"Une histoire d'ivresse", 3 mousquetaires, athos/d'artagnan, PG-13

Aug 15, 2007 08:54

Titre : Une histoire d'ivresse
Auteur : drakys
Fandom : Les 3 Mousquetaires
Persos/Couple : Athos/D'Artagnan
Rating : PG-13
Disclaimer : Alexandre Dumas
Prompt : Les 3 Mousquetaires - Athos/D'Artagnan - Une histoire d'ivresse (à prendre dans n'importe quel sens)
Notes : Je crois que c'est hm, plutôt moyen, mais bon... ;^^ À placer quelque part après le chapitre quinze, Gens de robe et gens d'épée. Le résumé fait par Athos sur son emprisonnement et la méprise sur son identité est tirée (le dialogue qu'il rapporte tel quel), du chapitre treize Monsieur Bonacieux. Et j'ai totalement volé le prompt comme titre, parce que je n'en trouvais pas d'autre.
Notes (bis) : écrit dans le cadre d'obscur_echange pour shali_83


Ils s'étaient retrouvés dans quelque auberge dont le nom était d'une importance moindre que la qualité du vin et Athos, qui parlait peu, s'était retrouvé la cible de mille remerciements d'abord, qui vinrent surtout enthousiastes et répétés de la part de d'Artagnan, et de mille questions ensuite. Athos les écarta d'un geste, ne souhaitant nullement rapporter une histoire qu'il trouvait fort ennuyeuse. Il préférait autant à la compagnie de ses amis celle du vin, qui goûtait bon, même excellent, après tous les jours dont on l'en avait privé.

"Il n'y a rien à en dire messieurs", et c'était le mot d'Athos. "J'y ai manqué de l'essentiel et voilà", dit-il en levant d'abord à la santé du roi avant d'y tremper les lèvres son verre plein de l'essentiel en question.

"Vous y a-t-on torturé?", demanda Porthos, que le détail intéressait vivement.

"Ah ça", acquiesça Athos d'un geste de la tête. "Ce vilain Bonacieux était d'un ennui qui tenait tout à fait de la torture.

Il ponctua sa déclaration d'une autre gorgée, qui mit sur son visage de marbre un rare éclat de contentement. Cette gorgée fut suivi d'une ribambelle d'autres et bientôt, il approcha une bouteille à lui et se resservit un autre verre.

"Athos!", s'emporta d'Artagnan dont le visage avait déjà gagné les couleurs d'un trop plein d'ivresse. "Vous n'êtes pas un homme, je dis, vous êtes un ange descendu parmi nous!

- Voilà encore la jeunesse qui exagère, dès qu'on la plonge au fond d'un verre", soupira Athos, dont la ligne autrement droite de ses lèvres s'étira pourtant en un mince sourire. "Je ne vous ai donné qu'un peu de cette liberté dont vos affaires avaient le plus grand besoin."

Il se resservit encore du vin, ce torrent de remerciements et de gratitude lui asséchait trop la gorge à invariablement les écarter.

"Vous êtes trop bon, Athos", dit Aramis.

"Héla vous, faux prêcheur que vous êtes, ne devriez-vous pas plutôt nous haranguer sur les bienfaits de tant de générosité!?", s'emporta aussitôt Porthos avec de grands gestes éparpillés et une disposition du visage qui accusaient que sa taille massive avait absorbé une quantité honorable de liqueur.

"Hé bien Porthos, quand vous ferez à vos maîtresses d'autres folies que de convoiter leurs richesses, je serai tout disposé à me faire emprisonner à votre place!"

Même Athos ne peut s'empêcher un sourire franc à la grimace qui écrasa le visage de celui si bien piqué par la réplique.

"Messieurs, messieurs!", interrompit-il les vagues et les remous que Porthos semblait décidé à provoquer. "Buvons au roi si vous le voulez bien, buvons aux femmes Porthos et à la religion aussi, si vous le désirez Aramis, mais sangdieu, buvons!"

Ses paroles firent aux autres de l'effet et quatre coupes se levèrent ensemble et la suite ne fut que silence et vin, jusqu'à ce que tard dans la nuit, qui devenait sans hésiter tôt le matin, leur hôte irrité vint leur signifier qu'ils avaient de beaucoup outrepassé les limites de sa générosité et celles de sa patience.

Porthos et Aramis s'éloignèrent de leur côté une fois la porte passée et les salutations d'usage échangées et Athos quant à lui, passa autour de son cou le bras droit de d'Artagnan, dont le pas n'avait rien d'assuré. Le mousquetaire sourit, amusé par les grognements du jeune homme qui damnaient le sol branlant et les formes vagues qui s'agitaient sous lui et autour de lui.

"Vous souriez, et c'est que vous souriez franchement ma parole!", s'exclama d'Artagnan soudain et Athos vit qu'il était dévisagé.

"Peut-être", fut sa seule réplique et il redonna à son visage son impassibilité habituelle.

