"Une histoire de persuasion", House, PG

Apr 20, 2008 11:40

Titre: Une histoire de persuasion (et autres aventures connexes)
Auteur: drakys
Fandom: House
Personnages: House, Wilson, les canetons (et un sprinkle de House/Chase)
Rating: PG
Disclaimer: Heel & Toe Films, NBC Universal Television, Bad Hat Harry Productions, Shore Z Productions, Moratim Produktions
Nombre de mots: 3578 mots
Notes: Ou 'tiens, je n'écrivais pas des one-shots très courts avant?' Pour modocanis, dont c'était la fête il y a un moment déjà et pour qui je voulais écrire un truc et qui m'avait demandé du House/Chase (si ça te convient, ha ha, c'est plutôt léger). Et peut-être aussi pour flo_nelja, dans le cadre d'ecrirepouraider, si bien sûr le niveau de House/Chase est suffisamment élevé pour toi. En espérant ne pas vous donner trop envie de me lapider pour ce assez honteux 1 fic pour 2 personnes. ;^^

Son assiette déjà vide, House finissait de voler dans celle de l'autre homme ce qui lui restait de frites.

"Je peux leur faire faire ce que je veux."

S'ils avaient tous les deux été complètement bourrés, peut-être que cette affirmation aurait fait rire Wilson jusqu'à ce qu'il s'étouffe. Il haussa plutôt un sourcil avec tout ce qu'il pouvait mettre dans le geste de doute et décida qu'il ne le croyait pas. Il secoua donc la tête, avec dans ce geste-là tout ce qu'il pouvait faire passer du refus d'accepter comme ça ce que House lui disait.

"Non, non! Même si c'est ce que tu penses, ils ne sont pas tes petits chiens!

- Je sais bien, je ne suis pas encore assez con pour ignorer qu'on n'accorde pas de beaux diplômes médicaux avec des sceaux officiels et des signatures illisibles aux animaux. Sans compter que, aussi efficaces soient-ils, je n'aurais jamais choisi des employés qui pouvaient spontanément commencer à essayer de s'accoupler à mes mollets."

Wilson ne sembla pas tout à fait convaincu.

"Parce que tes raisons sont beaucoup plus nobles. Hmm...", hésita-t-il, feignant de faire un effort pour se souvenir des raisons en question. "Une belle pièce d'art, un dossier criminel et Chase, c'est pourquoi déjà?"

House fit un geste qui pouvait désigner sa bouche, qu'il transforma aisément en simple grattement de menton.

"À cause d'un coup de téléphone", affirma-t-il, engouffrant les dernières frites. "Tu devrais reprendre des frites", ordonna-t-il plus qu'il ne le suggéra.

"Pourquoi? Je n'ai plus faim.

- Moi si."

Wilson le dévisagea; House lui rendit son regard. L'oncologue l'abandonna le temps d'aller payer une assiette de frites. Au moment où il se rassit, House afficha une mine surprise.

"Pas de vinaigre?

- Tu n'aimes pas le vinaigre avec tes frites."

House haussa les épaules, réalisant qu'il n'allait pas pouvoir le forcer à se relever. Il piocha dans les frites sans rien ajouter, se contentant sans rechigner des niveaux d'huile et de sel.

"...Tout ce que tu veux?", insista Wilson, pour revenir à l'énoncé de départ de l'autre homme.

House hocha la tête; Wilson eut un grand sourire.

"Combien tu es prêt à parier?

- Tu veux un tarif de groupe ou tu préfères un prix par tête?", répliqua House.

***

Wilson le suivit, Wilson s'installa un peu en retrait comme House se plaçait cérémonieusement devant son sacro-saint tableau blanc. Il écarta les pieds, joignit les mains sur sa canne.

"Aujourd'hui, mes très chers, mes très pieux fidèles, le message de Dieu est le suivant-", il s'interrompit, regarda autour de lui en clignant des yeux beaucoup et semblant réaliser qu'il n'était pas dans la chapelle, il se reprit. "Bon alors, si je vous dis vomissements, vous pensez à quoi?

