Défi "Qui remplacera Irma ?" - De l'imprévu et de ses conséquences.

Feb 28, 2012 18:12

Titre : De l'imprévu et de ses conséquences.
Auteur : ys_melmoth
Défi : Qui remplacera Irma ?
Personnages : Irma Pince, Minerva McGonagall... et ce serait gâcher une partie du plaisir que d'annoncer les autres.
Rating : RAS

Note personnelle pour l'administratrice des lieux. Oui, toi, là, le pissenlit planqué derrière une étagère. Tu es mauvaise. Vile, fourbe et mauvaise, de me donner des idées comme ça, là, sans prévenir, et m'obliger à les mettre en forme sans plus attendre.
J'étais censée écrire sur Lycaël, moi, aujourd'hui.



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De l'imprévu et de ses conséquences

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Irma Pince décéda le 28 février 2012.

L'implacable bibliothécaire de Poudlard avait traversé deux guerres, affronté les forces du mal en personne, défendu ses grimoires contre des générations d'élèves indélicats et la redoutable censure de Dolores Ombrage. Elle entamait la réorganisation complète du système de classement des ouvrages para-scolaires lorsque la mort la surprit, sur le coup de minuit et demie, assise à son bureau entre une pile de listes, un parchemin couvert de notes et une chandelle qui brûla toute la nuit.
Les funérailles eurent lieu trois jours plus tard devant Poudlard réuni, et moins d'une semaine s'était écoulée lorsque Minerva, toujours efficace malgré ses sincères regrets, publia une annonce afin de pourvoir au poste vacant.

Les candidatures furent rapides et assez nombreuses.

Hermione Granger, 32 ans, que son travail au département de la Justice magique commençait à sérieusement lasser depuis l'entrée en scène d'un nouveau patron pénible, et qui aspirait à un peu de tranquilité au milieu de ses chers bouquins.

Honorius Fletchley, 54 ans, bibliothécaire adjoint à la bibliothèque magique de Londres, pour qui travailler à Poudlard aurait représenté le couronnement d'une carrière consacrée à la préservation du savoir de notre belle société sorcière - ainsi que l'affirmait sa lettre de motivation.

Astoria Malfoy, 29 ans, sur le point de reprendre son nom de jeune fille et désireuse de s'isoler du concerto de reproches et de cancans suscités par son intolérable décision, sans pour autant se laisser éloigner de son jeune fils.

Aneurin ap Gwylog, 85 ans, désoeuvré depuis la vente aux enchères de la très riche collection de feu Lord Owain sur laquelle il veillait jalousement depuis l'adolescence, et bien résolu à ne pas entendre parler de retraite avant les 120 ans révolus.

Remus Lupin, 51 ans, qui après avoir acquis pour Lady Longdubat les meilleurs manuscrits de feu Lord Owain se retrouvait poursuivi par les sbires de Lady Berenford, qui convoitait ladite collection et qu'une féroce rivalité opposait à la grand-mère de Neville depuis la fin des années 30, à la suite d'une obscure histoire de carnet de bal et de fiancé volé.

Amelia Creevey, 23 ans, employée chez Fleury & Bott depuis sa sortie de Poudlard, et qui ne rêvait que de revenir au havre favori de ses années d'études.

Sigismond Méricourt, 47 ans, précepteur français passionné de littérature britannique, en recherche d'emploi après avoir déclaré forfait devant les enfants Longdubat-Lovegood, déjà surnommés par toute l'Angleterre sorcière les Terribles Triplés.

Zita Zobriska, 59 ans, 1m10, qui aimait beaucoup les livres et qui espérait par un poste à Poudlard se rapprocher de son très cher professeur Flitwick.

Bien que plutôt encline à favoriser Remus, dont elle connaissait le sérieux comme l'aptitude à dompter les grimoires les plus agressifs et les gamins les plus turbulents, Minerva avait accordé un entretien à chaque candidat.

