It’s starting to get to me that my plume has been lazy this year. Especially looking back on all the little memories that pop up in my head, I can only hope that don’t dissipate as quickly as they came. Who would figure the year I write the least is the year I have the most to write about. I guess what it comes down to is that I’ve enjoyed everything so much this year, treasured every moment, soaked myself in barely coming up for air, that I didn’t have the nerve to choose what was worth writing and what wasn’t. I know I have drastically changed for the better - yet my biggest fault is that je m’en fous trop de tout. I’ve proved it to myself though, when you don’t care to give rise to expectations, things you never thought possible arrive to you from every direction. I think about all of the people’s lives I’ve enter this year - I used to dislike the idea of rerouting someone’s path to cross with my own, not feeling myself to be comfortable as an agent of action, not entirely certain of where I could lead them. But now, I think of lucie, of laure, of stacy, of romain, of bruno, and still the australians from last semester, all these people that will acutely feel my absence when this year is over, and whose absence I will certainly feel to an equal or greater extent. The bottom line is that I’m proud of myself, that I was able to open myself, to empathize, to identify with others and their experience. I am proud that this openness brought me an experience in France that will be completely different from anyone else’s. I am content that these days, without straining myself in the slightest, I spend the majority of my days speaking in French, and that when speaking to new people, I feel more at ease speaking in french than I do in english. Especially from this perspective, I’m getting anxious to go home to reconnect with those of whom I have been neglectful. To absorb the vast vocabulary of ben, rachel's phrases that catch and make me laugh whenever I think of them, sid’s researched phrases of character, harriet’s manner of adapting any idea to a precise point of clarity. Emily’s intense knowledge of anything reflected though her words - how could i not be excited to return to this?
This weekend I will go spent some time at lucie’s. Things have been particularly perfected with her recently - I don’t think I have ever gotten along so well with a girl in my life, especially to be still wanting more after spending six weeks constantly around each other. I had declared to myself at the beginning of the year that I was certain what would happen - I would meet the french girl perfect for me, I would be awestruck and impressed, we would spend the end of days invading the depths of the other, and it would all arrive three weeks before I was to leave. Instead, this has all happened, except it started six weeks ago, and I will still have two months to leave out the rest of this dream.
Two weeks ago, I went to Paris for a week with Laura and Stacy - the first time I had been to really experience the nightlife there. The first night we ended up at a bar recommended by a friend, got to talking with the DJ and bartender, the latter eventually proposing to take us to another recommended destination - batofar, a club/bar on a boat. We ended up slightly drunk, lost and tripping over each other along the banks of the seine, trying to find our way back to the hotel. We did the museum run, centre pompidou, the louvre, musée d’orsay - I find in a prime state to take everything in. I could see myself living there, I just have to figure out what i could see myself doing there.
School should end in about six weeks, i should have three more dj soirées. Plenty of cafés will be downed, plenty of giraffes taken care of, parks to be sat in, cheeks to be bisous-ed, baguettes to be ripped and sliced, pages to be turned.
Lastly, I’m proud of a dissertation I wrote for a class this week, and I will leave it here, even if the language and style are incomprehensible. It’s about La Brise Marine by Mallarmé.
The poem:
La chair est triste, hélas! et j'ai lu tous les livres.
Fuir! là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres
D'être parmi l'écume inconnue et les cieux!
Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux
Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe
O nuits! ni la clarté déserte de ma lampe
Sur le vide papier que la blancheur défend
Et ni la jeune femme allaitant son enfant.
Je partirai! Steamer balançant ta mâture,
Lève l'ancre pour une exotique nature!
Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,
Croit encore à l'adieu suprême des mouchoirs!
Et, peut-être, les mâts, invitant les orages
Sont-ils de ceux qu'un vent penche sur les naufrages
Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots...
Mais, ô mon coeur, entends le chant des matelots!