- Pourquoi est-il ici?", demanda presque aussitôt Cameron, désignant de toute évidence Wilson.

House eut un petit mouvement de recul et tourna la tête un peu sur le côté, fronçant les sourcils, l'air pensif.

"Est-ce que... Est-ce que Jimmy te donne envie de vomir?

- Non, mais-

- Alors ta question n'est pas pertinente, mais merci quand même de ta participation, reste en ligne, on va te donner un tee-shirt. Vomissements, allez, faites un effort bon sang, justifiez votre salaire et leurs nombreux zéros!"

Foreman secoua la tête et leva une main.

"Vous savez très bien qu'il y a bon nombre de causes possible. Ce n'est quand même pas le seul symptôme depuis lequel on doit-

- Café", l'interrompit House.

"...Vous pensez que c'est causé par le café?", répliqua Foreman en haussant un sourcil, sachant très bien que ce n'était pas le cas, mais préférant encore la jouer comme ça que de faire le larbin.

"Non, mon éduqué ami de couleur, je parle du café là-bas, bien au chaud dans le bedon de sa maman cafetière, café chaud que je veux que tu verses dans une tasse. Tasse que, comme elle n'a pas atteint un stade suffisant de l'évolution pour se faire pousser des jambes, je veux que tu m'apportes. Dans ma main", précisa House en voyant qu'il ne bougeait pas de son siège.

Chase se leva.

"Assis!", jappa aussitôt House.

Chase se rassit, trouvant soudain à la table un intérêt extraordinaire. Foreman ne bougea pas d'un quart de pouce.

"Peut-être que si vous nous donnez plus d'information sur le patient.

- Peut-être que je vous remettrai une copie du dossier quand j'aurai mon café", répliqua House sur le même ton. "Ou peut-être que monsieur Machintruc va claquer dans des souffrances inouïes, parce que je n'ai pas mon café, qu'il en résulte que mes facultés de concentration sont faibles et que mon cerveau, non motivé par sa dose de drogue stimulante, se refusera à tout diagnostic miraculeux. Pas que je crois aux miracles, mais apparemment j'ai de quoi pouvoir tenir un bon score contre Dieu."

Foreman resta obstinément assis comme House lança un regard soutenu vers Chase.

"Le patient...?", tenta Cameron, avec une insistance relativement faible.

"Vous savez", commença soudain House en arpentant la pièce de long en large, en évitant toutefois le coin où était la cafetière. "Le jazz est un genre musical passionnant, qu'on doit aux Noirs de notre beau pays, aux Noirs, Foreman. Arrête de croire que vous ne faites rien de bien! C'est une musique tellement riche et complexe que ce n'est plus évident d'en préciser les caractéristiques, mais au moins, avec cette mesure de swing, cette part d'impro, cette sonorité et ce phrasé si particuliers qu'on sait toujours reconnaître, on a au moins quelques éléments pour le distinguer des autres genres. Vous saviez qu'on dit parfois que le jazz est un nom qui vient de celui de Jazbo Brown? Cette bonne vieille Bessie Smith chante d'ailleurs sur Jazzbo Brown from Memphis Town-

- Vous laisseriez mourir un patient seulement parce que je refuse de vous apporter un café?", l'interrompit Foreman.

"Ce n'est pas comme si ça me donnera un problème de conscience, il se trouve que, par hasard, ma conscience est présentement en voyage de ressourcement au Tibet et ne peut pas me dire quoi faire. À moins que ma conscience soit mon petit Jiminy criquet ici présent, mais comme il ne m'a pas kidnappé de CD récemment, il n'a pas trop d'emprise sur moi ces jours-ci."

Foreman soupira bruyamment et se leva pour lui servir son café. Il lui tendit la tasse, pencha la tête en haussant un sourcil.

"Satisfait?

- Non, pas dans tous les domaines, mais il y a des professionnelles que je peux payer pour m'occuper de ça", lui répondit House avant de prendre une gorgée de café.

