Fic HP : La brioche

Dec 22, 2006 17:33



Ce n’était pas facile, d’étudier jusqu’à deux heures du matin. Mais en même temps, se dit Roger, il valait mieux étudier jusqu’à deux heures du matin que d’étudier pendant un entraînement de Quidditch. Ou pendant un rendez-vous galant. CQFD.

Il posa sa plume et s’étira. Il était seul dans la salle commune, et il avait faim. Ce qui voulait dire qu’il ne pouvait pas convaincre un charmant camarade d’aller lui chercher quelque chose à manger dans la cuisine. Diantre. Il allait devoir se déplacer lui-même. Il avait soudain envie d’une brioche, une belle brioche chaude et nappée de sucre sur le dessus, que les elfes de maison seraient sans doute ravis de lui préparer.

Il sortir donc de la tour Serdaigle pour aller faire un raid aux cuisines. Quand au détour d’un couloir, il vit Oliver Wood. Ce dernier ne l’avait pas vu, le nez plongé dans un bouquin - sans doute de Quidditch -, marmonnant dans sa barbe - sans doute quelque chose en rapport avec le Quidditch. Roger soupira. Même la plus belle des brioches du monde ne valait pas le coup qu’il subisse trois heures d’interrogatoire sur la prochaine stratégie de Serdaigle. Haussant les épaules, il fit demi-tour et retourna dans sa salle commune.

**

Oliver Wood n’arrivait pas à dormir. Ce n’était pas rare chez lui, l’insomnie. Comment dormir quand on avait la tête pleine de nouvelles tactiques, de feintes, de combos dévastateurs permettant à coup sûr une victoire de Gryffondor ?

C’était la raison pour laquelle il parcourait les couloirs à deux heures du matin, dans l’espoir de se vider assez l’esprit pour pouvoir s’endormir. Mais peut-être que lire un traité de stratégie en même temps n’était pas une bonne idée. Il ferma le livre et le glissa dans sa poche. Il n’avait croisé personne sur le chemin. Même pas Rusard, qui l’aurait traîné chez McGonagall, ni même les jumeaux Weasley qui devaient certainement faire les quatre cent coups quelque part. Oliver ne les avait pas vu de la soirée.

Un bruit le fit soudain sursauter. Il se recroquevilla derrière une statue, espérant que ce ne soit pas Rusard ayant décidé de patrouiller dans le secteur. Il jeta un prudent coup d’œil par-dessus la statue. Cho Chang et Cédric Diggory se dirigeaient vers lui, en pleine discussion.

Rassuré, il quitta sa cachette et passa devant eux, les saluant au passage. Peut-être qu’il était temps pour lui de retourner dans son dortoir et tenter de dormir.

**

Cédric fit un signe de tête à Oliver quand il passa près d’eux et retourna son attention sur l’attrapeuse Serdaigle.

« Loupiotte ? » répéta-t-il, l’air perplexe. « Il ne t’appelle pas sérieusement comme ça ? »

Cho gloussa, et une partie irrationnelle du cerveau de Cédric trouva qu’elle avait le plus beau rire du monde. La jeune fille secoua doucement la tête.

« Il ne m’appellera certainement plus comme ça quand j’aurai enchanté ses chaussettes pour qu’elles le chatouillent les pieds jusqu’à que mort s’ensuive, » murmura-t-elle.

Ils rirent encore, et Cédric voulut rester toute sa vie avec elle devant le tableau menant à la tour Serdaigle, ce qui était à son humble avis complètement stupide et ridicule. Merlin.

« Bonne nuit, Cédric. »

« Bonne nuit… Loupiotte. »

En un instant, elle avait disparu, et il soupira rêveusement. Un jour, il aurait le courage de l’embrasser avant qu’elle ne parte. Un jour. En attendant, il allait retournez presto dans sa salle commune avant que Rusard ne lui tombe dessus.

Il vit Zacharias Smith sur un fauteuil devant le feu, et vu son front plissé, Cédric décida de ne pas le déranger. Il monta directement dans son dortoir et rêva de jolis yeux noirs.

**

Zacharias avait toujours été végétarien.

… en vérité, il n’était végétarien que depuis une semaine et demi, depuis le jour où Hannah lui avait fait lire l’article dans Hebdo Sorcière parlant des effets néfastes de la viande sur le teint et sur la circulation sanguine.

« Avec une mauvaise circulation sanguine, tu es plus lent, et quand tu es plus lent, tu es mauvais au Quidditch, » avait dit Hannah, avant de lui proposer une Chocogrenouille.

