Nov 29, 2007 22:30
tourbillon fou, j'cours après le temps mais il arrive parfois qu'il me devance, et je perd des secondes immenses à compter les étoiles dans l'vide sur un plafond de béton. demain, ce sera pareil trois fois. mais une fois plus particulière que les autres.
ces gens que j'aime, assis dans les fauteuils dans la salle pas si noire mais juste assez, et moi sur scène, à tenter de montrer un peu de la lumière que j'ai. moi sur scène, juste assez longtemps pour me donner le goût d'y aller encore et encore. de sentir le sol tiède sous mes pieds nus, d'être aveuglée par la lumière orange, d'être toute seule au milieu du groupe. d'être une partie d'un groupe uni mais pas tant que ça. d'être moi-même en étant un peu de tout le monde.
ces gens que j'aime, et moi cloîtrée la majorité du temps pas assez loin, au milieu du vacarme confus de la recherche de costumes et de rouge à lèvres.
ça passe tellement vite. j'ai l'impression que c'est vraiment une visite éclair de mes parents. c'est pas juste une impression au fond. ma mère est arrivée avec sa cargaison de pyjamas, de beignes et de chocolat. j'm'ennuie d'eux, mais c'est plus pareil comme avant. j'imagine que j'suis arrivée à être moi ici autant que là-bas. j'ai plus autant l'impression d'être divisée. c'est sûr qu'avoir tous les organes au même endroit, y compris le coeur, ça doit aider.
j'ai fini un autre cahier hier. mon troisième journal à vie. en 7 ans, c'est fou les pages que j'ai écrites. j'ai toujours autant besoin de ça. et j'crois que le mot besoin est pas exagéré. chacun son moyen de garder l'équilibre. moi j'écris, je danse, je dessine et j'me noie dans la musique. mais j'écris, surtout.
la vie est belle, j'ai plus froid. c'est la tempête dehors, et j'trouve ça beau. les gros flocons paresseux sont devenus des paravents de neige. c'est beau. j'irais m'étendre n'importe où pour mieux me raconter hier.
*gros instant de silence*
il est temps que j'aille enlever ce costume là. j'suis étrangement bien dedans. ça me ressemble. et puis cette choré là, je l'ai toujours dansée avec les mêmes intentions. même quand c'était interdit. parfois le corps a juste besoin de parler. épreuve ultime demain. est-ce que le message va se rendre ? j'vais être triste de la laisser derrière. c'était réconfortant. ça me faisait du bien.
laisser des choses derrière, ce soir, ça me paraît comme tourner une page de plus, fermer un cahier de plus, pour continuer d'avancer. pour en ouvrir un autre. c'est tout ce qui compte. les mots qu'il reste à écrire.
les gestes qu'il reste à danser. demain.
danse,
coeur.,
la familia,
du rêve