Oct 17, 2007 23:16
l'histoire a commencé le jour un quelqu'un a demandé à une chorégraphe pourquoi elle portait cette fleur rouge en épingle sur son sac à dos. et pourquoi tant de gens à montréal faisaient de même. tout a commencé le jour du souvenir.
et puis cette chorégraphe, qui travaillait alors sur l'éphémère de la danse, le fait que le mouvement existe une fois seulement de cette manière précise que ne sera plus jamais, a réalisé que c'était ce qu'il y avait de mieux pour représenter la vie. et la mort.
j'avais des frissons partout dès les premières secondes, la main sur la bouche pour essayer de retrouver mon souffle. j'ai failli pleurer. j'ai rit de dérision, comme on rit quand on sait qu'il n'y a pas d'autre issue. comme on rit parce que le cerveau est tout mêlé de tant de peine et de douleur. comme on rit de malheur.
la mémoire imprégnée des mouvements, des lumières, des voix, des sons des pieds qui courent sur le plancher rouge sang, le son des corps qui glissent sur le plancher rouge sang.
et surtout, surtout. le gars au sol, qui vient de s'effondrer comme ca, alors que tous les autres regardent ailleurs. et son ami qui s'approche, qui lui pèse sur la poitrine. le "mort" se relève, ils se serrent dans leurs bras, et celui qui vient de réanimer l'autre s'effondre à son tour.
ca veut dire tellement pour moi. on donne tellement de choses sans parfois même le savoir. et on le contemple dans les yeux de l'autre. voilà ce que j't'ai donné. voilà ce qu'il en reste. voilà où nous en sommes.
(et la chorégraphe, fragile et fatiguée sur sa chaise après le spectacle. le micro dans sa main minuscule, on dirait. quand elle m'a regardée.. j'ai eu de la misère à le supporter. elle comprenait bien plus que ce que j'étais en train de lui dire. jamais on m'avait tant comprise avant, sans que j'aie à dire un seul mot de plus. et elle, oui. on aurait dit.)
((à suivre..))
danse,
du rêve