[Fic] "Et si une de ces bouteilles venait à tomber, il en resterait...", Albator, pour gabylc

Sep 13, 2007 12:44

Titre: Et si une de ces bouteilles venait à tomber, il en resterait...
Auteur: drakys
Fandom: albator
Personnages: albator et clio surtout, d'autres pirates pour garnir le background
Rating: PG
Disclaimer: leiji matsumoto à la base
Notes: c'est... c'est plutôt du gros n'importe quoi. crack donc et un peu (beaucoup) OOC. j'espère que ça répond au moins un peu à ce que tu voulais.
Demandé par: gabylc, requête 193 (pénurie d'alcool)


Le bel Atlantis au-dessus duquel flottait l'étendard de la liberté était réputé pour être un repaire de dangereux hors-la-loi, de criminels assoiffés de sang au cœur encore plus noir que l'infini de l'espace. D'autres disaient bien sûr que l'équipage de cet inégalé vaisseau de l'espace était au contraire le refuge des derniers vrais héros, ces incompris qui vouaient leur vie à protéger la Terre des mille et un désastres et catastrophes qui visaient la belle planète bleue.

Albator était un bon capitaine: aux yeux de qui il fallait, il était sans peur et sans pitié, aux yeux de ses hommes, il était généreux et surtout, n'imposait pas de règles fastidieuses à observer. Ses hommes étaient libres de leur temps, n'ayant pour seul devoir celui d'être toujours prêt au combat, dès que cet appel résonnerait dans les couloirs métalliques de l'Atlantis.

Chacun y était libre de vaquer à ses occupations de choix, non pas dans des lieux désignés, mais partout où ils voulaient bien s'y exécuter: les passages étaient parfois pleins de dormeurs ou de buveurs ou encore de mangeurs, de joueurs enthousiastes devant un plateau de shogi ou des modèles téléguidés qu'Alfred faisaient voler au-dessus de la tête des uns ou des autres.

Ce qui gardait les cœurs tranquilles et le moral haut, c'était le saké.

Chaque bouteille était précieuse, sacrée. Partagée parfois, conservée pour un moment tranquille souvent: chaque bouteille se vidait trop vite. Clio était de cet avis, que les bouteilles s'asséchaient après à peine une longue gorgée arrachée. Il fallait alors qu'elle erre entre les autres pirates empilés de ça et de là dans les espaces libres, à la recherche d'une nouvelle bouteille une fois la précédente vidée de son précieux liquide.

Son premier arrêt était toujours chez le docteur Zéro, avec qui elle partageait souvent plusieurs bouteilles, jusqu'à plus soif quand les bouteilles étaient disponibles en quantité suffisante. Elle s'arrêta cette fois sur le pas de la porte pour le voir fouiller ses armoires, ses tiroirs, pour remuer de fond en comble toutes ses possessions.

"Vous cherchez quelque chose, docteur?", demanda-t-elle poliment.

"J'étais bien certain d'avoir planqué pour les temps creux une bouteille de saké quelque part par ici!", lâcha l'homme à demi-enfoncé dans une cavité laissée par un panneau soulevé du sol.

Clio sentit les premiers effluves néfastes de la catastrophe.

"...Vous voulez dire que vous n'avez plus de saké?", questionna-t-elle, en tenant en vain de camoufler la note d'effroi dans sa voix.

"Je crois bien qu'il m'en res-"

Il n'avait pas terminé sa phrase que Clio s'était éclipsé, demandant à quiconque elle rencontrait s'il lui restait peut-être un petit peu de saké, une toute petite gorgée de rien, juste de quoi survivre en toute quiétude jusqu'à la suivante. Accumulant les échecs et semant peu à peu les graines de la panique derrière elle, elle buta presque contre Albator comme il sortait de ses quartiers.

"Oh, capitaine! Est-ce qu'il vous reste un peu de ce rouge que vous appréciez tant?", demanda-t-elle avant même d'échanger des politesses et des petits riens sur sa bonne santé.

Sur le visage d'Albator, pourtant toujours impossible sauf pour l'étincelle intense dans son regard, il passa comme un air de culpabilité qui s'éclipsa comme il lui annonçait d'une voix calme:

"J'ai terminé à l'instant ma toute dernière bouteille."

Un silence lourd et froid suivit sa déclaration et Clio, autrement aimable et attentionnée, murmura d'une voix mordante:

"Vous voulez dire qu'il ne vous reste plus une goutte d'alcool?"

- Il n'y en a plus", fut bien forcé de reconnaître le capitaine.

"Plus du tout?", redemanda Clio, comme touchée au cœur par cette cruelle conclusion.

"Plus une seule goutte", confirma Albator, à regret.

L'échange pourtant discret fut entendu d'un, qui le murmura à l'autre et cet autre en parla à un troisième et ainsi de suite jusqu'à ce que tout l'équipage soit au courant. Il y eut jusqu'à l'Atlantis qui gronda de bips divers et de lumières affolées pour partager son inquiétude dans cette situation terrible. Le message se répandit et un tonnerre de pieds courut en direction de Clio et Albator, cacophonie suivit de l'éclat des voix.

"Il n'y a plus rien?

- Comment ça, plus de saké!?

- Vous voulez rire capitaine!

- Hé, c'est pas des blagues à nous faire ça!"

Albator fronça son sourcil visible, de toute évidence irrité de ce vacarme qui dérangeait sa quiétude. D'ordinaire, il aurait dit quelques mots pour calmer la situation et se serait retranché derrière sa porte, aurait savouré avec appréciation le contenu d'un verre de vin, mais force était de reconnaître que cette fois, il ne pouvait pas: le vin manquait.

"Et bien, nous n'avons-

- Du saké! Du saké! Du saké!", l'interrompit un chœur de voix.

Il leva une main pour réduire à néant cette réclamation colérique.

"J'ai dit, nous n'avons-

- Du saké! Du saké! Du saké!", recommença aussitôt le chœur de voix.

Albator laissa filtrer sur ses traits une émotion qui ressemblait assez à celle qui dénotait une forte envie de buter tout le monde. Il haussa la voix, ce qui aurait aussitôt dû calmer même les plus énervés, mais la pénurie d'alcool semblait annuler l'aura noire et écrasante qui se dégageait de leur capitaine.

"J'ai dit-", eut-il à peine le temps de commencer que les voix clamèrent plus fort encore:

- Du saké! Du saké! Du saké!

- BOUCLEZ-LÀ!", hurla Clio, l'air soudainement terrible en cheveux tous hérissés et en visage déformé, rendu monstrueux par la rage et tout le monde sans exception se tut.

Même Albator recula d'un pas prudent et hésita avant de suggérer la seule option qui s'imposait à eux:

"Nous n'avons plus qu'à trouver un vaisseau à piller."

(13 septembre 2007)

captain harlock, albator, fic

Previous post Next post
Up