Wuthering Heights

Sep 28, 2008 21:49

J'ai terminé hier ce roman d'Emily Brontë. Après tout, j'étais bien obligée de m'y mettre, entre le lobbying de certaines sur The Inn et le fait que c'est le roman préféré de Bella !!! ^^

J'ai toujours été sceptique à l'idée de le lire. D'abord parce que je suis restée des années sur une mauvaise impression avec Jane Eyre (à tort, j'ai heureusement changé d'avis sur ce chef-d'oeuvre). Mais aussi car on m'a très souvent dit que c'est un roman très sombre, qui suscite des réactions extrêmes : soit on adore soit on déteste.

A ma grande surprise, je suis incapable de dire dans quelle catégorie je me place. Je ne peux pas dire que j'ai aimé, loin de là. L'histoire et les personnages m'ont trop dérangée. Mais je peux encore moins dire que j'ai détesté car c'est un texte fascinant. Bien plus que "comment tout ça va-t-il se terminer ?", je me demandais surtout "mais comment une jeune femme du XIXe siècle a-t-elle pu inventer cela ?"

Je ne connais quasiment rien de sa vie mais elle devait avoir un environnement familial assez mouvementé. En tout cas je suppose. Si ce n'est pas le cas, alors l'imagination a un pouvoir encore plus grand que je ne le pensais !!

Que dire de plus ? Ce n'est vraiment pas facile de parler de ce roman.

J'ai détesté les personnages. Presque tous. La première Catherine plus que tous les autres. Son égoïsme, ses caprices, ses crises d'hystérie, le mal qu'elle inflige à tous ceux qu'elle aime. Son mari était trop mou pour que je m'attache véritablement à lui même si je lui pardonne aisément son attitude. Au fond le pauvre n'avait rien demandé et j'ai beaucoup aimé sa relation avec sa fille. Sans doute car c'est l'une des seules relations "normales" du livre.

Heathcliff, que dire de lui ? J'ai lu les plaidoyers que certaines lectrices ont écrit à son sujet. J'ai du mal à les partager. D'accord une bonne partie de son attitude s'explique par la maudite phrase de Catherine qui dit qu'elle se rabaisserait à l'épouser à cause de son manque de fortune. Ca me fait penser à ces vieilles tragédies où tout est écrit d'avance et où les personnages sont obligés d'aller à la rencontre de leur destin et que toute lutte est inutile. Au fond c'est peut-être ce qui m'a le plus plu, le fait qu'ils soient tous liés à cause d'événements aussi anciens. Et là j'ai repensé à ce que disait Bella au sujet de ce livre quand Edward lui demande pourquoi elle l'aime tant :

"I think it is something about the inevitability. How nothing can keep them apart - not her selfishness, or his evil, or even death, in the end..."

C'est très racinien au fond.

Mais Heathcliff est trop orgueilleux, trop violent pour que je puisse excuser ou même comprendre son attitude. Qu'il soit fou d'amour pour Catherine n'explique rien. Et surtout je n'arrive pas à oublier qu'il était déjà violent en arrivant à Hurlevent. Bien que grande romantique, les scènes entre lui et Catherine m'ont laissée de marbre. Mon côté fleur bleue a sans doute été trop malmené pour que je puisse être touchée un minimum.

J'aimais bien Cathy au début. Mais au fond, elle porte en germe les mêmes défauts que sa mère. Son arrogance lorsqu'elle vit à Hurlevent au début de son mariage le prouve. Je passe sur Edgar, j'avais envie de le gifler dès que son nom apparaissait au détour d'une phrase.

Hareton est finalement le seul pour qui j'éprouve un peu d'affection car sa rédemption finale est très belle. Faut-il y voir une morale selon laquelle l'éducation est un passage obligé ? Pas nécessairement quand on voit ce que ça a donné sur Heathcliff qui est resté très bestial dans sa façon de tyranniser son entourage. Je pense notamment à la façon dont il bat Hindley.

Il m'est donc difficile d'être véritablement enthousiaste à propos de ce roman car je ne peux apprécier véritablement une histoire si je n'aime pas un ou plusieurs des personnages. Je préfère de loin réussir à m'identifier à l'un d'entre eux. Là c'était impossible. Même quand je pensais que l'un d'entre eux sortait du lot je finissais toujours par découvrir son côté sombre, ses défauts, toujours très accentués (là c'est surtout à Cathy que je fais référence).

Reste le style. Je l'ai lu en VF mais j'étais époustouflée. Le tout est extrêmement bien construit, les descriptions splendides et les dialogues excellents. Je suis presque tentée de dire que tout repose sur eux tellement les personnages se torturent mentalement (bien plus que physiquement même si Heathcliff a la main leste). Mais je ne comprends décidément pas le pourquoi de toute cette haine.

Bien sûr, je ne risque pas de l'oublier de sitôt. Mais ce roman me laisse une impression bizarre et aucune envie de le relire un jour...

reading - 19th century

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