Il boita jusqu'à la porte vitrée de son bureau, accrocha un instant sa canne à son poignet le temps de passer la porte. Il continua jusqu'à son bureau, y abandonna la tasse de café, coinça le dossier du nouveau patient sous son bras et revint pour le laisser tomber sur la table. Levant un bras en l'air, il déclara solennellement:

"Prêts, pas prêts, on y va! Bon, des étourdissements, de la fièvre, ça vous inspire quoi?

- Et les vomissements?

- Oh, ça, c'était une idiote en clinique qui n'avait pas compris qu'elle était enceinte."

House fronça les sourcils, regarda autour de lui en ignorant la première vague de suggestions et finalement, il réalisa qu'il lui manquait quelque chose.

"Mon café!"

Foreman secoua lentement la tête et sur son visage, il était écrit clairement qu'il n'allait certainement pas aller le lui chercher et encore moins aller lui en verser un autre.

"Le bebop", commença House. "Est absolument fantastique. Hugues Panassié le considérait d'ailleurs comme une forme de musique complètement distincte du jazz, pouvez-vous imaginer ça? Ce qui justement le distingue du jazz d'une façon si intéressante, c'est son tempo rapide, ses phrasés dynamiques et ses grilles harmoniques très fournies: à ne pas essayer sans grande maîtrise de son instrument, une bonne oreille et une connaissance encore meilleure de la théorie musicale. Les accords", il insista d'un geste de la main. "Les accords changent toutes les mesures, parfois même très souvent plusieurs fois par mesure. Si vous prenez par exemple Anthropology de Charlie Parker-"

Foreman abandonna son siège le temps de verser, avec des gestes laissant paraître une certaine mesure d'irritation, une autre tasse de café qu'il rapporta avec un degré discutable de docilité à House.

"Arrêtez de lancer au hasard des passages de Wikipédia sur le jazz!"

Sur le visage de House se peignit une expression blessée.

"Mais je veux parler avec toi de choses que tu aimes!", pleurnicha-t-il.

***

House s'arrêta sans avertir une dizaine de mètres avant de rejoindre la salle de réunion attenante à son bureau. Du bout du pied gauche, il essaya de faire quelque chose à son pied droit, ce qui ne sembla pas donné le résultat escompté parce qu'il s'appuya lourdement contre le mur. Cette fois il essaya d'utiliser sa canne et Wilson revint vers lui, allait se pencher pour lui rattacher son soulier.

Il s'arrêta au milieu du geste, réalisant que l'autre homme n'essayait pas du tout de rattacher ses lacets de soulier, mais plutôt de les détacher.

"Qu'est-ce que-", il s'interrompit en voyant House changer de position et appuyer son dos au mur, plier lentement sa jambe en grimaçant pour pouvoir enfin atteindre son pied et défaire la boucle avec une très suspecte exclamation victorieuse.

Il reposa son pied par terre, dépassa Wilson avec un grand sourire et poussa la porte pour rejoindre les autres.

"Quelles sont les nouvelles?", demanda-t-il.

Trois têtes d'enterrement lui répondirent, six yeux cernés le fixèrent avec quelque chose d'assez semblable à de la haine. La routine habituelle.

"Oh, ne faites pas semblant que vous n'aimez pas les nuits blanches pendant que je rentre bien peinard chez moi et que je fais passer les Vicodins avec du scotch de la toute première qualité!"

Il marcha jusqu'au tableau blanc, prit tout son temps pour se décider entre deux marqueurs noirs et une fois qu'il en eut choisit un, il l'agita dans la direction de Cameron, Chase et Foreman.

"Je vous avais dit de m'appeler, si ça dégénérait trop!

- J'ai essayé de vous appeler trois fois", souligna Cameron. "Je suis tombée sur votre messagerie à tous les coups.

- Ah, c'est vrai que je n'avais pas précisé que je ne répondrais pas."