Zacharias se dit qu’il n’aurait pas dû la croire. Surtout qu’un régime alimentaire à base de sucreries et de chocolat ne devait pas être plus bon qu’un régime à base de viande. Ce n’était pas de sa faute s’il détestait les légumes.

« J’ai faim, » marmonna t-il. « Je veux un steak. »

Arrivé à cette conclusion, il haussa les épaules et jeta par terre toutes ses résolutions. Il se leva sortit de la salle commune pour aller aux cuisines. Mais comme il était poissard de nature, il tomba au bout de trois pas sur Mme Bibine.

Et crotte.

**

Rolanda marchait vers les cuisines à deux heures du matin, car elle avait une envie subite de chocolat chaud. Elle était de bonne humeur. Elle s’était affranchie de toutes les contraintes du corps professoral un peu plus tôt dans la soirée, en allant demander un congé au professeur Dumbledore. Dumbledore n’avait eu aucune raison de le lui refuser. Depuis un peu plus de quatre heures, Rolanda Bibine n’était plus professeur mais une sorcière en vacances et qui allait dès l’aube partir pour une destination exotique, genre les Bahamas. Pas mal, les Bahamas. Ils avaient une bonne équipe de Quidditch, là bas.

Elle passa devant un Zacharias Smith figé comme une statue de pierre sans le voir, et pénétra dans les cuisines. On s’affaira autour d’elle, et Morgane que c’était agréable… Oh, elle espérait avoir le même traitement aux Bahamas.

« Un chocolat chaud je vous prie. »

« Madame Professeur Bibine, » dit un des petits elfes de maison. « Venir voir s’il vous plaît, Madame Professeur Bibine ? »

Rolanda n’opposa aucune objection à voir ce que l’autre voulait lui montrer. Elle le suivit au bout de la cuisine et se pencha sous la table.

« Oh ! Ronald Weasley ! Qu’est ce que tu fais là, mon garçon !? »

**

Ron en avait marre de la vie. Il voulait mourir.

« Ca me graaaaatte !! »

C’était de la faute de ces imbéciles-idiots-stupides de frères. Les jumeaux étaient proprement diaboliques. Il se grattait depuis près d’une heure à cause de cette poudre à gratter magique qu’ils avaient saupoudré sur ses vêtements, et même les elfes de maison n’avaient rien pu faire. Ils en avaient essayé, des sorts de lavage, des dépoussiérages, Dobby avait même tenté de le faire entrer dans une machine à laver géante. Car pour ajouter à son malheur… il ne pouvait pas enlever ses vêtements ! Et ça grattait !

Mme Bibine fronça des sourcils, mais Ron lui dédia un regard pathétique. Il devait avoir l’air d’une écrevisse, à force de se frictionner la peau par tous les moyens. Harry et Hermione étaient partis à la chasse aux Fred et Georges dans l’espoir de trouver l’antidote, et Ron était laissé à son sort sur le carrelage de la cuisine de Poudlard.

A la réflexion, pas besoin de regard pathétique, la situation l’était bien assez toute seule. Mme Bibine avait l’air de penser la même chose.

Et comble du comble… La porte de la cuisine s’ouvrit, laissant passer Marcus Flint et Montague. Ok. Il allait vraiment mourir, maintenant.

**

Marcus se figea quand il aperçut Mme Bibine à l’autre bout de la cuisine, avec à ses pieds… Un Weasley. Il ricana et eut un malheureux réflexe :

« Alors Weasley, trouvé un job de serpillière ? » lâcha-t-il sans réfléchir.

Mme Bibine le fusilla du regard. Montague ricana à côté de lui, avant d’exploser franchement de rire quand le roux se mit à se trémousser bizarrement, se grattant comme un singe. Salazar. Les Gryffondors étaient de pire en pire année après année, ce n’était pas possible…

Montague allait se fendre une côte ou deux, à ce rythme. Cet imbécile ne savait pas se contrôler, et Marcus vit avec un certain détachement un plein sac de farine décrire un arc de cercle dans les airs avant d’atterrir sur la tête de son coéquipier. Il en eut sur le bout de ses chaussures, ce qui lui fit froncer des sourcils. Weasley avait l’air fier de lui.

« Je ne pensais pas qu’aller chercher un petit encas serait aussi salissant, » lâcha Marcus, sarcastique.

Montague lui jeta un regard noir. Marcus haussa les épaules, et saisit une brioche toute chaude dans un panier posé sur une table. Une belle brioche juste sortie du four, saupoudrée de sucre juste sur le dessus… La conclusion de la soirée ne serait pas si mauvaise que ça, finalement, se dit-il, mordant dedans à pleine dent.

FIN
Défi Calendrier de l’Après
22/12/2006

fic, harry potter, defi

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