Oct 31, 2010 18:39
Mon premier Connelly m'a été donné par Dom et Mike lorsqu'ils ont quitté Paris pour la Californie parmi deux cartons de livres en anglais qu'il m'a fallu trois ans pour les écluser. Il serait faux de dire que je n'ai découvert que Connelly dans cette histoire mais bref ça fera d'autres posts ! Mon premier était Blood Work, un ex du FBI transplanté du coeur, recherche l'assassin de la personne qui lui a donné son organe... J'ai trouvé que ça se lisait bien.
L'été suivant mon père lisait Le poète, le Connelly le plus connu, et je lui ai piqué sur la plage. Frissonnant malgré le soleil. Mais ma vraie rencontre avec Connelly est une rencontre avec son héros Hiéronymus (Harry) Bosh, un flic incorruptible, intenable, plein de souffrances intimes et amoureux de jazz... et absent de Blood Work ou du Poète. J'ai total flashé sur le perso - autant le dire - et j'ai tout lu, tout, tout, tout, en français comme en anglais jusqu'à avoir une opinion sur les deux traducteurs se partageant la retranscription de l'œuvre de Connelly en français. Pour être très polie, je conseille les livres traduits par Jean Esch.
Quand j'ai découvert Connelly, il était déjà connu bien sûr, mais ce n'était pas encore devenu une multinationale. Comme il ne s'en cache pas, je ne vois pas pourquoi je ne le dirais pas, mais Connelly n'écrit plus seul : il a une équipe de « writers » avec lui, ce qui explique qu'il sorte un livre tous les six mois ou presque. Et franchement, certains parmi les derniers, citons The Scarecrow ou Closers par exemple, malgré l'emploi de Harry Bosh, m'ont laissé sur ma faim. Il manque cette touche psychologique que j'aimais tant, ce temps donné à décrire Los Angeles la nuit, la musique jazz, le symbolisme des crimes ou la peinture médiévale... En bref, j'ai eu l'impression de lire un synopsis de livre et non un livre abouti.
Un peu refroidie donc, j'ai résisté près de TROIS MOIS à l'achat de Nine Dragons... Rien que la lecture de la 4e de couverture : « Repaying an old debt could cost him everything... », je pariais que sa fille Maddy allait se faire enlever... J'avais l'impression de tout en savoir et je m'interdisais l'achat compulsif... J'ai craqué un soir où je rentrais de Paris et où j'avais un besoin quasi désespéré de faire autre chose dans le train que bosser. J'ai lu d'une traite la moitié du livre et.... je me suis faite prendre malgré toutes mes préventions...
Alors qu'est-ce qui fait que je me laisse prendre ? Il y a le rythme. Il y a la pertinence avec laquelle il décrit la psyché féminine. Il y a son sens du retournement de situation. Il y a aussi tout ce qui m'agace, hein, la valorisation de la justice rendue seul, le tropisme américain sur le monde, etc... mais bon là, il regarde la question relativement en face et je me suis totalement laissée prendre. Quand je l'ai fini, je n'avais pas envie de sortir de son univers et j'ai donc relu Void Moon - une histoire sans Harry Bosh pourtant ! Une femme après 5 ans de prison recherche sa fille qu'elle a abandonnée à la naissance. Se rendant compte que les parents adoptifs de sa fille veulent quitter le pays, elle décide de trouver beaucoup d'argent et d'enlever sa fille... sauf que le job qu'on lui propose fait partie d'une très énorme machination - tellement énormes d'ailleurs que je ne me risquerais pas à la résumer !
Donc dans les deux, il y a des enfants enlevés (des filles, Connelly aime bien que ses héros aient des filles)... et il y a des des fils qui n'ont pas de père... Il y a des héros qui cherchent une rédemption... Tiens je crois qu'elle est là ma fascination pour Connelly, son obsession pour la rédemption...
Sur ma table de nuit en ce moment, et donc risquant de générer des posts un jour où l'autre : Sacred de Dennis Lehanne, Le dernier coyote de Connelly, Tziganes de Jan Yoors et Les lois de l'économie de Tancrède Voituriez (et c'est un roman)... à voir qui m'inspirera en premier !!!
a good english read,
j'ai des lettres,
je lis aussi,
on dirait un polar