Réapparition

Dec 02, 2006 23:51

Ouahou, je n'avais pas l'intention de poster ici avant encore un bon moment mais finalement, répondre aux quelques commentaires qui se battaient en duel sur les précédentes notes m'a donné envie de donner un peu de mes nouvelles.
Un mois de silence radio, ça fait long, surtout lorsque l'on vit au Japon et que chaque jour ou presque apporte son lot de choses passionnantes.


Impossible donc de rapporter tout ce qui s'est passé depuis mon déménagement le mois dernier, j'ai même renoncé depuis longtemps à tenir mon carnet de bord (et je le regretterai sans doute amèrement dans quelques mois). Dommage, j'aurais pu détailler mon séjour à Kyôto, qui fut court mais riche en (més)aventures, parler des concerts que j'aligne chaque vendredi depuis trois semaines et où les occasions de lier connaissance, avec les groupes ou autres, pleuvent. J'aurais pu raconter ma vie d'étudiante, les difficultés que je commence à rencontrer en cours parce que l'on attaque des nuances assez pointues, les courtes sorties shopping-café que je me fais après de longues heures de paresse le week-end, les nouveaux lieux que j'ai visités.





Coucher de soleil automnal au Ginkakuji, Kyôto

Oui, il y aurait tant à dire mais la motivation me manque. Mais finalement, l'important c'est de vivre ce tant de choses justement, à défaut de pouvoir les rapporter pour la postérité.

Je pourrais également me mettre à critiquer les Japonais pour toutes sortes de raisons car ma foi, je les côtoie au quotidien et comme pour tout le monde, il y a toujours matière à élever la voix. Cela ne m'empêchera pas de les apprécier pour ce qu'ils sont mais j'avoue adorer faire ma langue de vipère par moments. Je sais, c'est mal de profiter de la barrière des langues mais je pense que cela doit bien arriver dans l'autre sens et pour ma part, ce n'est pas bien méchant.
Il faut absolument que je prenne des photos pour illustrer la mode actuelle, à savoir la tendance bûcheron! Doudoune sans manche sur chemise à carreaux, chaussures informes et autres pantalons douteux. En allant traîner à Shimokitazawa aujourd'hui, je me suis payée une bonne tranche de rigolade dans les nombreuses boutiques de fringues dites "vintage" toutes plus laides les unes que les autres... et des chemises de bûcheron alignées sur des rayons, ah! magnifique!

Non mais pourquoi je m'attarde sur ce genre de détails qui n'intéressent pas les lecteurs, moi? Si tant est qu'il y en ait encore... Que voulez-vous, ce fut le délire de la journée et pour ma défense, je tiens à signaler que j'étais crevée donc j'avais le fou rire facile (et j'ai dû passer pour une dévergondée dans la station de Shibuya). Levée à 7h30 un samedi matin pour jouer les juges dans un concours de français, dur! Surtout lorsque l'on s'est couchée à plus de 2h le jour même... =_= Je suis la reine de l'organisation! Bon il faut dire aussi que je rentrais d'un concert justement et que j'ai légèrement traîné avant d'aller au lit.
RABBIT puissance 3 en l'espace d'une semaine, il faut le faire. Mais enfin, tant que j'ai la possibilité de m'offrir ces sorties et de les voir sur Tôkyô, je préfère en profiter. La prochaine ne se reproduira pas de si tôt d'ailleurs.

Et puis, en période d'anniversaire, c'était le moment de me faire plaisir. Déjà presque une semaine que je suis passée à 19 ans. Merci à tous mes amis qui ont pensé à moi ce jour-là, malgré la distance, le décalage horaire et le manque de nouvelles.
Je n'ai pas organisé de grande fête pour célébrer la chose mais suis allée à Shibamata avec des étudiantes du CSW et Lucie, la sortie étant fixée depuis des semaines. Ensuite, Lucie et moi avons fait une virée à Shibuya pour "fêter" mon anniversaire au karaoke (je me rends compte à quel point je chante faux maintenant) et au game center où nous avons pris des purikura et testé le jeu de taiko. Je me suis pas trop mal débrouillée pour interpréter YMCA au taiko...
Lucie m'a d'ailleurs offert des cadeaux très bien choisis qui m'ont fait énormément plaisir. Je me le répète souvent mais je suis vraiment contente que l'on s'entende si bien toutes les deux.

Le soir, mes parents m'ont téléphoné, ce qui a déclenché une petite crise de larmes car mine de rien, je suis dans une période un peu nostalgique ces derniers temps. Eh oui, il fallait bien que, tôt ou tard, ma petite routine française, mes amis, ma famille finissent par me manquer. Dans le fond c'est une bonne chose, ça me fait prendre conscience de la valeur de certaines choses qui paraissaient habituelles voire embêtantes auparavant. Des choses parfois toutes simples, en réalité.
Toutefois, je ne suis pas prête à revenir en France comme me l'a proposé ma mère qui a dû être étonnée de ma réaction au téléphone. J'ai encore trop de choses à réaliser ici, au Japon et où, malgré mes périodes de vague à l'âme, j'adore tout simplement vivre. Je suis heureuse de m'en sentir capable, car après tout, ce n'était pas un choix si évident au départ.

