[fic] Afterlife, pour Benebu

Sep 18, 2007 10:13

Fandom: Afterlife
Titre: Les choses oubliées
Pairing: Alison/Robert
Rating: PG-13
Disclaimer: les personnages de la série Afterlife appartiennent à leurs créateurs Charles Fletcher et Mark Greig. 
Notes: spoilers saison 2.
Nombre de mots: 2950.

Requête de 
benebun°205 à ce post.  (le 10 septembre 2007)

Les choses oubliées

Robert Bridge était fatigué. Sa longue journée pesait sur ses épaules et l’entêtement d’Alison ne l’aidait pas. Elle arborait son air buté, boudeur, qui lui faisait imaginer sans peine la petite fille à nattes qu’elle avait été.

Alison avait toujours des histoires abracadabrantes à partager, des récits surréalistes où des gens morts depuis des lustres avaient besoin d’elle et d’elle seule. Pourtant, au premier coup d’œil, Alison n’avait pas le physique d’une héroïne. C’était une petite fille avec une tête de quadragénaire, laquelle semblait incongrue sur ses vêtements fleuris.

- Vous dites que c’est le fantôme de qui, cette fois ?

Elle le foudroya du regard.

- Vous n’écoutez pas ! Et ne riez pas de moi, je ne le supporterai pas !

Il leva les mains dans un geste plus exaspéré que conciliant. Alison hésita puis répondit, du bout des lèvres :

- C’est ma tante Vi. Vous savez, celle qui m’a tout appris. Celle qui était comme moi.

- Celle qui vous a convaincue que vous parliez aux fantômes.

- Sans elle, j’aurais cru être folle ! riposta Alison, dont la colère allait crescendo. Elle m’a montrée que j’avais une particularité, ça oui, mais que je pouvais l’utiliser pour aider les autres !

Robert se retint de répliquer que sa tante l’avait poussée sur la voie de la folie plus que quiconque. Le sujet était trop glissant. Alison avait inextricablement mêlé sa vie à la mort des autres. C’était irréversible. Elle ne pourrait supporter de perdre son « don » ou supposé tel… Attendri malgré lui, Robert bougonna :

- Et que veut votre tante ?

- Ce n’est pas très clair, avoua Alison en secouant la tête. Je pense qu’elle a quelque chose à me dire, à m’apprendre encore. Seulement après, elle sera en paix.

Il eut une grimace sceptique. Ses yeux étudiaient les marques d’épuisement sur le visage d’Alison, ses épaules voûtées, sa silhouette tassée.

- Je m’inquiète pour vous. La dernière fois que vous avez cru voir, je veux dire, que vous avez vu quelqu’un de votre famille, ça a failli vous détruire.

Elle eut un sourire fugace, mais ses yeux pétillèrent d’une nouvelle vigueur en se posant avec insistance sur Robert. Comment pourrait-elle oublier qu’elle avait été hantée par le souvenir de sa mère ? Harcelée, envoûtée, elle avait manqué de perdre sa personnalité. Elle était devenue sa mère. Robert l’avait délivrée. Ce souvenir leur était précieux, à tous les deux.

- Je sais, dit-elle doucement. Je sais aussi ce que je vous dois…

Il fit un geste pour écarter cet argument mais cette réminiscence lui faisait plaisir malgré lui.

- … Mais c’est différent. Ma tante était quelqu’un de merveilleux. Elle ne voulait que mon bien. N’ayez pas l’air si incrédule ! C’est elle qui m’a élevée après le suicide de ma mère. Si je peux l’aider à mon tour, je dois le faire. C’est impossible autrement !

Elle s’était levée et marchait avec agitation dans la cuisine. Elle alla se servir un verre qu’elle avala d’un trait. Robert sentait augmenter sa sourde angoisse devant la nervosité d’Alison. Un pressentiment lui nouait la gorge, refusant de lâcher prise.

