Jean-Claude Lamy // "Service Littéraire", #90, décembre 2015
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Tintouin au pays des Soviets
Ce vieux Limonov a toujours autant envie de dézinguer ce pauvre Poutine.
C'est un drôle de zig qui secoue les puces des Russkofs. Devenu une des bêtes noires du Kremlin, Edward Limonov fréquente de temps en temps les cancrelats des geôles moscovites. Pas de quoi lui donner le cafard ! « Le vieux » se sent plus d'énergie, surtout quand il reçoit la visite de Fifi, sa jeune maîtresse. Patrick Besson, son ancien petit camarade de « L'Idiot International », le brûlot de Jean-Edern Hallier (un autre génial zigoto - paix à son âme) après l'avoir rencontré à Moscou, m'a dit que la politique était son credo. Cela ne l'empêche pas d'en faire de la bonne littérature. Si Emmanuel Carrère a offert au bonhomme une carrure de gloire internationale en le choisissant pour héros (« Limonov », prix Renaudot 2011), Edward Limonov par lui-même, sous le sobriquet du « vieux », comme l'appelle sa garde rapprochée, vaut le détour. Quel tintouin au pays des (ex) Soviets ! Candidat en 2011 à la présidence de la Fédération de Russie, il sera mis hors-jeu par les sbires du pouvoir qui élimineront physiquement en 2015 Boris Nemtsov, l'un des principaux opposants à Poutine dans le camp libéral. Sur l’échiquier politique où Kasparov n’est qu'un pion, le vieux apparait comme un fou raisonnable. Son aura de va-t-en-guerre le protège paradoxalement de ses ennemis qu'il impressionne. La chapka paternelle sur le crâne, une grenade tatouée sur le bras gauche, une gueule à la Lénine, Limonov manifeste le 31 de chaque mois (y compris en décembre) en référence à l'article 31 de la constitution russe garantissant la liberté de réunion. Tête d'affiche bolcho ou tête de turc fantoche? En tout cas, lorsqu'il se regarde dans le miroir, le « vieux » a en face de lui « un de ces types qu'il vont mieux ne pas rencontrer dans une rue sombre. Un sorcier, une sorte de démon, rien d’autre ». Diable !
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Tintouin au pays des Soviets
Ce vieux Limonov a toujours autant envie de dézinguer ce pauvre Poutine.
C'est un drôle de zig qui secoue les puces des Russkofs. Devenu une des bêtes noires du Kremlin, Edward Limonov fréquente de temps en temps les cancrelats des geôles moscovites. Pas de quoi lui donner le cafard ! « Le vieux » se sent plus d'énergie, surtout quand il reçoit la visite de Fifi, sa jeune maîtresse. Patrick Besson, son ancien petit camarade de « L'Idiot International », le brûlot de Jean-Edern Hallier (un autre génial zigoto - paix à son âme) après l'avoir rencontré à Moscou, m'a dit que la politique était son credo. Cela ne l'empêche pas d'en faire de la bonne littérature. Si Emmanuel Carrère a offert au bonhomme une carrure de gloire internationale en le choisissant pour héros (« Limonov », prix Renaudot 2011), Edward Limonov par lui-même, sous le sobriquet du « vieux », comme l'appelle sa garde rapprochée, vaut le détour. Quel tintouin au pays des (ex) Soviets ! Candidat en 2011 à la présidence de la Fédération de Russie, il sera mis hors-jeu par les sbires du pouvoir qui élimineront physiquement en 2015 Boris Nemtsov, l'un des principaux opposants à Poutine dans le camp libéral. Sur l’échiquier politique où Kasparov n’est qu'un pion, le vieux apparait comme un fou raisonnable. Son aura de va-t-en-guerre le protège paradoxalement de ses ennemis qu'il impressionne. La chapka paternelle sur le crâne, une grenade tatouée sur le bras gauche, une gueule à la Lénine, Limonov manifeste le 31 de chaque mois (y compris en décembre) en référence à l'article 31 de la constitution russe garantissant la liberté de réunion. Tête d'affiche bolcho ou tête de turc fantoche? En tout cas, lorsqu'il se regarde dans le miroir, le « vieux » a en face de lui « un de ces types qu'il vont mieux ne pas rencontrer dans une rue sombre. Un sorcier, une sorte de démon, rien d’autre ». Diable !
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