Les (gros) tas, efficaces?

Oct 29, 2003 07:11


Au cours d'une conversation, un ami m'affirme que Si 80% des anglais sont prêts à combattre Hitler, grâce à l'État, les 20% restant devront contribuer aussi; et c'est 20% d'efficacité supplémentaire pour la bonne cause. Bien. C'est ce qu'on voit. Comme d'habitude, Le problème c'est tout ce qu'on ne voit pas.

D'abord, les coûts trop souvent oubliés de la compulsion nécessaire à contraindre cette minorité involontaire. Coûts qui sont aussi bien la souffrance des intéressés contraints et forcés que le financement de toute la soldatesque armée qui va exercer cette contrainte et cette force, cette oppression.

Ensuite, il y a les coûts d'information inhérents au monopole seul à même d'exercer une telle contrainte. En l'absence de libre concurrence, il devient impossible de comparer les diverses solutions proposées et de faire émerger la connaissance sur lesquelles parmi ces solutions sont meilleures pour qui et pour quoi dans quelles circonstances. La machine tourne à vide, en aveugle; elle ne tourne plus en fonction de son objectif avoué, mais des intérêts propres de ceux qui font tourner la machine.

Enfin, l'État suppose un monopole a priori, indépendamment des décisions que prendra le dit monopole. Il est pour le moins présomptueux de supposer que lesdites décisions que ce monopole imposera par la force seront toujours le bien plutôt que le mal. En fait, quiconque comprend dynamique du pouvoir politique (lire notamment La route de la servitude de Hayek) verra bien qu'un tel abandon a priori de souveraineté individuelle ne mène qu'à la course au pouvoir des gens les moins scrupuleux.

Le résultat est donc que le prélèvement des ressources pour financer telle bonne action sur la minorité involontaire doit être considérer comme un coût social augmenté de 20% pour un résultat social diminué au bas mot de 50%. Augmenter les coûts pour diminuer les résultats, n'est-ce pas là d'ailleurs l'essence du protectionnisme, voire de toute intervention étatique?

C'est encore et toujours la violence coercitive de l'État tout puissant vue comme l'expédient salvateur qui résoudra tous les problèmes gratuitement.

Bravo donc aux étatistes pour une catastrophe grandiose de plus, accompagnée de tous les crimes imaginables: la guerre étatique, même contre le mal absolu qu'est le socialisme nationaliste ou internationaliste, c'est le bombardement meurtrier de centaines de milliers de civils, la culture du pavot par les services secrets, des opérations militaires peu respectueuses de la vie des soldats et presque pas du tout de celle des civils, etc.

Bref, en matière de guerre comme ailleurs, le monopole de l'État ne vaut pas la liberté d'organiser sa défense.

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