- Vous êtes de plus en plus impliquée émotionnellement dans vos activités de médium, Alison. C’est dangereux pour votre équilibre psychique…

- Oh, ne me parlez pas de mon équilibre avec vos termes savants, professeur ! s’irrita-t-elle.

- Plusieurs fois vous avez failli payer très cher votre implication. S’il y a une chose que j’ai apprise à votre contact, c’est que les fantômes peuvent être dangereux pour les vivants.

Etreignant farouchement le verre entre ses mains, elle se mit à rire à gorge déployée, sans pouvoir s’arrêter.

- Quoi ?

- Méfiez-vous, Robert ! Bientôt vous allez croire aux fantômes !

OoooOoooO

Robert n’avait aucune nouvelle d’Alison. Il tentait de se convaincre que c’était aussi bien. Elle était certainement en grande forme. Elle n’avait nullement besoin de vous, le sceptique psychorigide. Elle réglait parfaitement ses comptes avec l’esprit de sa tante, ou supposé tel.

Alors pourquoi ne cessait-il de se ronger les sangs depuis quatre jours ?

Il récitait ses cours sans y mettre la moindre conviction. Il avait bien remarqué que les étudiants baillaient plus que de coutume mais n’avait pas l’énergie de s’en préoccuper. Sa collègue Barbara parvint à le coincer dans son bureau alors qu’il y passait en coup de vent.

- Tu as des problèmes, Robert ?

- Non, pourquoi ?

- Parce que j’ai l’impression que ta présence est virtuelle, ces derniers temps. Deviendrais-tu un de ces esprits désincarnés auxquels croient les gens crédules ?

- Ah ah.

Barbara prit une physionomie plus sérieuse.

- C’est à cause de Jude, n’est-ce pas ?

Robert leva les yeux au ciel. Non, ce n’était pas à cause de Jude. Ce n’était pas toujours à cause de Jude. Sa tentative de réconciliation avec son ex-femme était assez délicate à mener. Il avait décidé de laisser faire les choses, de s’en remettre au destin.

C’était merveilleusement reposant, de s’en remettre au destin.

Barbara insistait lourdement :

- Elle a conscience qu’elle n’est pas facile à vivre, en ce moment. Elle s’occupe beaucoup de son bébé, elle a peu de temps pour toi, elle est souvent fatiguée…

- Je t’assure que tout va bien avec Jude.

Si seulement Jude perdait cette sale manie de s’étendre sur sa vie privée avec sa collègue… Il était sûr que Barbara avait une opinion étayée sur leur relation, alors que lui n’en avait aucune.

Il fila de l’université, louvoyant entre les groupes d’étudiants, les yeux baissés et le pas pressé, avec l’espoir que personne ne viendrait lui parler de mémoire de maîtrise. Il décida de rouler au hasard dans Bristol. Il n’avait pas envie de rentrer.

Naturellement il n’avait pas prémédité de se retrouver dans le quartier d’Alison. D’ailleurs il n’aimait pas ces rues ouvrières qui devenaient vaguement inquiétantes à la tombée de la nuit. Il ne voulait pas s’attarder à cet endroit. Mais il serait très impoli de passer sans saluer…

Il frappa à la porte, tout en se demandant pourquoi il persistait à venir. Son ouvrage sur le médium Alison Mundy était presque achevé, il n’avait plus besoin d’elle.

Alison ne vint pas ouvrir. Pourtant il voyait la lumière filtrer sous la porte. Inquiet, il frappa encore et s’approcha pour tenter de voir à l’intérieur. Mais les carreaux épais et déformants l’en empêchaient. Il sentit son cœur cogner plus vite dans sa poitrine et se força à respirer calmement. Il fit le tour de la petite maison jusqu’à la fenêtre de la cuisine, tendit le cou et laissa échapper un soupir de soulagement.

