Jun 24, 2008 01:10
Two radically opposed comic books:
on the one hand, "City of Glass" (1994) by Paul Auster,
masterfully adapted into a graphical novel by Paul Karasik and David Mazzucchelli.
On the other hand, "Siberia" (2006), by Nikolai Maslov,
an amateur artist
(originally published in French in 2004 as "Une Jeunesse Soviétique").
The first author is a renowned new-yorker,
born in ease, made rich by success,
a goodthinking member of the intellectual establishment.
In a flippant book that means to be the ultimate stylistic exploration
of confusion between levels of discourse,
he wanders without goal and all the technical virtuosity
of this grandiloquent quest for meaning
finally leads but to crass nihilism.
The other author is an unknown Russian draftsman,
born in poverty in Siberia,
a mere pawn processed by the soviet soul-crushing machine,
a dissident by heart without being an intellectual,
who has been denied any access to culture.
In a graphical autobiography,
he tells the story of a simple man
who aspires to escape the material, intellectual and moral
misery imposed by communism;
in the end of a chaotic journey under the claws of the regime,
he finds meaning to live in
personal accomplishment through thick and thin,
with humility.
The first one has everything
yet his abject depravity leads him
in a huge waste to reduce this everything down to nothing.
The other one has nothing
yet by his moral strength
manages to overcome not only the worst of oppressions
but also and most importantly his own mistakes.
"City of Glass": 0.
"Siberia": 10.
Deux bandes dessinées, antithèses l'une de l'autre:
d'un côté, "City of Glass" (1994) de Paul Auster,
magistralement adapté en BD par Paul Karasik et David Mazzucchelli.
De l'autre, "Une Jeunesse Soviétique" (2004), de Nikolai Maslov,
dessinateur amateur
(aussi publié en anglais en 2006 sous le titre "Siberia").
L'un est auteur chic niouyorquais,
né dans l'aisance, enrichi par le succès,
bienpensant membre de l'establishment intellectuel.
Dans un livre fantaisiste qui se veut un exercice de style ultime
dans le genre de la confusion entre niveaux de discours,
il erre sans but et tout la virtuosité technique
de cette grandiloquente quête de sens n'accouche finalement
que d'un nihilisme crasse.
L'autre est un russe inconnu,
né dans le dénuement en Sibérie,
simple pion pris dans la machine soviétique à broyer les âmes,
dissident de coeur sans être un intellectuel,
s'étant vu refuser tout accès à la culture.
Dans une autobiographie graphique,
il raconte l'histoire d'un homme simple
aspirant à sortir de la misère
matérielle, intellectuelle et morale imposée par le communisme;
à l'issue d'un parcours chaotique à travers les griffes du régime,
il trouve sens à la vie dans une réalisation de soi
contre vents et marées, en toute humilité.
L'un a tout mais son abjecte dépravation le conduit
en un immense gâchis à réduire ce tout à rien.
L'autre n'a rien, mais par sa force morale,
arrive à surpasser non seulement la pire des oppressions
mais aussi et surtout ses propres erreurs.
"City of Glass": 0.
"Une Jeunesse Soviétique": 10.
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