Défi : "L'Interminable Œuvre" - L'Aimée derrière le grimoire

Dec 06, 2011 19:52

Titre : L'Aimée derrière le grimoire
Auteur : neo_mirage
Personnages : Anthony Goldstein & Padma Patil, mais aussi toute une tripotée de Serdaigles
Disclaimer : Tout à J.KR.
Défi : L’Interminable Œuvre
Rating : PG
Nombre de mots : 1005


L'Aimée derrière le grimoire   
Anthony Goldstein était un garçon très sérieux. Le genre à travailler en silence et à se montrer glacial lorsqu’on s’avisait de le déranger, le genre à ne pas beaucoup sourire, le genre à ne pas beaucoup parler. Le genre à être Préfet bien sûr.

Et le genre à être secrètement amoureux de son homologue féminin, Padma Patil.

Il aimait la façon dont sa lourde tresse brune s’enroulait autour de son épaule et rebondissait sur sa clavicule lorsqu’elle arpentait les couloirs de son pas décidé, lors des rondes qu’ils faisaient ensemble, et il aimait la façon dont elle souriait, parce qu’il ne fallait pas regarder ses lèvres lorsqu’elle souriait - elles s’étiraient à peine - mais qu’il fallait regarder ses yeux, et que d’un coup, on aurait dit que des milliers d’étoiles s’y étaient fichées sans prévenir. Par-dessus tout, il aimait son air absorbé quand elle se trouvait plongée dans un livre et que rien d’autre autour d’elle ne semblait exister.

Il l’aimait tellement, cet air absorbé - ses sourcils délicats à peine froncés, l’ombre de ses longs cils noirs sur ses pommettes - qu’il brûlait d’envie à chaque fois qu’elle l’arborait de se lever de sa chaise et de lui clamer son amour comme ça, d’un coup, au milieu de la bibliothèque, lui qui ne brûlait jamais de rien, lui qui ne faisait jamais de bruit.

Et ce jour-là, alors que tous leurs camarades de Serdaigle avaient délaissé leurs devoirs pour se rendre au match de Quidditch opposant Poufsouffle à Gryffondor, ils étaient tous deux seuls à leur table habituelle, celle qui bordait la section d’Astronomie, et Anthony se sentait fourmiller tant le moment semblait parfait.

Padma lèverait les yeux de son livre pour le découvrir en train de l’observer, et elle aurait cette moue qui ressemblait à s’y méprendre à un sourire avant de lui demander ce qui se passait - parce qu’après tout, il était rare qu’Anthony se perde dans quelque contemplation que ce soit lorsqu’il travaillait - et alors, il prendrait une grande inspiration et il lui avouerait tout.

Après, elle pourrait reprendre sa lecture et lui la conclusion de sa dissertation de Botanique, et tout serait différent sans que rien n’ait vraiment changé. Les autres reviendraient, peut-être même qu’ils trouveraient quelque chose d’étrange dans l’atmosphère et qu’ils demanderaient ce qui se passait, et Padma et lui se regarderaient avec des sourires dans les yeux, et ce serait leur secret.

Oui, le moment était vraiment parfait.

Mais Padma ne levait pas les yeux, et c’était un peu embêtant. Il n’allait tout de même pas l’interpeller comme ça et la déranger en pleine lecture pour lui déclarer son amour, c’était le genre de choses qu’un Gryffondor ferait, et il était loin d’être un Gryffondor - mais ce n’était pas parce qu’il manquait de courage, non, c’était tout simplement parce qu’il n’était pas assez tape-à-l’œil, et c’était de cela qu’il s’agissait à cet instant, rien à voir avec le courage, ça non.

Qu’est-ce qu’elle pouvait bien être en train de lire, de toute façon ? La couverture était presque entièrement dissimulée par la table contre laquelle elle était appuyée alors il ne pouvait pas distinguer le titre, mais ce n’était pas un roman, Padma ne lisait jamais de roman - et c’était encore l’une des choses qu’il appréciait chez elle, qu’elle soit sérieuse et terre-à-terre jusque dans ses lectures - et ce n’était pas non plus quelque chose de scolaire, ou bien elle aurait pris des notes sur un parchemin quelconque, comme elle le faisait toujours pour être le plus efficace possible.

Lève la tête, lève la tête, pensa-t-il de toutes ses forces sans se préoccuper de l’irrationalité de sa médiocre tentative de télépathie. Le match allait sans doute se terminer dans peu de temps et alors les Serdaigles de leur année reviendraient en masse à la bibliothèque pour compenser le temps perdu dans les gradins, et Su et Terry se lanceraient de nouveau dans l’un de leurs vains débats sur l’efficacité du Ministère, et Mandy rirait trop fort, et Michael demanderait plume, encre et parchemin à la ronde parce qu’il aurait encore oublié ses affaires dans leur dortoir, et une occasion pareille pourrait ne plus jamais se représenter.

Padma toussota et Anthony crut son moment venu mais elle se contenta de tourner une page d’un de ses longs doigts caramel, et ses épaules s’affaissèrent de déception. De longues minutes passèrent dans un silence total, et pour la première fois de sa vie Anthony aurait voulu que quelque chose, n’importe quoi, débarque en faisant un raffut monstrueux  - même la chorale de l’école, par Merlin, et tout le monde savait combien il la haïssait - pour qu’elle lève la tête vers lui.

Voyant que rien ne se passait, il tenta de se remettre à sa dissertation, mais ses mains fourmillaient en enserrant sa plume, et sous la table, ses pieds gigotaient sans qu’il puisse les en empêcher.

« Padma je… » commença-t-il, parce que Gryffondor tape-à-l’œil ou pas, il fallait qu’il dise quelque chose, rien que pour justifier auprès de lui-même de s’être mis dans un état pareil à cause d’un bouquin qui n’en finissait pas, et Padma leva son index sans quitter sa page des yeux pour lui demander silencieusement d’attendre un instant.

Il grinça des dents durant les quelques secondes de lecture supplémentaire qu’elle lui infligea, puis elle finit par relever la tête vers lui et…

« Un match d’anthologie les enfants ! » s’exclama Kevin en tapant la table du poing pour appuyer son propos alors que Lisa prenait place à côté de Padma en levant les yeux au ciel et que Stephen et Morag, qui arrivaient derrière eux, échangeaient déjà des chuchotements furieux à propos de l’exposé de Métamorphose qu’ils devaient présenter ensemble dans quelques jours.

« Qu’est-ce que tu voulais Anthony ? » demanda distraitement Padma en tendant un parchemin vierge à Michael.

« J’ai déjà oublié, » marmonna Anthony avant que Su ne le prenne à parti pour prouver à Terry que le Département de la Coopération Magique Internationale était en train de se faire avoir par les Etats-Unis.

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