Alison était là. Debout, les bras serrés contre elle dans une position de défense, elle avait l’air tendue mais en bonne santé. Elle parlait à quelqu’un. Robert plissa les yeux et vit une femme entre deux âges, vêtue de noir à l’exception d’un chapeau rouge qui lui parut tout à fait excentrique. Il ne pouvait distinguer son visage avec assez de netteté pour voir si elle paraissait amicale ou menaçante. Pas plus qu’il ne pouvait entendre leur conversation.

Résolu, il revint à la porte et tambourina avec énergie. Cette fois, Alison apparut, avec son air absent habituel lorsqu’elle travaillait.

- Robert. Qu’y a-t-il ?

- Désolé d’interrompre votre rendez-vous, jeta-t-il, vexé de l’accueil. Votre cliente peut attendre une minute ?

- Quelle cliente ?

- La femme avec qui vous parlez, ce n’est pas une pauvre créature qui veut dialoguer avec son mari, son chien ou son canari décédé ? Je croyais.

Alison battit des paupières, interdite.

- La femme ?

- Oui. La femme dans votre cuisine. Celle qui a ce couvre-chef si discret. Quoi, elle s’est déjà sauvée par la cheminée ?

Alison parut hermétique à son ironie. Elle s’écarta de la porte et lui fit signe d’entrer.

- Je pourrais vous dire qui elle est, mais vous n’aimeriez pas ma réponse.

Robert détestait quand elle le prenait ainsi de haut. Comme si lui seul était autorisé à faire peser sa supériorité sur l’autre. Il croisa les bras avec une ostensible exaspération.

- Essayez quand même.

- C’est ma tante.

Robert s’assit abruptement sur le sofa. Le vieux meuble grinça de protestation. Alison lui servit un verre et il l’avala d’un trait.

- Votre tante.

- Oui. Elle sait que mon… « don » m’a valu de gros soucis ces derniers temps. Elle culpabilise de m’avoir entraînée là-dedans. J’essaie de lui dire que ma vie est bien comme ça.

- Vous trouvez que votre vie est bien comme ça, Alison ?

Elle se servit un verre à son tour, prit son temps pour ranger la bouteille. Elle regardait le sol, comme si l’idée qu’elle exprimait venait juste de lui venir à l’esprit.

- Qu’est-ce que serait ma vie sans ça ? Je ne suis personne. Je n’ai pas de diplôme. Mon mari me battait. Je devrais attendre quoi de la vie ? Je ne suis pas comme vous, avec plein de possibilités et des choix à faire. Ce don, c’est tout ce que j’ai.

Robert secoua la tête.

- Je ne suis pas du tout d’accord.

- Oh, ne me dites pas quelle personne formidable je suis, je ne vous croirais pas. Pas après que vous ayez tout tenté pour me convaincre que j’imaginais des choses qui n’existaient pas !

Elle s’interrompit et son visage s’éclaira d’un sourire amusé.

- Je n’arrive pas à croire que vous ayez vu tante Vi. C’est le premier esprit que vous voyez.

Robert se leva et se versa un autre verre, suivis par les yeux ronds d’Alison. Elle le menaça de l’index.

- Robert, vous me cachez quelque chose !

Il passa une main dans ses cheveux.

- Quand j’avais dix-sept ans, ma mère a eu un cancer. Quoiqu’on ne prononçait guère ce mot à l’époque. Nous parlions souvent de religion, d’un au-delà, ce genre de choses. Elle m’avait dit une fois, sur le ton de la plaisanterie, que s’il y avait quelque chose après la mort, elle m’en avertirait. En avril, elle est morte.

- Je suis désolée.

- Trois jours plus tard, elle est apparue au pied de mon lit.

Alison digéra lentement l’information, un peu stupéfaite malgré ses multiples expériences similaires.

- Que vous a-t-elle dit ?

- Rien du tout. Elle m’a regardé un long moment… ou tout du moins cela m’a paru un long moment. Puis elle a disparu. J’ai toujours voulu me persuader que j’avais rêvé. Mais je sais au fond de moi que j’étais parfaitement réveillé. Réveillé et terrifié.