Zita était bien gentille, mais ne pouvait convenir. (« Epousez-le donc, votre Flitwick. Il est trop timide pour faire le premier pas mais ne demande que ça. On agrandira ses appartements si besoin est. »)
Amelia, malgré ses aptitudes et son enthousiasme, était bien trop jeune. (« Vivez donc un peu, ma petite, vous n'allez pas vous enfouir à vingt ans dans ces vieux bouquins poussiéreux qui ne voient jamais le monde. »)
Aneurin, malgré ses aptitudes et son enthousiasme, était bien trop vieux. (« Laissez-donc la place aux jeunes générations, monsieur, surtout en ces temps de crise. Et me retourner le compliment relève de la dernière goujaterie. Je ne vous dis pas au-revoir. »)
Honorius, bien que professionnel compétent, était trop pompeux et surtout trop mal préparé aux réalités du poste. (« Vous ne tiendrez pas cinq minutes devant un Serpentard et un Serdaigle qui se battent pour un précis de potion. Et moins encore si le professeur Snape se mêle de la partie. Bibliothécaire à Poudlard, c'est un métier d'homme de guerre, pas que de livres.»)
Hermione, c'était un cas emballé d'avance. (« Les livres sont pour vous un moyen, non une fin, mademoiselle Granger. Trouvez en eux des outils pour lutter contre cet imbécile, au lieu de le laisser vous mettre sur la touche. »)

Avec Astoria, l'entretien s'était transformé en longue discussion. La jeune femme, malgré toute sa réserve aristocratique, avait visiblement besoin de parler, de prendre conseil auprès d'une personne de confiance moins impliquée et plus posée que sa soeur. Après une théière de Ceylan Scotland, une pleine assiette de shortbread et quelques verres de Laphroaig, Minerva était convaincue de quatre choses : Mrs bientôt-plus-Malfoy avait besoin d'un travail comme d'un asile, adorait s'occuper des enfants, était une conteuse d'histoires hors pair et possédait un savoir quasi encyclopédique sur la société sorcière et son histoire. La solution s'imposait d'elle-même et réglait sans remords cette nouvelle candidature.

Face à un Méricourt plutôt convainquant, McGonagall en donc était à se demander quelles bonnes raisons elle allait pouvoir trouver de lui préférer Remus lorsqu'une voix tout à fait inattendue résonna dans le bureau.
- Minerva. Vous n'imaginez pas me remplacer par un banal précepteur, un saltimbanque du savoir et qui plus est raté ?! Français, de surcroit !
Il y eut un blanc et Sigismond vira au rouge.
Bras croisés, le regard flamboyant, Irma Pince - ou plutôt son fantôme - toisait l'infortuné enseignant et la médusée directrice dans une posture digne des plus grandes tragédies.
- Je ne vous permet pas de m'insulter, madame !
- Oh, c'est raté ou français, qui vous dérange ?
- Vous...
- Taisez-vous !
L'écossaise n'était pas du genre à se laisser méduser longtemps et, accompagnée d'un vigoureux coup de poing sur la table, son injonction coupa le sifflet aux deux autres.
- Monsieur Méricourt, veuillez accepter toutes mes excuses pour ce regrettable incident. Il semblerait que madame Pince et moi-même ayons quelques détails à régler. Sur le champ.
Déjà debout, Sigismond s'inclina, assez raide, et laissa les deux femmes en un tête à tête crépitant d'indignation partagée.
- Vous n'imaginez pas, d'ailleurs, me remplacer tout court, Minerva ?
- Et vous ne pouviez pas vous manifester plus tôt ?! Cela fait plus de deux semaines, que vous êtes morte ! Je n'ai pas que cela à faire de remplacer quelqu'un qui n'est même pas parti !
- Parce que vous croyez que c'est facile ! J'ai mis près d'une semaine à me décoller du rayonnage des références bibliographiques, et pas loin d'une autre à sortir de la bibliothèque. Avant de rester coincée trois jours dans mes appartements. Et si la dame Grise n'était pas intervenue pour m'expliquer comment se matérialiser dans les lieux qu'on a peu fréquenté de son vivant, j'y serais sans doute encore.
- Admettons. Mais tout cela ne vous autorise pas à insulter mes visiteurs !
- Ce français imbécile ?
- Vous êtes ici en Ecosse, Irma, et les français sont les plus vieux alliés de ce pays !
- Incapable, néanmoins.
- La question n'est plus de mise, puisque vous voilà revenue. Cessez donc de nous faire perdre notre temps et retournez à votre poste. Il me semble que vous avez une bibliothèque à réorganiser.

*
Ce soir-là, avant le dîner, Minerva McGonagall annonça très solennellement le retour d'Irma Pince à son ancien emploi, ainsi que le prochain remplacement du professeur Binns par Mrs Astoria Greengrass-Malfoy. Il faut bien reconnaître que la seconde fut nettement plus acclamée que la première.

Remus Lupin, pour sa part, en fut réduit à attendre que le poste de Défense se libère de lui-même. Mais après tout, un malheur est si vite arivé...

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