(no subject)

Oct 29, 2006 20:43

Il y avait dans son regard quelque chose de choquant. À lui seul, il représentait quelque chose d'universel. Au beau milieu d'une masse incontrolable, il incarnait sans retenue tous ces tabous tapis au fond de tous ces êtres seulement avec la puissance de sa passivité . Il matérialisait une envie de vomir, une envie de courir jusqu'au vide pour oublier.
Sans avertir, il impose sa fatalité en me dévisageant jusqu'à extirper de mon âme toute envie de vivre. À travers son masque blanc, rouge et bleu, j'apercois sa tristesse. À travers ces traits grossiers, minutieusement imprimés sur une peau qui n'existe pas, j'apercois l'homme qui fait danser devant moi le contraste le plus troublant de tout l'univers en entier.
Là, juste là, un homme. Là, juste là, une bouche en forme de tristesse, un nez rouge qui ne fait plus rire personne maintenant mais qui fait réaliser à quel point il fait froid en dedans. Là, ridiculement là, posté en bas d'une chevelure barbouillée de couleurs qui transpercent le coeur, le clown ne rit plus.

Peut-être étais-je la seule à voir ce clown. L'as-tu vu, toi ? Quoi, quoi dépêche toi, la vie n'attend plus.
Tu dois courir, comme lui et elle et moi le faisons.

J'essaie de me rappeller.
Le clown s'est vengé.
Un, deux, trois sourires
le clown n'y est plus
ou sont les enfants ?

Je n'arrive pas à me rappeller. Tout devient froid.
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