Accueillez Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, sous vos applaudissement le Duc et la Duchesse de Sto Hélit pour ce petit drabble.
Plus fort les ovations, plus forts !
Ils participent au défi fou de ce jour : le jour J.
Allez, une standing-ovation pour nos joyeux participants !!! OUAAAAAAAAAAAAAAAIS !!!
Il est fortement conseillé d'avoir au moins lu Mortimer et le Père Porcher pour comprendre, mais bon, c'est qu'un conseil, comme un autre.
(NB : je suis une enquiquineuse, mais pourrait-on avoir un tag pour Mortimer et Ysabell, et Suzanne, aussi, bref, quelques persos du Disque-Monde, de ces 2 livres, tel que la Mort aux Rats, Bigoudin, aussi. Merci d'avance)
C’est aujourd’hui
Avoir été l’apprenti de la Mort* laisse des traces, même une fois que l’on est devenu le Duc de Sto Hélit. Ce matin, Mortimer est debout avant même que le premier de rayon de soleil paresseux n’apparaissant le long de l’horizon. Il regarde par la fenêtre. Avoir vécu dans le domaine de la Mort, avoir pris son rôle, avoir pris soin des sabliers, tout cela ne s’efface pas d’un esprit humain une fois qu’il a compris que la réalité est bien tel quel**.
Son épouse, Ysabell, le regarde du fond de leur lit. Elle contemple silencieusement son mari qui lui fixe le monde extérieur sans un bruit. Soudain la Duchesse de Sto Hélit rompt cette paix relative.
« C’est aujourd’hui, n’est-ce pas ? » Interroge-t-elle d’une voix autoritaire, la réponse déjà contenue dans sa question.
« Oui. » Répond calmement son époux.
« On savait. »
« Oui. »
« Suzanne ira bien, nous avons fait ce qu’il fallait. »
« Je sais. »
« Cette école est parfaite pour elle. »
« Oui, Ysabell. »
« Morty ? »
« Oui, Ysa ? »
« Je t’aime. »
Il se retourne et la regarde intensément.
« Il faut se lever. Nous devons nous préparer pour le départ. »
« Je sais… » Soupire la femme.
Plus tard, alors que le soleil, qui n’est jamais apparu, se cache derrière les nuages sombres et immenses qui se livrent une bataille pour prendre possession du ciel, Mortimer prend la main de son épouse avant qu’elle n’entre dans le carrosse qui doit les emmener à quelque endroit, pour quelque fonction dont ils ne se préoccupent pas.
« Je t’aime aussi. »
Et il monte avec elle. Le premier éclair fend les airs. Ils ne disent rien, leurs mains jointes. C’est aujourd’hui, c’est le jour J.
« Je vais revoir mon père. »
« Il sera content qu’on puisse passer un peu de temps avec lui. »
« Oui. Oui, je pense qu’il en sera heureux. » Puis elle ajoute, « à sa façon. »
Le cocher fouette les chevaux et l’attelage part. Derrière, le majordome regarde ses maîtres partir, une lettre à la main qu’il ira poster au village dans la matinée, à destination de la jeune maîtresse, dans sa pension pour jeunes filles comme il faut. Aujourd’hui est différent, il ne sait pas pourquoi mais il a bien vu le sérieux de ses maîtres. Il espère juste que tout ira bien.
* Qui, contrairement à ce que tout le monde pense, n’est pas un « Elle » mais un « Lui ».
**Ce qui selon certains mages de l’Université Invisible est un point de vue discutable, mais tout est un point de vue discutable avec les mages. Il n’empêche que le commun des mortels se hâte d’oublier très vite les choses qui ne correspondent pas à la réalité telle qu’elle n’est pas de leur point de vue.
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