Jun 20, 2009 20:49
Je me demandais d'où je tirais ces mots, alors que j'écrivais un message romantique sur un forum RPG. Le si superficiel nordique aux pensées vides aurait-il finalement plus de points communs avec moi que je ne le pensais?
Ce devait bien être la première fois, tiens, qu'ils se foutaient du monde extérieur, eux pauvres victimes, pauvres coupables de leur vanité intérieure, pauvre semi-personnes qui se contemplent et ne sont capables de sourire qu'à leur reflet, eux, semi-personnes à qui il manque un bout, un bout de gestuelle, un bout de sourire, un bout de regard, de bonté, de qualité, de défaut, d'eux, et ils se réparent en souriant comme les gens sur les photos de famille, en souriant à pleines dents ils se réparaient de mille gestes vides de sentiments ou de sentiments vide de gestes. Il manquait toujours un bout, à ces gens là, qui ne vivent que pour être réparés. Mais ils ne croyaient pas en le divin mécanicien du monde qui pourrait bien leur ajouter quelques boulons et donner un petit sens à leur vie de mécanique absurde. Il y avait les gens entiers, à côté d'eux, et ils se moquaient d'eux, trouvant incongrue leurs sourires remplis d'on ne sait quoi ou leurs sentiments toujours doublés de vérité inutile. Ils se moquaient, ne se rendant pas compte que c'était eux les ratés. Ils étaient bien des gens comme ça, non? Il leur manquait des bouts. A eux, qui semblaient si parfaits. La carrosserie était bien polie mais le mécanisme intérieur avait été omis. Il leur manquait une origine, où il leur manquait un but, il leur manquait la subtilité quand il ne leur manquait pas la force, il leur manquait la beauté lorsqu'il ne leur manquait pas l'intelligence, il leur manquait la vie quand il ne leur manquait pas la mort. Hop, à la casse, toutes ces pensées absurdes, à la casse, cette vanité insignifiante ! Leur vieillesse retire de la vie aux années là où la science rajoute des années à la vie. Et hop, on éteignait la lumière qui les avait toujours inondés sans les toucher. Ne serait-ce pas là le destin qui les attendrait, eux aussi? Ils étaient bien partis pour rejoindre cette grande file indienne qui attendait en souriant, en riant, que leur tour vienne. L'avantage, lorsque l'on est incomplet, n'est ce pas de trouver les pièces qui nous manquent ? L'avantage des semi-personnes, n'était-ce pas qu'à deux, à défaut de former un couple, ils ne faisaient plus qu'un ?
Peut-être l'aurais-je tiré du futur. Aurais-je prévu aujourd'hui, il y a un peu moins de deux semaines ? Aurais-je prévu la sensation de n'être qu'une ombre sans silhouette ?
Et j'ai souri.
Et j'ai salué.
M'a-ton etreint, en retour ? L'ai-je recherchée, l'etreinte? Dans leur fumée de cigarette je m'évaporais en même temps. Ils se connaissaient, avaient des amis... Moi, qui ai-je, finalement? Eux, entre eux, ils sont "femmes", "fille" ou frères" tant ils sont proches. Ai-je déjà eu une sœur d'âme, à qui j'aurais tout avoué, avec qui j'aurais partagé d'aussi tendres etreintes? J'en ai envie, de ces mains jointes et de ces gestes affectifs, je veux sentir contre moi ces gens que j'aime et que j'affectionne, mais je ne sais pas faire le premier pas. Et eux, ils se connaissent depuis un mois, ils se câlinent comme de vieux compagnons de route... Et moi, alors? Moi, je te connais depuis quatre ans... Je l'attendais, cette rencontre, depuis si longtemps... Tu ne me regardais qu'à peine au départ. Tu embrassais celle qui partageait ton coeur, normal. Je souriais. Vous avez bu, j'ai goûté du bout des lèvres. La bière, ça n'a pas si mauvais goût. On a souri, ensemble, alors que tu racontais tes petites aventures. Elle nous a rejoint, m'envoyant presque par terre de son élan. C'était bien. C'était bien. Et puis ya eu Bastille, les autres. Ceux que je connaissais pas, ceux qu'elles connaissaient, ceux avec qui tu as vite sympathisé. Dans les groupes qui marchent, je suis celle qui passe sur le côté, tend la tête pour écouter, n'y arrive pas, passe par derrière, trébuche à moitié sur le pied de quelqu'un, murmure une excuse désolée, finit par suivre, derrière, le petit groupe qui rit. Dans les groupes assis, on me tourne le dos. Dans les groupes assis, on s'etreint tendrement, amicalement, et je souris. Hihi ^^, dit mon visage amusé. Et au fond, mon coeur crie sous les coups de pioche que je lui assène de moi même. T'es nulle, tu crains, mais vas-y, approche les, parle leur, ça fait 4 putains d'années que t'attends, ça fait plus de 6 mois que t'attends, mais on s'en fout si t'es moche, si t'as des boutons, si tu les connais pas, si tu ne sais pas quoi dire, on s'en fout bordel, arrête de faire ta putain de complexée, de faire une mine de deterrée en espérant vainement que ces gens le remarquent... Elle m'a remarqué, ça m'a fait sourire, dans la brise qui nous mordait le visage. Mais c'était déjà fini. Une bise, hop, une autre... Mais alors que je partais dans ma direction, tu ne me regardais déjà plus. Je souriais. Et les lumières flamboyantes du métro m'ont engloutie alors que je m'etranglais dans des larmes amères.
Suis-je stupide, à avoir espéré quelque chose d'autre, quant tu me disais de fermer les yeux?
ecriture,
Réflexion