Ce week-end, je fus de retour dans la capitale des moules et puis des frites,
de la
bière et
du
chocolat,
du
Manneken Pis
et de sa nouvelle copine
Jeanneken Pis;
dans la ville aux septs niveaux administratifs,
où il est si difficile de construire
que les ruines jouxtent les monuments,
et que les
façades classées préservées
cachent des terrains vagues en attente d'un avenir incertain;
dans les rues sâles qui abritent des maisons proprettes,
où l'humour gras sans prétention le partage à la morgue bureaucratique,
où l'art nouveau le dispute à l'architecture néo-stalinienne,
et où les
bandes dessinées
s'affichent sur les murs extérieurs aussi bien qu'intérieurs,
où l'alignement des façades lui-même est un
art séquentiel
qui depuis bien avant l'
OuBaPo
se lit dans les deux sens;
la ville aux deux langues officielles,
qui parle toutes les langues de l'Europe et d'ailleurs;
la ville où
Jacques Brel
n'en finit pas de mourir de
mort subite,
où la vie pousse comme une mauvaise herbe résistante
dans tous les endroits délaissés
par les tentacules de l'administration,
si affairés à empoisonner tout ce qu'ils touchent.
Bruxelles,
qui a survécu aux canons, ultima ratio regis, de Louis XIV,
et qui survivra à la Lèpre
zéropéenne.
Bruxelles, je t'aime.