Dernière fournée de drabbles vu que LJ accepte pas davantage de mots -__-
Disclaimer : rien est à moi
Spoiler : contient spoiler sur le film AI de Spielberg.
A.I. - David/Martin
Maman pleura pendant des jours.
Rien ne sembla pouvoir la consoler, comme si une part d’elle était restée avec le morceau de métal rendu à Cybertronics. Ni les baisers de Papa, ni les câlins de Martin. Allongé dans son lit, Martin écoutait Maman pleurait jusqu’à ce qu’il s’assoupisse et que le bruit des sanglots ne s’estompe enfin.
Il ne manquait pas à Martin.
Ce n’était pas un petit frère, c’était juste un amas de fibres optiques réunis ensemble pour ressembler à un être humain. Un ordinateur un peu complexe - qui pensait, ressentait, le faisait rire et avait toujours l’air stupide -, à peine plus évolué que Teddy l’ours.
Papa rangea la photo dans un grand carton qui disparut quelque part dans le grenier, au milieu des vieux jouets oubliés ; et Martin se dit que c’était exactement ce que c’était : un robot usagé, mis à la casse une fois qu’il ne servait plus à rien.
Martin dormait seul, dans le noir.
Il n’y avait plus de garçon exaspérant ou curieux avec qui discuter, qui lui demandait des trucs stupides ou qui faisait tout ce que Martin avait envie. Il n’y avait plus personne, juste les sanglots de Maman et le désarroi de Papa.
Il ne manquait pas à Martin.
Il ne lui manquait vraiment pas.
A.I. - David/Martin
Il errait dans la maison comme un fantôme ; toujours là où on s’y attendait le moins. Martin trouvait cela tout simplement insupportable. La présence seul de David l’énervait à un point qu’il n’arrivait pas à s’expliquer. On aurait pu penser qu’il était jaloux ; mais comment pouvait on être jaloux d’une machine ?
C’est ton frère. David, avait dit Maman.
Sois gentil, avait dit Papa.
Et David souriait, comme un ange.
Martin avait juste envie de lui arracher les circuits.
Et finalement, méthodiquement, c’est ce qu’il entreprit de faire.
Je veux que tu coupes une mèche des cheveux de Maman.
A.I. - David/Martin
-Eh David ?
L’enfant robot tourna la tête vers Martin. S’il avait été humain, son expression aurait pu être apparenté à de la curiosité enfantine.
-Oui ?
(Parce que David ne disait jamais ‘non’. C’était la seule chose que Martin appréciait chez lui).
-Tu peux faire le poirier ?
-Le poirier ? demanda David, incertain d’avoir bien compris la requête de Martin. Celui-ci inventait de nouveaux jeux tous les jours. David n’était pas sûr de les trouver toujours drôle, mais depuis que Martin était arrivé, David ne s’ennuyait plus. Martin volait peut-être toute l’attention de Monica, les calins, la douceur et les histoires, mais au moins, il était un peu moins seul. Teddy disait que Martin se moquait de lui, parce que c’était ce que les bébés humains faisaient mais David ne le croyait pas.
-Qu’est-ce que c’est ?
-J’ai vu ça à la télé, répondit Martin en s’asseyant avec précaution à côté de lui. C’est un truc cool. Tu peux peut-être pas voler, mais tu peux surement au moins faire cela. Sinon tu es vraiment inutile.
David se demanda en quoi imiter un arbre était « un truc cool » mais encore une fois, il ne saisissait pas toujours les jeux de Martin (encore quelque chose qui lui rappelait qu’il n’était pas réel ; s’il avait été réel, il aurait sûrement trouvé cela cool, également).
-C’est quoi ? demanda-t-il encore ?
-C’est un truc acrobatique. Faut marcher sur les mains.
Il prit Teddy dans ses mains, et lui fit la démonstration, sans s’occuper des protestations de l’ourson animé.
-Je peux le faire, dit David.
-Vraiment ?
-Oui.
-Fais-le.
-Non.
-Fais-le je te dis. Sinon c’est juste que t’es pas cap. T’es trop nul. Pas étonnant qu’ils veuillent se débarrasser de toi.
Les circuits logiques de David s’emmêlèrent, furent comme court-circuités. D’un coup, tout son esprit était blanc, et il n’entendait plus que les derniers mots de Martin.
-Q-quoi ?
-Mais oui. Je suis revenu, David. Pourquoi, toi, tu resterais ?
Et sur ces mots, Martin se releva et retourna dans la maison. C’était l’heure du goûter, il voulait du Nutella.