Déjà près de trois mois ont passé. Tu te rends compte?! J'ai peur de manquer de temps pour faire tout ce que je voudrais tant les jours défilent à une allure frénétique.
Peut-être est-ce pour cette raison que je ne réalise même pas encore le changement d'âge. 19 ans... On m'a demandé ce que j'en pensais. Je ne sais pas mais je suppose que je ne dois pas trop m'en faire, c'est encore jeune comme me répètent en s'extasiant toutes mes connaissances japonaises qui sont dans l'ensemble plus âgées que moi.
En parlant d'elles, j'ai eu droit à de jolies surprises de la part des étudiantes. D'une part mardi midi, lorsque je suis rentrée au futsuken, un groupe d'étudiantes de deuxième année m'attendaient avec un beau gâteau et des cadeaux Cinnamoroll pour me souhaiter, en chantant, un joyeux anniversaire. D'autre part, le lendemain ce fut au tour d'une partie de mes "professeurs" de japonais de me faire une surprise quand je suis arrivée pour faire mon discours hebdomadaire. Deux belles bougies 1 et 9 n'attendaient que moi au centre d'un coeur de petit four et face à un tableau décoré de leurs voeux en différentes langues.
Je suis vraiment touchée que tout ce monde ait pensé à moi si spontanément, je me sens extrêmement privilégiée au centre de tout ça. C'est bien simple, j'adore Shirayuri.



Le pâtissier a fait une faute...





Voilà donc l'équipe du mercredi. Non, je n'ai pas l'impression de dépasser tout le monde d'une tête.

En revanche, on ne peut pas dire que cette semaine m'ait épargnée niveau nourriture. Moi qui essaie de maintenir une ligne à peu près convenable, entre les gâteaux, biscuits et chocolats (offerts par l'une des profs françaises)... c'était peine perdue. Et encore, s'il n'y avait que ça!
Mercredi soir, nous étions invitées, Lucie, Misako, Kaori et moi, à dîner chez Erika. Qui sont ces jeunes filles au juste? Eh bien il s'agit des trois étudiantes que nous avons accompagnées au concours d'éloquence à Kyôto à la mi-novembre. Elles sont toutes plus amusantes et adorables les unes que les autres et j'espère bien avoir encore la possibilité de sortir avec elles (Disneyland, nous voilà!!).
Tout cela pour dire que malgré la très aimable initiative d'Erika et sa mère, l'enfer est pavé de bonnes intentions. Pour moi l'enfer, c'est peut-être un peu devenu la nourriture car j'en suis venue à culpabiliser dès le moindre petit plaisir que je m'accorde. Or, je n'avais presque jamais fait un repas aussi copieux (et délicieux) depuis mon arrivée au Japon et j'ai peur que cela ne se lise désormais sur ma silhouette.
Et tant que l'on y est, voilà que Risa profite de son job dans une boulangerie pour nous faire cadeau de pain en grande quantité et de croissants T.T Pourquoi suis-je assez faible pour céder?
Chaque jour je me dis que le prochain repas sera plus léger mais chaque jour me donne tort. Encore ce midi, j'ai eu droit à une assiette gargantuesque de sushis et des sucreries pendant le concours d'éloquence. Je ne vais plus pouvoir me regarder de profil dans une glace si ça continue...

Quoi qu'il en soit, la soirée chez Erika fut super sympa donc en-dehors des tentations implacables, je n'ai pas à me plaindre. Sa mère a même tenu à nous faire essayer les kimonos qu'Erika va porter pour célébrer ses 20 ans, comme c'est la tradition ici. Sans obi ça ne rend pas terrible mais enfin, c'était la première fois que j'avais l'occasion de passer un vrai kimono.



Oui, ce n'est pas glorieux je sais mais je vous avais prévenu.

C'est génial de tomber sur des personnes aussi accueillantes et ouvertes qui savent de suite vous mettre à l'aise.

