Quel scandale - défi : le livre inattendu
Titre : Quel scandale !
Auteur : Felisoph
Défi : Le livre inattendu
Personnage(s) : Sirius Blac & Kinsley Shacklebolt
Rating : G ou PG au pire (couple gay)
Notes éventuelles: Le couple est directement inspiré de papotus_sempra
Opiniâtre, la petite bête à Bon Dieu s’agrippait de toutes ses pattes au brin d’herbe qu’elle avait décidé de gravir. A mesure qu’elle avançait le long de la tige souple, celle-ci s’inclinait et la coccinelle vacillait, manquant de perdre l’équilibre. Mais elle se reprenait et, toujours, poursuivait son ascension obstinée.
Alors qu’elle arrivait au bout de son périlleux chemin, une ombre éteignit le soleil sur ses élytres rouges. Une grande main sombre s’abaissa et, délicatement un doigt se tendit pour offrir à la bestiole un nouveau terrain de jeu. L’insecte posa un une patte prudente au bord de l’ongle court soigneusement coupé, puis deux, puis avança plus franchement et commença à explorer le dos de cette main qui se posa délicatement à plat dans l’herbe pour ne pas risquer de renverser l’animal curieux.
- Tu dors ?
La voix provenait d’une tête qui avait trouvé au creux de ses reins un oreiller fort confortable. Délaissant l’observation de sa coccinelle, Kingsley tourna la tête pour jeter un regard par-dessus son épaule droite.
Allongé sur le dos dans l’herbe tendre, la cheville gauche croisée sur son genou droit plié, un livre entre les mains, Sirius était à l’image de cette après-midi de printemps : tranquille et totalement détendu.
- Qu’est-ce que tu lis ? Questionna l’Auror.
- Le cinquième tome de cette moldue qui prétend pouvoir raconter la scolarité d’Harry
- Alors ? Tu te plais ?
Sirius réfléchit quelques secondes avant de donner son verdict. Il n’aimait pas tout ce qu’il lisait. Probablement qu’il y avait un peu trop de vrai dans ce Sirius à la fois sombre et puéril, rancunier et désespéré, qu’elle dépeignait dans ses romans. Et puis… arrivé où il en était arrivé, il pressentait le pire pour son double de papier !
- Si elle me tue vraiment, dans un chapitre ou deux, tu peux l’envoyer croupir à Azkaban ?
Le rire léger de Kingsley secoua un peu ses reins provoquant la protestation du pacha confortablement installé.
- Je ne suis pas sûr qu’on réussisse à trouver une infraction dans le code de justice magique.
- Mmmpf… Il y a vraiment un truc à réformer là-dedans.
Sur cette affirmation péremptoire, Sirius retourna à sa lecture et Kingsley à sa coccinelle. Durant un moment, seuls le bruissement des pages tournées et le pépiement des oiseaux dans les branches au-dessus de leurs têtes se fit entendre jusqu’à ce qu’une soudaine exclamation de Sirius détourne à nouveau Kingsley dans sa toute nouvelle carrière d’entomologiste débutant.
- Un souci ?
Au creux de son dos, un vigoureux hochement de tête.
- Je veux, oui ! Elle est en train de faire de Snape une espèce de héros romantique ! Le genre de type qui étend son aile protectrice sur les fragiles têtes blondes qui lui sont confiées tout en ayant l’air de ne pas y toucher. Le tout au nez et à la barbe de cette vieille peau d’Ombrage. Non mais, on croit rêver… Môssieur joue les preux chevaliers tout en discrétion. Môssieur tient tête à la Grande Inquisitrice aux mollets poilus. Môssieur est le "dernier espoir" d’Harry. Cette moldue délire.
Kinglsey tentait vaillamment de contenir le rire que cette véhémence faisait naitre chez lui.
- Tu sais, Severus a vraiment protégé les enfants… Même Harry le reconnait…
La pointe d’une épaule trouva les côtes flottantes de Kingsley qui laissa échapper un petit son désapprobateur. Mais Sirius ny prêta aucune attention et reprit, tout entier à sa charge sacandalisée.
- Non mais, il n’y a pas que cela. C’est un tout. Comment est-ce qu’elle ose faire de lui un personnage classe et mystérieux quand elle fait de moi un paumé à moitié alcoolique, décharné, aux cheveux ternes et… Je suis sûr qu’elle ne m’imagine même pas beau !
Dans un sourire, Kingsley se retourna et plongea les doigts dans la chevelure incriminée qui s’étalait désormais sur son abdomen. Jouant avec les mèches soyeuses, il murmura, amusé :
- Rappelle-moi de ne jamais te montrer les DVD, surtout…