My paper :
Dans le poème “La Brise Marine”, Mallarmé présente plusieurs idées qui se combattent dans son esprit. Il est difficile de savoir dans quel état d’esprit se trouve Mallarmé quand il nous parle, mais il nous apporte quelques indices par l’empreinte que laissent ses mots. Dès le début du poème, nous voyons que sa vie monotone pèse sur lui, un quotidien dont il cherche une sortie qui l’amènerait vers de nouvelles connaissances inconnues à lui et aux autres. Une question lui apparait alors: vivre passivement dans le connu ou chercher plus dangereusement dans l’inconnu? Pour se frayer un chemin vers cette réponse, il se dirige vers de vastes eaux pour découvrir ce qui n’est pas visible dès le premier regard. L’image d’un bateau partant de cette terre familière et déjà découverte lui apparait. C’est alors qu’une deuxième problématique est mise en avant: la mer contre la terre. On pourrait extraire de cette opposition, que nous avait laissée Mallarmé, une autre présentée sous un sens plus figuratif: les opposants d’eau inconnue contre une terre touchée par tous, on suivra Mallarmé vers une autre opposition: la lecture contre l’écriture. Puisque ce qui a été écrit existe pour tous, le seul moyen d’être innovateur c’est écrire. Cependant, pour y parvenir, il faut combattre avec la blancheur qui défend contre la plume. Mallarmé finira par nous convaincre qu’il préfère que ce soit une vie émouvante, traversant des eaux vides, même risquant de perdre son chemin jusqu’à la mort.
Le poème commence avec une phrase visant assez explicitement à nous montrer l’état de celui qui parle. « La chair », son état physique - tout comme son état mental que l’on trouvera par la suite - « est triste », voire désespérée. A ce point dans la lecture, on ne sait pas si ce personnage parle de lui-même ou s’il lance une hypothèse qui comprendrait tous les hommes. Il commence par exposer sa familiarité avec une chose très humaine - le livre. Comment échapper à cette familiarité après avoir vécu tout ce qu’elle décrit, tout ce que décrivent les livres? Mallarmé nous répond : « fuir! ». Ce poème, lui-même, sert de tentative de s’éloigner de toutes les connaissances écrites. Il envie la liberté dont les oiseaux profitent volant à leur gré au dessus des eaux parmi lesquelles se plairait Mallarmé. Non seulement il envie cette liberté, mais il envie également l’ivresse que leur donne l’écume garée sur la surface de ces eaux. Il dit avec puissance et certitude que « Rien ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe », avançant encore plus. Il fait référence une fois de plus à une partie de son corps pour en parler de manière globale. Le « rien » est souligné comme il est séparé du reste de la phrase par une virgule, le liant davantage à chaque couche de négation présentée par « ni ». Quoique éloignées par la distance sur la page, chaque couche se relient avec autant de force grâce à la virgule stratégiquement mise par Mallarmé. Après avoir décrit plusieurs époques de la vie, un vers s’occupant de chacune, Mallarmé constate « Je partirai » de tout cela, sur un steamer qui aurait levé son ancre pour dévoiler une « exotique nature ». Ainsi, à quoi servirait un bateau stationné au bord de la mer? Dans ce contexte, il ne serait qu’une extension de la terre, et donc Mallarmé s’assure d’éclaircir cette distinction. Il met en avant son départ en dessinant l’image des spectateurs se mouchant émus d’avoir vu s’enfuir le bateau. Perdant les mats du bateau à cause des naufrages il insiste à la fin disant que n’ayant ni « mats » ni « îlots » de destination , enfin une vie jamais ancrée et calme, est ce dont son coeur a envie.
Chaque personne qui entre dans ce monde n’a pas le choix à propos du monde dans lequel il va vivre sa vie. C’est-à-dire que c’est à chacun de trouver son chemin pour s’en débrouiller. Pour familiariser, éduquer son soi, se mettre au courant, pour savoir où on en est, il faut revisualiser le passé, le prenant par la tête même pour le rejoindre avec le présent, tout en tentant de le pousser vers le futur. Avec cette méthode on ne peut atteindre qu’un certain niveau et ne pas aller plus loin. Pourvu d’un passé, il n’y a qu’une chose qui reste à l’innovateur : avancer, en créant sa propre histoire en même temps que l’Histoire elle-même. On est évidement jeté dans un certain moment dans le temps, dans une certaine époque de l’Histoire, et pour faire avancer cette chaine d’événements, il faut s’y plonger au maximum jusqu’à ce que l’on en ressorte avec de nouvelles perspectives et idées, trempé dans une substance qui fait que l’on ressente la sensation de vivre - la découverte. Tout au long de ce processus qui se répète, on avance dans le but de passer au crible tout ce qui lui arrive pour choisir ce qui nous est intéressant. A ce propos, l’esprit n’est qu’un bateau voyageant sur la rivière de la vie, profitant des paysages aux bords, s’en allant à la dérive du connu vers l’inconnu. On est donc tous le capitaine de notre propre bateau, conduit par la force de la brise marine, attrapée par les mats, se dirigeant vers de terres lointaines à travers des eaux inconnues.
