Mon ami Bernhard m'envoie un lien vers un article prétendant dénoncer
le prix de l'anarchie par des modèles mathématiques.
Cet article est tellement faux que j'ai du mal à imaginer comment
un auteur apparemment intelligent et capable de raisonnement logique
peut amonceller autant de sophismes.
Comme quoi, le formalisme logique détaché du réel n'est pas la raison,
mais la ratiocination des superstitions irrationnelles.
D'abord l'hypothèse implicite est comme d'habitude
que l'état est une entité
supérieure bienveillante dont le prix est nul.
Pourtant, le prix de l'état est
prouvablement élevé.
Mais faire des pseudo-comparaisons à sens unique,
c'est l'essence même du
sophisme comptable à la base de toutes les tromperies étatiques.
Ensuite, l'auteur ne comprend visiblement pas la différence entre
anarchie (absence de chef) et anomie (absence de règles),
alors que l'arbitraire politique est précisément l'anomie
cependant que des règles objectives se passent de chef.
Ainsi, dans un système libéral, les routes et les ponts
ont des
propriétaires
qui peuvent émettre les règles pour
l'utilisation de leur propriété bien plus fines et utiles
que l'interdiction pure et simple que propose notre mathématicien.
Par exemple, mettre un péage avant l'accès au pont.
Il n'est pas interdit de se renseigner sur la nature des positions
que l'on prétend critiquer
avant de se lancer dans des divagations sans fondement.
Mais l'honnêteté intellectuelle n'est pas ce qui étouffe
nos étatistes d'enseignants en mathématique;
il ne suffit pas pour cela d'appliquer la règle apprise dans
l'exercice 5.7.11 du bouquin officiel au programme,
et le chien méchant mais pas si bête mordra les prisonniers récalcitrants du goulag plutôt que la main du KGBiste qui le nourrit.
Enfin, notre idiot utile du totalitarisme rouge
pourrait se demander en quoi il s'agit d'un
"bien public"
que de vouloir à tout prix subventionner les automobilistes
à coup de routes construites avec de l'argent volé aux non-automobilistes.
Et ce d'autant moins quand la face verte de son totalitarisme
le conduira ailleurs à se plaindre qu'il y a trop d'automobilistes.
En fin de compte, là comme ailleurs,
il n'y a rien que la volonté totalitaire
de tout contrôler via un état-nation auquel on s'identifie
par un acte de foi stupide,
au nom de ce qu'il incarnerait la société -
identification qui est l'essence même du national-socialisme.
Ainsi, du plus petit abrutisseur par exercices écervelants
au directeur de recherche au CNRS (excusez du peu),
nos profs de maths d'être fiers de participer au lavage de cerveau
par lequel on enseigne le nazisme à l'école publique.
L'état a des chiens de garde
qui bavent en mordant les prisonniers révoltés,
et d'autres qui glosent avec des symboles mathématiques
pour noyer la critique
sous la morgue d'une autorité pseudo-scientifique.
Mais un chien est un chien.
PS:
encore une fois, je me suis emporté un peu vite contre l'auteur.
Car s'il répète les modèles trompeurs de charlatans,
il inclut un paragraphe d'avertissement sur la différence entre le sens arbitraire des mots en mathématiques et les concepts réels que dénotent communément ces mots.
Mes plates excuses à lui donc,
il ne fait pas partie de ces trop nombreux
chiens de garde du totalitarisme
(parmi lesquels certains des auteurs qu'il cite),
même s'il reprend leurs mots sans les élucider.