âge de Kyle est spécifié dans le film donc...
Demandé par: annaoz, requête n°089



Il vient de partir
Je sais que je n’ai que peu de temps, qu’il va falloir retourner au quartier général, donner des ordres et laisser cet évènement de côté, l’oublier et continuer le combat. Je sais tout ça. Cependant j’attends que toute l’équipe scientifique soit ressortit de la salle et je reste là, le dos au mur, à observer cette effrayante machine sans vraiment la voir.
Ma vie m’a appris à ne pas être sentimental. Toujours j’ai cherché à aller directement au problème, et à tout résoudre de la façon la plus efficace possible.
Je n’ai donc pas de regrets à avoir.

J’ai rencontré mon père alors qu’il n’avait que 17 ans.
C’était un peu à hasard. Nous venions d’accueillir un groupe de réfugiés à la base centrale. Comment ils avaient pu arriver là, je n’en avais aucune idée. Sortir relevait du suicide. D’ailleurs ils avaient perdu plus d’une quarantaine d’entre eux durant leur périple. Ils n’étaient plus que dix. Et parmi ces dix, il y avait Reese.
Je ne l’ai pas reconnu, parce que de toute façon ce n’était pas à moi de m’occuper des réfugiés, et que de toute façon je ne savais pas à quoi il ressemblait. Ma mère me l’avait bien décrit, mais elle avait enveloppé son portrait de souvenirs flous et sans doute fantasmés. Des souvenirs qui auraient difficilement émerger d’un visage couvert de cendres.
Deux des membres du groupe se sont approchés de moi, qui était à ce moment le seul officier militaire présent. Par hasard.
Un garçon et une fille, qui ne dépassaient pas les 20 ans, qui voulaient s’engager dans l’armée.
_ L’armée n’est pas un choix, leur ai-je répondu. C’est une obligation.
C’était vrai.
Il ne restait que peu de temps avant que l’on ne commence à utiliser les services des vieillards et des enfants.
Le garçon se nommait Reese.

Un an. Deux ans. Trois…
Dans un monde où le soleil n’existe plus, il est difficile de savoir à quelle vitesse passe le temps.
J’ai revu mon père à ses 20 ans. Il avait survécu. Forcément. Je ne pouvais pourtant faire taire mon angoisse de le voir aller au combat chaque jour. S’il mourrait, nous étions morts. Non, en fait s’il mourrait je ne serai même pas là. Ce serait sans doute étrange.
Mais je n’avais aucune différence à faire avec lui par rapport aux autres. Il devait s’endurcir, être prêt au combat. Et dans trois ans notre propre machine serait prête. Il fallait être patient.
Nos espions avaient donné leur vie pour savoir ce que mijotait Skynet. Ils voulaient me tuer. Dans l’œuf d’une certaine manière.
Combien d’hommes et de femmes étaient morts pour avoir piraté leur système. J’en ai même vu, déjà morts, luttant de toute leur force pour ne pas se faire engloutir par Skynet, retirant, encore et encore, des informations de l’ennemi, avant que leur cerveau ne se liquéfie littéralement.
C’est moi qui leur donnais cette force. Et c’est cette force que Skynet voulait annihiler.
Nous avions décidé d’envoyer un soldat pour protéger ma mère. Plusieurs officiers s’étaient proposés, et nous avions déjà une liste de candidats potentiels. Mais je savais déjà qui devrait y aller.
J’ai croisé un jour Reese au milieu d’un couloir bondé de réfugiés. Je l’ai observé un instant. Il a eu l’air de ne pas me reconnaître. Puis il s’est levé et a salué.
Je n’ai rien dit. Je lui ai juste tendu la dernière photo qu’il me restait de ma mère. J’ai peut-être même souri. Je suis certain que je l’ai aussi encouragé. Mais je ne me souviens de rien. Rien à part l’étincelle étrange qui apparut dans ses yeux alors qu’il regardait la photo.

Trois ans encore à patienter.
Et deux à subir les attaques de plus en plus redoutables des Terminator.
Nous étions au bord du gouffre, mais cela nous était tellement habituel. Quand on es au bord d’un gouffre, peu importe que l’on en soit à dix centimètres, ou que l’on ait déjà un orteil dans le vide. Tant qu’on n’a pas le vertige.
J’aimais sortir ce genre de discours à mes hommes. Ils s’en trouvaient aguerris. Ce pouvoir que j’avais, bien plus que mon sens de la tactique ou que ma connaissance de Skynet, c’était ça dont ils avaient peur.

La machine était prête et cela faisait deux ans que Reese s’entraînait.
Certains s’étaient opposés à son choix. Mais j’avais été ferme.
Personne ne savait, à part moi, pourquoi je l’avais vraiment choisi.
Lui non plus. Il savait qu’il devait protéger ma mère. Il savait qu’il l’aimait déjà. Mais il ne savait pas qui j’étais. Il le comprendrait peut-être avant de mourir.

J’ai moi-même condamné la salle de la machine, une heure après son départ.
Il avait réussi. Forcément réussi.
Car j’étais toujours John Connor. J’étais toujours bien là. J’étais toujours là à me battre.
Peut-être existait-il des mondes parallèles où John Connor n’était jamais né.
Des mondes parallèles où Skynet n’avait jamais pris le pouvoir.
Mais dans mon monde, j’étais là.

Je ne pouvais me permettre un échec, il en allait de ma vie.
Je ne pouvais pas mettre de pression supplémentaire sur les épaules de Reese, parce que ce gamin en avait déjà bien assez.
Je ne pouvais pas lui dire que j’étais son fils.

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