En voyageant dans le poème de Mallarmé, on voit sa tendance à comparer deux formes de terrain : la mer et la terre. Nous avons déjà établi l’image d’un bateau sur une rivière, ainsi on va continuer à s’en servir. Le chemin que chacun prend se dessine selon les choix que nous faisons, triant les événements et les situations qui se présentent à nous. Existant sur un bateau, nos vies composées de nos choix prennent leur chemin à partir de l’endroit où nous avons débarqué. Mais à un certain moment, nous le savons tous très bien, il faut tout récupérer pour repartir sur ce bateau, tout en étant incertain de ce qui reste par-dessus, pour découvrir un nouvel endroit qui nous tente d’y débarquer - pour recommencer il faut se lancer vers le néant, où la blancheur de l’inconnu que l’on peindra avec ses souvenirs qui nous arrivera à son propre moment. Ces abordages s’enchainant les uns aux autres, il semble bien que la partie la plus intéressante chez Mallarmé, c’est le voyage entre ces deux points éloignés sur le plan temporel. C’est pour cela qu’il écrit « lève ton ancre pour une exotique nature ».
Dès que l’on se libère de son ancre quotidienne, s’approchant de la création, on s’ouvre à deux moyens qui peuvent lui en jeter un de nouveau des bords de la rivière plus loin dans le temps et l’espace. C’est-à-dire « sans mats » et « sans îlots », on n’a qu’à attendre un moyen qui lui servira de nouvelles connaissances ou de moyen pour se rappeler des nouvelles connaissances achevées par soi. Mallarmé dévoile ces deux moyens au fur et à mesure de son poème : lire et écrire. Ainsi semble-t-il que chacun de ces moyens lui ont servi pendant son voyage, mais il se détournera avec dégout des deux, car ses préférences remarquent en lui un certain intérêt de passer son temps sur l’eau, errant vers quoi que ce soit, sachant que son chemin ne sera jamais usé par les pas d’un autre. Soit lire, soit écrire, on s’expose à un nouvel univers qui lui sera un point de référence tout au long de la vie. Quand on écrit, on a toujours la même écriture du moment où elle a été écrite, les pensées qui ont inspiré une telle production langagière portant des hypothèses qui a été lancées là-dedans. Elle sera toujours présente pour se rappeler, pour être réévaluée, et pour contribuer à la formulation de nouvelles hypothèses à leur tour. Pourtant, bien qu’écrire soit plus aventurier que lire, Mallarmé rejette l’écriture tout autant que la lecture. Il compare la mer à une « clarté déserte » où se trouve le lieu qui a été témoin de l’inspiration qu’a été l’écriture de ce poème. Il continue dans l’idée qu’une telle écriture ne pourra pas le retenir à demeurer dans ce même monde. En rejetant tout ce qui ne pourra pas retenir Mallarmé, il finira le poème majestueusement par obéir à son coeur qui le poussera loin de la terre, se trempant dans la mer.
Ainsi, ce poème montre le voyage d’un Mallarmé torturé par la monotonie voyageant à travers sa chaîne de pensées pour se retrouver libéré de l’autre coté. Il établit un désir de continuer à aller et venir, ne pas se limiter à trop rester dans un seul endroit où tout a déjà été découvert par quelqu’un d’autre ou même par lui-même. En cet environnement, Mallarmé se trouverait parmi des découvertes copieuses, une masse illimitées à lui. Il voyage donc sur son bateau, avec un paysage sans fin, sans trop contrôler sa destination, profitant du hasard que lui ferait un bateau sans mats, et l’amenant à une histoire qui ne se répétera jamais de manière ennuyeuse.