Oh sooo boring !!!

Mar 26, 2007 22:54


Bien.
Si il a bien une chose qui m'agace profondément, c'est d'aller au cinéma, de voir un film, de payer pour le voir et de sortir en me disant que j'ai payé pour voir une merde.
Ce soir, contre mon avis, on est allé voir 300, le dernier poussin de Zack Snyder. En gros, reprise de la BD de Franck Miller, qui revisite la bataille des Thermopyles en 480 av JC, avec en vedette, Leonidas (le spartiate, hein, pas le chocolat... même si, en effet, on se demande, parfois).
Alors bon, certes, comme du Miller, d'un point de vue visuel, c'est absolument parfait (à tel point que ça donne envie d'arracher les poils de nez de quelqu'un, n'importe qui, mais par pitié, viiite !!). Poitrines glabres et huilés, mannequins bodybuildés aux profils virils, eye-liner coulant sur les joues sculptées à cause de la poussière et de la sueur, les mâles sont couverts d'égratignures savamment distribuées et de sang (qui ne coule pas trop, quand même), haletants tous les uns à côté des autres, serrés dans une masse compacte de corps presque nus frissonnants, dans une lumière tamisée apocalyptique - on se croirait dans un porno-chic. Décors lunaires, genre déserts, style africains, qu'un soleil crépusculaire baigne de ses rayons orange, relayé par une énorme lune bleue fluo lorsque par bonheur, après 4h de crépuscule, Apollon daigne enfin se coucher. Costumes rutilants, extravagants, exotiques, sexy, courtisanes à moitié nues se trémoussant, luisantes sous la flamme des bougies, ou prophétesse alanguie dansant dans l'eau transparente d'un temple mystique, seins nus... Tyran léché comme un portrait bourgeois du XIX, maquillé, couvert d'ornements (les piercing dans les joues, c'est sympa, aussi...), Reine digne et noble, à la toge découvrant la poitrine (je suis pas sûre que les matrones grecques auraient appréciée, mais bon...) et héro aux yeux de braise, à la voix virile, au torse musclé. Genre waow, style miam, mais autant dire qu'après 20 minutes de film, on se demande à quand la suite.

Parce que au final, ça donne quand même rien d'autre qu'une bande de mecs sortis d'un boy’s band qui se battent au ralentis, dans des slips kangourous en cuir, tantôt contre des soldats japonais masqués (me demandez pas ce qu'ils foutent là, ceux là...), tous défigurés (pour faire le contraste avec les beaux mâles huilés, je suppose...) tantôt contre des monstres difformes (jamais vu autant d'énormités de la nature, sauf dans le Seigneur des Anneaux, moi, tiens). Le vilain roi méchant fourbe et cruel a des airs de vieille folle, lui aussi dans un slip kangourou (mais en or, le sien, quand même) et sa voix VF est a hurler de rire (c'est pas possible, ça doit être fait exprès, cet air de gay as-been...). La scène de cul (inévitable, c'est un film américain) explique combien les femmes aiment se faire prendre par derrière, et combien elles peuvent faire du bruits, ces allumeuses. Toutes les mêmes, bordel, puisque la seule utilité des femmes dans ce film, c'est de faire office de jouet sexuel (la prophétesse assume visiblement la misère sexuelle des prêtres, les courtisanes ne sont vues que 10 minutes, en pleine activité professionnelle, la reine se fait violer, ce qui permet à l'action d'avancer, bref, que du bonheur...). Il y a bien une tentative pour faire paraître la mort des 300 spartiates glorieuse, désespérée et donner à tout ceci un éclairage d'honneur et de sacrifice, dans l’esprit des grecs anciens, mais ça tombe à plat. Les envolées lyriques de Léonidas sont risibles, ne parlons pas du discours de sa femme au Conseil, totalement absurde (mais il offre la satisfaction de voir le vilain traître se faire éventrer par la Reine, en représailles à son viol - viol consenti par elle-même pour sauver son époux, on atteint des sommets de stéréotype).

Bref, sur-joué, trop étudié, inefficace, scénario sans intérêt, personnages manichéens (les méchants sont des vilains méchants et les gentils des gentils beaux grands forts guerriers honorables, c'est pathétique), j'ai passé un long, un très long moment à me demander quand est ce que j'allais enfin pouvoir sortir de la salle, parce que j'avais une crampe au pied droit.



(Hinhinhin, priceless, isn't he ?)

ciné

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