Ignorant une salve de regards meurtriers, il s'intéressa au tableau pour réorganiser les symptômes qui le remplissaient. House sembla remarquer son lacet détaché, il arrêta d'écrire pour lentement soulever son pied et éviter de marcher dessus. Il ajouta à la liste des symptômes les nouveaux, raya ceux que, pour le moment, ne semblait plus être pertinents et encercla les deux sur lesquels il voulait se pencher. Il reboucha le crayon et se retourna.

Ce qui, bien sûr, recoinça le lacet sous son pied.

"Si on oublie vos précédentes théories qui, si je me fie à l'état du presque macchabée, n'ont été qu'une suite lamentable de suggestions complètement nu-", il fixa son soulier, apparemment incapable de supporter le lacet détaché, déplaça son pied pour que le lacet rebelle ne soit plus coincé sous sa semelle. "Qui sont- Comme-", il chercha ses mots. "Oui, comme il y a encore quelqu'un qui crève à toute vitesse, il faudrait peut-être trouver ce qui le tue. Avant qu'il meure, si possible, je suis à peu près certain qu'il nous en sera reconnaissant.

- C'est une femme", fit remarquer Chase.

House le dévisagea comme s'il venait de lui pousser deux têtes supplémentaires.

"Ce n'est pas un patient", se justifia l'australien. "C'est, enfin, c'est une patiente", finit-il d'une voix gênée.

Se grattant le menton, House resta pensif un moment.

"...Mais elle est définitivement en train de mourir, n'est-ce pas?", il le vrilla du regard jusqu'à ce qu'il hoche la tête. "Alors nous parlons de la même personne et pour la suite, tu peux tout à fait supposer que j'utilise le masculin pour alléger le texte."

House soupira bruyamment en retournant au tableau pour taper de l'index chaque symptôme. Ce qui lui fit encore remarquer son lacet détaché. Il le fixa, l'air mauvais.

"Qu'est-ce qu'il y a?", demanda Foreman avec irritation, constatant que House n'avait d'yeux que pour le plancher plutôt que de mener la conversation exactement dans la direction où il voulait qu'elle se rende, comme il en avait l'habitude.

House releva la tête, avec l'expression de quelqu'un pris en faute.

"C'est le-", il regarda le tableau blanc. "C'est le-", il n'arriva pas à trouver quoi dire, fixant encore son soulier.

Cameron, incapable de supporter plus longtemps de le voir bafouiller pour une raison aussi stupide qu'un lacet défait, se leva de son siège pour régler l'affaire.

"Levez le pied!", lui ordonna-t-elle en s'accroupissant devant lui.

"Non", essaya de l'arrêter House en reculant. "Je sais très bien refaire les boucles dans mes lacets de souliers, merci.

- Arrêtez de faire l'enfant!", insista la jeune femme. "Ça ne prendra qu'un instant!"

House rechigna encore un peu avant qu'elle réussisse à rattacher proprement le lacet détaché. Elle retourna à sa place et pour cacher son énorme sourire, House retourna s'intéresser au tableau blanc.

"Bon, maintenant que Cameron a étalé partout sa fibre maternelle, si nous revenions à cette intriguante histoire de sang qui fuit par un peu tous les orifices possibles?"

Incapable de se retenir, Wilson passa une main devant son visage, l'arrêtant devant ses yeux. Mieux valait rester aveugle pendant un moment que de voir l'écoeurant sentiment de victoire sur le visage de House.

***

House fouillait dans ses poches depuis à peu près deux minutes, ignorant complètement la discussion autour du patient ou plutôt autour de ses nouveaux symptômes. Il se contentait de lâcher un Vous êtes à côté! de temps en temps, pour faire comme s'il suivait la conversation. Il monta un tas avec sa monnaie dans sa main droite, tâtonna pour voir s'il ne lui restait pas une ou deux pièces cachées quelque part.

Constatant que non, il referma le poing sur les pièces et pointa de l'autre main Cameron, qui n'avait pas encore terminé sa phrase.