Il faut dire que de côté-là, j'ai vraiment beaucoup beaucoup de chance. Les étudiantes qui me font cours sont dans l'ensemble toutes adorables et ont, pour certaines, toujours des attentions particulières pour moi.
L'autre fois, trois d'entre elles ont mis un point d'honneur à me faire goûter au natto (pour lequel je ne me relèverais pas la nuit) au cours d'un petit repas improvisé après la leçon. Et à présent, elles sont à la recherche de mon mec idéal ^^; Nous cherchons cependant toujours une date pour sortir toutes ensemble car mon emploi du temps, comme le leur, est déjà assez blindé.
Il y en a aussi qui me prêtent diverses documents sur la culture japonaise ou m'écrivent une recette de wagashi suffisamment simple pour que je m'en sorte. Et puis, tout simplement, celles qui, lorsqu'elles me croisent seule à la cantine, n'hésitent pas à m'inviter à manger à leur table.
J'aimerais néanmoins pouvoir mieux les connaître, en-dehors de ce cadre. On échange les numéros mais peu de projets se montent, c'est aussi à moi de prendre les devants remarquez! J'aimerais également faire quelque chose pour toutes les remercier, ainsi que la responsable de mon programme. Je songe à un gâteau, puisque je leur mets souvent l'eau à la bouche au cours de mes discours, mais moi qui suis 1. si peu douée, 2. si paresseuse, 3. dépourvue d'un four dans mon appartement, je ne sais pas si j'en serai capable.

En-dehors de l'université aussi, je fais de chouettes rencontres et à vrai dire, je peux dire que les concerts sont chaque fois des occasions de me faire de nouvelles connaissances. J'ai jusqu'à présent toujours eu l'opportunité d'engager la conversation avec d'autres spectatrices, l'une d'elle m'ayant d'ailleurs abordée la première et à qui je n'ai pas donné de nouvelles. Warui!
La semaine dernière, j'ai pu revoir Kei, venue spécialement d'Osaka pour assister au concert de RABBIT (et accessoirement à deux de Laruku lol). Mais j'ai aussi fait la connaissance de Kaori, une personne tout bonnement adorable qui s'est prise d'affection pour moi et a tenu, à peine l'avais-je rencontrée, à m'introduire aux membres. Je l'ai revue les deux fois suivantes et à chaque fois, j'ai passé les trois quarts de l'event à bavarder avec elle.
Et, last but not least, il y a Hideka que je considère sans doute comme la meilleure amie que je me suis faite au Japon (à part Lucie) et pourtant je ne l'ai pas vue depuis deux mois. Nous passons notre temps à correspondre par mails (même si je suis de plus en plus longue à répondre) et même par courrier ces derniers temps. En outre, je dois passer une bonne semaine chez elle, à Osaka, pendant les vacances d'hiver, et je vais donc découvrir les traditions familiales en vigueur pour le Nouvel An. Cela m'intimide un peu de débarquer chez elle comme ça, en vraie parasite, et de faire connaissance avec toute sa famille et ses amis mais apparemment, elle leur a déjà beaucoup parlé de moi et tous se réjouissent de me rencontrer. Sa mère, en particulier, m'a l'air particulièrement accueillante!
Il faut que je dégotte une belle boîte de chocolats et du foie gras quelque part, histoire de marquer le coup et leur donner un aperçu des mets typiques des fêtes en France.

Avant cela, je passerai le réveillon de Noël chez Risa en compagnie de toute sa famille également. Je les connais déjà puisque je suis allée dormir chez elle en octobre et je suis bien contente de pouvoir passer Noël dans un cadre si chaleureux.

Eh oui, c'est que ça approche tout ça. Au Japon, il sont déjà bien parés. A vrai dire, à peine Halloween était-elle passée que les magasins ont sorti l'attirail de Noël. Moi qui adore cette ambiance, ça m'a mis dans le bain près de deux mois à l'avance! Quand j'aurai fait le ménage chez moi *soupire*, je vais pouvoir accrocher les quelques décorations qui sont en ma possession voire en acquérir d'autres. Nous sommes au pays du kawaii alors vous imaginez bien qu'il y a de quoi être tenté.
Et, chose très importante: je veux, que dis-je? j'ai BESOIN d'aller à Disneyland pour la période de Noël. C'est une idée fixe, en plus une copine m'a dit que celui de Tôkyô était encore plus beau que le nôtre à la période des fêtes *plein d'étoiles dans les yeux*. En attendant, il me reste la musique du Petit Monde qui passe en boucle dans Sengawa, ainsi que le sapin géant de Shirayuri tout illuminé, pour patienter jusqu'au jour propice.

PS: Je veux un Japonais bien! Waseda et Charpentier, tu parles!

Ben finalement, j'ai quand même écrit beaucoup. Je relirai pas donc pardonnez les erreurs et les répétitions. (mais à qui je m'adresse au juste?)
Pour plus de photos, notamment de Kyôto, Yokohama et Shibamata (en vrac), je vous invite à aller faire un tour par là:

http://s103.photobucket.com/albums/m129/eli_street/

La prochaine fois, dans un esprit honteusement matérialiste, je préparerais bien une petite vitrine de tous les accessoires que j'ai pu acheter. Certains pourraient être surpris... voire effrayés! (Ami, tu risques de déguerpir aussi sec xD)


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