Alison posa gentiment la main sur son bras.

- Ce genre de contact peut être traumatisant.

- Oui. Et j’ai fait un voyage astral, une fois. Vous savez, quand l’esprit se détache du corps et voit le monde d’en haut… Vous pouvez me traiter d’hypocrite, Alison. En fait, si j’ai décidé d’étudier la psychologie des phénomènes paranormaux, ce n’est pas tout à fait par hasard.

Le silence tomba entre eux. Robert était un peu honteux et n’osait se tourner vers celle qui pouvait le condamner d’un regard. Elle lui touchait toujours le bras.

- Vous êtes l’homme le moins hypocrite que je connaisse. Merci de m’avoir raconté.

Lorsqu’elle ôta sa main, Robert frissonna de froid. Comme frôlé par un fantôme.

OoooOoooO

Alison avait eu une journée difficile, Robert le devina dès qu’il la vit. Il fronça les sourcils, alarmé. Alison ne savait pas gérer ses angoisses, elle plongeait tout de suite dans un état d’abattement qui alternait avec des accès de colère. Il donnerait cher pour la sortir de cette spirale auto-destructrice.

- Que s’est-il passé ? Encore votre tante ?

Malgré lui, sa voix sonnait sèchement, comme s’il lui reprochait son état. Il s’en voulut : son inquiétude le rendait agressif. Mais elle ne parut pas s’en formaliser.

- Non, pas ma tante. J’ai eu des mots avec une fille… une femme plutôt. Son défunt mari ne lui envoie pas les messages qu’elle espère alors elle s’en prend à moi.

Alison saisit les fleurs fanées qui pendaient lamentablement du vase bleu et les écrasa rageusement entre ses mains, sans prendre garde aux épines. Ses longs cheveux se hérissaient presque, la faisant ressembler à une sorcière médiévale. Robert eut des visions de bûchers, de flammes cruelles et sursauta d’inquiétude.

- Pourquoi ne me dites-vous pas que je profite bassement du chagrin de cette femme ? grinça-t-elle. Que c’est de l’escroquerie ?

- Je ne pourrais jamais vous dire cela.

- Jamais ? Vous voulez dire : jamais plus depuis que vous avez reconnu avoir vu un fantôme ? Vous voulez dire : jamais plus que je ne moquerai de vous, Alison, puisque je ne vaux pas mieux que vous ?

Elle saisit le vase et l’envoya se fracasser sur le mur. Et elle s’effondra en larmes sur la table. Robert, consterné, demeura immobile quelques instants. Puis il s’approcha maladroitement et, pour la première fois, la prit dans ses bras.

- Alison… Alison…

Elle ne résista pas mais tourna obstinément la tête sur le côté. Il respecta sa retenue et attendit que ses sanglots se calment. Enfin elle respira plus mesurément, il put la lâcher sans crainte. Elle prit grand soin de s’essuyer les yeux, d’effacer les coulures du maquillage avant de le regarder. Leurs yeux se croisèrent et le cœur de Robert se serra. Il chercha ses mots, il voulait lui dire…

Mais Alison se figea. Elle se raidit de la tête aux pieds. Ses yeux se posèrent fixement sur un point derrière Robert, qu’elle ne voyait même plus.

- Quoi ? fit Robert. Qu’est-ce que…

Soudain il sut. Il ne savait pas pourquoi c’était si évident, mais il savait que la tante d’Alison venait d’apparaître juste derrière lui. Une vague de peur irrationnelle le submergea. Non. Par pitié, non. C’était sa seule pensée…

Alison, en revanche, paraissait heureuse, soulagée même. Elle écoutait avec une religieuse attention et ses lèvres formèrent le plus tendre des sourires.

- Je sais, dit-elle enfin, tu as raison. Ce n’est pas une malédiction. Au contraire, c’est ma chance. Je dois m’y accrocher. Ce n’est pas ta faute.