"Non!", dit-il seulement et les autres le fixèrent. "Vraiment, arrêtez de rigoler, cette femme va mourir dans les trois prochaines heures si vous continuez comme ça d'imiter des incompétents! Ce n'est plus le temps pour les gamineries, allez, allez, redevenez les beaux et bons professionnels qui vont sauver la vie de Madame Chose!

"Vous savez ce qu'elle a, n'est-ce pas?", demanda Cameron, soudainement convaicue que c'était le cas et House tourna à demi la tête sur le côté.

De la main gauche, il tira une enveloppe scellée de la poche intérieure de son veston et il étendit les bras devant lui.

"Qu'est-ce que vous voulez voir en premier? À droite, j'ai une surprise ex-tra-or-di-nai-reuuuh et à gauche, j'ai la réponse à l'énigme du jour!"

Comme personne ne jouait le jeu, il pencha la tête sur le côté.

"Oh, faites un effort, vous me gâchez mon plaisir!", il eut une seconde de réflexion et ajouta: "Et je vais avoir des crampes, si ça continue. Alors, je recommence, qu'est-ce que vous voulez-

- Ce que vous tenez dans la main droite", l'interrompit Foreman, mâchoire raide et bras croisés.

"Désolé, il faut acheter l'enveloppe! Mais vous avez de la chance, parce que-", il ouvrit la main gauche. "J'ai l'argent nécessaire ici. La question qui se pose, c'est de savoir pour quelle somme je vais vous céder l'enveloppe!"

Il s'approcha de la table avec l'intention apparente de poser les pièces sur la table, mais sa jambe droite parut se bloquer.

"Aaah!", gueula soudain House avec un geste brusque pour éparpiller par terre le contenu de sa paume. "Oops!", s'exclama-t-il en plaquant une main sur sa joue, avec une expression absolument désolée. "J'ai échappé toute ma petite monnaie!"

Le moment de silence qui suivit ne fut pas tout à fait assez silencieux pour que puisse être ignoré le bruit presque trop intense du roulement d'yeux de Wilson. Personne n'esquissa un geste et House, avec un mouvement de la tête, leur rappela l'évidence en tapant légèrement du poing sur sa cuisse.

"Ma jambe, oh, ma jambe, j'ai mal", débita-t-il sans la moindre trace de douleur.

Cameron se leva, mais House étendit aussitôt sa canne, ne se gênant pas pour la lui appuyer sur le ventre pour l'arrêter.

"Je t'en prie, Cameron, aie un peu de dignité. Pense un peu à la lutte acharnée des femmes pour que vous n'ayez plus à être dans des positions inférieures à celles des hommes!", la sermonna-t-il, même s'il l'avait laissée rattacher son soulier la veille. "Je ne m'inquiète pas de Foreman, il n'y a pas assez de défi pour qu'il soit tenté de me voler, mais toi", poursuivit-il à l'intention de Wilson. "Je t'en prie, résiste à la tentation de te jeter par terre pour collecter toutes ces jolies piécettes brillantes qui font bouillir ton sang de désir."

House se mit à dévisager Chase, avec l'apparente envie de lui gueuler de se bouger le cul, qu'il contint parce que le message était déjà très clair.

"S'il y a quelqu'un qui est passé maître dans l'art de s'agenouiller, c'est bien notre petit prêtre manqué."

Avec une lenteur désespérante, Chase finit par s'exécuter et il s'agenouilla, resta une fraction de seconde suspecte à fixer House, une autre à fixer sa boucle de ceinture, avant se décider à se pencher complètement pour lui collecter sa monnaie d'abord et se relever ensuite pour la lui rendre.

House compta soigneusement les pièces et les glissa dans sa poche.

"Ça alors, malgré le taux de change entre les dollars américains et australiens, le compte est bon!", il étendit les bras. "Vous avez gagné l'enveloppe!"

Il la jeta sur la table et Cameron l'ouvrit, jeta un coup d'oeil et fixa pendant un moment le papier qu'elle contenait. Elle releva la tête et partagea sa très courte lecture:

"Elle est guérie?"