Ils s'arrêtèrent en bas des marches du petit escalier qui menait à l'appartement de d'Artagnan et Athos jeta un coup d'œil au sommet où la porte était renfoncée dans un coin d'ombre. Avec un soupir, il grimpa une, deux marches et oublia l'idée farfelue d'en gravir plus; une main contre le mur, il se laissa plutôt choir sur une des marches après s'être d'abord assuré que son cadet était en état de tenir debout par lui-même.

"C'est escalier est horriblement long, ou alors j'ai horriblement bu", murmura-t-il pour lui-même. "Mais il n'y a rien comme trop boire, alors c'est cet escalier qui est en faute", conclut-il d'un hochement de tête.

"Hé bien?", demanda d'Artagnan d'une voix pâteuse, une épaule lourdement posée au mur et ses yeux cherchant ceux de l'autre homme.

"Hé bien quoi?", lui répliqua aussitôt son aîné en croisant son regard. "Hé bien quoi? Montez là-haut et cuvez votre vin! Je vais rester ici un moment, le temps de boire un peu de cet air frais nocturne après tout ce feu liquide.

- Je voulais dire causez-moi", lui précisa d'Artagnan et quand Athos sembla tout plein de la volonté d'écarter sa demande, il poursuivit: "Je le sais, je suis jeune et je suis curieux aussi et je ne cesserai de vous abrutir de questions et de vous importuner vivement que lorsque vous m'aurez donné des réponses qui me satisfassent!"

Le mousquetaire haussa les sourcils et chercha quelque refus à lui opposer et n'en trouvant pas le moindre, ses épaules s'affaissèrent. Il commença à narrer la mésaventure de sa voix assurée, alourdie des couleurs de l'alcool. Il en vint à son interrogatoire, où lui avait été affirmé qu'il avait prétendu être d'Artagnan.

"En toute vérité, je répondis que c'était à moi qu'on avait dit: Vous êtes monsieur d'Artagnan? J'avais répondu: Vous croyez? Mes gardes s'étaient écriés qu'ils en étaient sûrs. Je n'avais pas voulu les contrarier. D'ailleurs je pouvais me tromper."

D'Artagnan rit; Athos sourit.

"Monsieur, me dit-on ensuite", poursuivit le mousquetaire. "Vous insultez à la majesté de la justice. Je me vis alors bien contraint de répondre Aucunement, parce qu'il s'agissait tout à fait de leur méprise et pas du tout de la mienne. Vous êtes M. d'Artagnan, insista-t-on encore et que pouvais-je répondre d'autre que Vous voyez bien que vous me le dites encore?"

Il raconta ensuite comment Bonacieux avait secondé son affirmation, comment le pauvre homme s'était étendu en ces larmoiements et gémissements des hommes qui ne sont pas d'épée et comment il avait finalement été reconduit à son cachot, malgré une dernière insistance sur le mépris qu'il y avait eu sur son identité.

"Et comment en êtes-vous sorti, de cette Bastille dont on ne s'échappe habituellement que dans la mort?"

Athos baissa la tête une seconde, mesurant ce qu'il s'était joué d'influences au-dessus de sa tête et ce qu'il devait à qui de remerciements et de dettes d'honneur.

"Monsieur de Tréville", dit-il simplement après un moment assez long.

"Je vous suis redevable", murmura d'Artagnan ensuite avec le plus grand sérieux.

Athos croisa son regard et y lit la résolution de fer et la plus grande sincérité; il refusa de lire quoi que ce soit dans l'intensité du murmure. Il haussa les épaules et se redressa avec lenteur pour lui faire face, écartant d'un geste la dette qu'il n'était guère enclin à noter.

"Montez-donc chez vous et dormez et faites-moi donc le plaisir d'oublier tout cela, d'Artagnan...", il soupira, ennuyé. "Je savais bien que de vous céder et de partager avec vous tous ces détails inutiles était méprise de ma part."

Avant qu'il ne s'éloigne complètement, une main le retint et avant même qu'Athos ne réalise qu'il était pris, son dos claqua contre le mur et le visage du jeune homme fut tout près du sien. Il y vit la passion fiévreuse qui imprégnait ses traits et baissa les yeux.

"Vous êtes pire qu'ivre", le réprimanda-t-il doucement.

Quand les lèvres de d'Artagnan se rapprochèrent trop des siennes, il leva une main et scella la bouche de son cadet d'un pouce, le repoussant lentement.

"Vous avez décidemment trop bu, si vous oubliez déjà que si je vous ai aidé, c'était pour qu'à votre tour vous puissiez aider votre Constance."

D'Artagnan enfin fit un pas en arrière et son regard continua pourtant de rester brûlant sur l'autre homme, l'exhortant silencieusement de rester; Athos alors s'éloigna d'un pas sûr, ne jetant derrière son épaule aucun regard en arrière. Peut-être pour ne pas brûler dans ce regard encore sur lui, peut-être pour ne rien regretter et surtout pour ne pas se risquer à faire aussitôt demi-tour.

(2 août 2007)

!fic, les trois mousquetaires

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