Le sourire se fit malicieux lorsqu’elle se tourna vers Robert.

- Mais ce n’est peut-être pas votre avis ? Vous pensez sûrement que ce serait mieux pour moi de laisser tomber tout ça. D’avoir une vie normale, n’est-ce pas, Robert ?

Il se surprit lui-même en secouant le tête. S’il devait être honnête, il ne pouvait imaginer Alison vivre autrement : être employée, femme de ménage ? Inconcevable. Elle était faite pour soulager la souffrance morale d’autrui. Elle les aidait à affronter le vide de la mort. Elle s’accomplissait ainsi. Si les autres en tiraient du réconfort, de quel droit s’en offusquerait-il ?

Pour le bien d’Alison.

- Vous avez une belle vie. A moins que ce ne soit véritablement, profondément, votre vœu, vous ne devriez pas laisser tomber.

Si ses étudiants l’entendaient. Si Barbara l’entendait.

Alison marqua de la surprise, puis le sourire tendre revint. Charmé, il lui sourit aussi.

- Retournez-vous, dit-elle doucement. Je crois que ma tante veut vous parler.

Le sourire de Robert s’effaça instantanément.

- N’ayez pas peur, insista-t-elle.

Il n’avait aucune envie de se retourner. De toute évidence, il ne verrait rien. Il n’était pas comme Alison et d’ailleurs il ne l’aurait voulu pour rien au monde. Il ne verrait rien. Et si jamais il voyait quand même ?

Il en avait vu un. Une seule fois. Il ne voulait pas que cela se reproduise. S’il voyait les esprits, ce serait la fin de tout ce qu’il croyait. Ses convictions les plus solides, sur le sens de la vie, la mort, l’absence de Dieu et d’au-delà, tout s’écroulerait. Il ne serait plus lui-même.

Il lança un regard perdu à Alison. Elle comprenait mais elle l’encourageait du regard à vaincre sa peur. Sa peur de voir clair en lui-même.

Robert se retourna.

Elle était là.

Son chapeau était vraiment curieux, ce fut la première - et la plus incongrue - pensée de Robert. Il éclairait toute la silhouette, comme s’il prévenait : attention, je ne suis pas quelqu’un de banal ! D’après ce qu’Alison lui avait dit, en effet sa tante n’avait rien de banal ; elle aussi côtoyait intimement les défunts et n’y voyait rien de remarquable…

En revanche, sans ce chapeau, Robert était prêt à parier que la femme était seulement petite, maigrichonne, ridée et tranquille… Elle était juste la tante d’Alison. Elle n’avait rien de terrifiant.

Elle le regardait avec bonté. Elle irradiait littéralement de gentillesse et de douceur. C’était bon de savoir qu’Alison avait été élevée par cette personne. Robert sentit avec angoisse se dissiper, comme par magie.

- Alison a besoin de vous. Vous serez toujours là pour elle, vous me le promettez ?

Robert avait la gorge nouée par l’émotion. Il parvint à articuler :

- Je vous le promets.

Et ce fut tout. Il se retrouva seul dans la pièce avec Alison. Il avait toujours été seul avec Alison. Il lui sembla émerger d’un rêve. Que s’est-il passé ? Pris d’un doute, il se passa la main sur le front.

Alison lui souriait. Elle avait les larmes aux yeux mais elle ne souffrait pas, il le savait. Il découvrit, à sa grande surprise, qu’il se sentait heureux, non bouleversé ou traumatisé comme il aurait cru, mais au contraire en paix avec lui-même.

- Elle a raison, murmura Alison, j’ai besoin de vous.

La réponse était évidente :

- Moi aussi, Alison.

Il l’entoura de ses bras et posa les lèvres contre sa tempe. Elle se détendit contre lui.

Il avait apprivoisé plus que sa peur, ce soir. Il avait trouvé ce qu’il cherchait depuis très longtemps.

FIN

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