House hocha la tête.

"C'est maintenant que le vrai jeu commence", sourit-il, l'air très fier de sa petite mise en scène. "Je lui ai donné ce qu'il fallait pour la remettre sur pieds plutôt que six pieds sous et histoire de faire travailler vos petits neurones fébriles, il y a milles dollars qui attendent celui ou celle qui trouve ce qui la tuait!"

***

House se laissa tomber sur sa chaise et la fit tourner un tour au complet. À l'arrêt, il tendit un bras vers sa balle et la lança en l'air, la rattrapa et la lança à Wilson, qui la reposa sur le bureau.

"Qu'est-ce qu'elle avait, ta patiente?

- Quelle patiente?", demanda House, après avoir fait faire un autre tour à sa chaise. "Oh!", parut-il se souvenir sous le regard noir de Wilson. "L'énigmatique patiente qui n'en finissait plus de mourir?" House traça une longue ligne sur la surface de son bureau. "Ce ne serait pas du jeu si je te disais qui a fait le coup, dans quelle pièce et avec quoi..."

Wilson secoua la tête.

"Je ne joue pas, aux dernières nouvelles.

- Non, mais je te connais, vil vil petit Jimmy. Tu irais vendre ce secret au plus offrant pour payer tes dix-huit pensions alimentaires, ou alors au plus désespéré des trois qui irait battre avec art des paupières chez toi. Tiens", il parut presque étonné d'y penser. "Puisque nous en sommes à ces ennuyantes questions de budget, je crois que tu me dois de quoi engraisser ma fin de mois?"

L'autre homme soupira et fouilla dans ses poches.

"Tu aurais pu me donner la moitié du montant dès le départ, j'aurais annulé le pari.

- Tu ne peux pas vraiment leur faire faire ce que tu veux", affirma Wilson, lui tendant quand même une liasse de billets. "Tu es manipulateur, tu es- tu es... Ugh!", s'interrompit-il en levant les yeux au ciel, y cherchant une réponse qui ne vint pas.

"Avoue, c'est seulement que ça te plaît de me donner de l'argent."

Wilson le pointa de l'index, cherchant quelque chose à lui rétorquer, une insulte peut-être, mais rien d'inspiré ne lui vint. Il se contenta de continuer à le pointer, comme si ça en disait déjà bien assez. Il tourna finalement les talons, sortit dans le couloir et derrière lui, avant que la porte se referme complètement, House lui lança:

"C'est un plaisir de faire des affaires avec toi!"

***

"Chase!", tonna House, le faisant sursauter.

De sa canne, il lui pointa la porte de son bureau.

"Vite, Cheveuxman, va poser ton postérieur là-bas, j'ai besoin d'urgents conseils de shampoing!"

Foreman et Cameron échangèrent un regard et House agita l'index dans leur direction.

"Tût tût, ne vous faites pas d'illusions, je ne vais pas vraiment laisser allonger ma crinière virile. Par contre, pour les milles verts dollars de l'énigme médicale of doom, considérez-vous perdants."

Il se retourna et avisant Chase qui n'avait pas encore bougé, il se pencha vers lui.

"Mais qu'est-ce que tu fais encore là? Je dois parler koala pour que tu me comprennes?"

House prit les devants et Chase le suivit, refermant derrière lui la porte vitrée. Il s'approcha du bureau et le spécialiste des maladies infectieuses s'installa sur sa chaise, sortit l'argent de sa poche.

"Je savais bien que pour ces beaux billets, tu serais prêt à faire n'importe quoi."

House lui tendit la moitié de l'argent du pari fait avec Wilson, comme convenu. Il garda les doigts sur les billets quand Chase referma la main dessus, lui faisant les gros yeux.

"Mais c'est la dernière fois que je te paye pour te mettre à genoux devant moi.

- Vous dites ça à chaque fois", répliqua Chase avec un tout petit sourire en coin.

(20 avril 2008)

!fic, house

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