Jul 14, 2008 22:22
parfois j'aimerais encore être une petite fille, qui épie les conversations des grands à travers les barreaux des escaliers, assise sur une marche. une petite fille qui s'endort en entendant des bribes d'histoires racontées à demi-voix, que les adultes épargnent aux enfants tant qu'ils le peuvent.
ces histoires de coeurs brisés, de suicide, du malheur infini de la vie pour trop de gens ici-bas.
des gens surtout qui portent le même sang que nous. avec qui on partage les mêmes grands parents depuis longtemps partis ou ceux qui s'expriment le regard clair et flou en même temps, un pied en arrière et l'autre un peu perdu, dans le trop-plein du temps qui passe. qui portent les mêmes deuils sur leurs épaules.
peut-on être à ce point perdu pour lancer des cris de secours à des dizaines de personnes, enfants y compris, qui n'y comprennent strictement rien, ou alors simplement une douleur insondable ? comment faire ? comment peut-on sauver la peau de quelqu'un sans hypothéquer soi-même sa vie ? jusqu'où l'égoïsme arrête de porter ce nom pour simplement celui de "survie" ?
je flaire la peur ici. l'anticipation des malheurs qui pourraient se produire. se reproduire. j'crois pas en Dieu, mais j'aurais envie de lui dire merci d'être née avec une telle chance, avec les parents que j'ai. merci, merci, merci.
la vie