Digital Generation Partie II Chapitre III Acte C

Oct 20, 2009 23:44

Fin de ce chapitre. N'oubliez pas de laisser des reviews, et également sur FF.net : D

- Qu’est-ce que tu viens de dire ?

Le visage de Koushiro s’assombrit et Yamato vit dans ses yeux quelque chose qu’il n’avait jamais vu auparavant, ou plutôt quelque chose qui n’avait jamais suffisamment retenu son attention jusqu’à ce jour. Assis à son bureau, sa chaise tournée du côté de ses amis, les mains crispées sur les genoux, Koushiro resta silencieux un moment qui parut durer une éternité. Il avait ce regard, très sombre, étrangement cru, qui semblait de plus en plus familier pour Yamato.

Il hésita, inspira puis redressa la tête.

- J’ai crée un Portail avec Wallace pour le Digimonde.

- Tu as quoi ? bredouilla Miyako et dans sa voix on entendit un mélange d’admiration et de stupéfaction.

- Mais, mais enfin comment tu as… ? ajouta Jyou, bégayant à son tour.

Koushiro eut un léger sourire.

- Je ne pourrais pas vraiment vous l’expliquer, ça prendrait beaucoup trop de temps et nous n’en avons plus beaucoup.

Taichi regarda Koushiro, imperturbable. Yamato, assis à côté de lui, comprit que ce n’était qu’une façade, cette façade qu’il avait utilisé des années auparavant, quand le salut de groupe reposait sur ses épaules. Les lèvres serrées, il émit un bruit qui ressemblait à un ricanement.

- Depuis combien de temps ?

Koushiro leva les yeux au plafond, songeur.

- Je dirais que j’ai commencé juste après l’intervention de Wallace, le soir du concert de Yamato. J’en ai parlé avec lui et on a décidé de créer nous-mêmes un Portail.

Brusquement, Iori se redressa, les yeux écarquillés. Il était tellement tendu qu’il se rendit pas compte qu’il avait fait tomber son verre vide sur la table.

- Alors, c’est de ça dont parlait Wallace, souffla-t-il, comprenant enfin.

- Mais de quoi tu parles ? demanda Daisuke, impatient.

Iori regarda Koushiro qui lui sourit.

- Wallace disait que c’était comme chercher un numéro de téléphone en appuyant au hasard sur les touches. Il disait chercher des points de connexions.

- C’… C’est vrai ? balbutia Ken, impressionné. Ca a dû être un travail considérable.

- Plus que tu ne pourrais l’imaginer, ajouta Koushiro d’une voix éteinte. Moi-même, avec le lycée, je n’ai pas pu travailler tous les jours, mais grâce à Wallace, nous avons pris une avance considérable. Pour résumer, nous avons cherché tous les points de connexion existant entre notre monde et le Digimonde. Beaucoup d’entre eux ont été détruit, notamment à cause de nos Digimons qui s’en servaient pour nous contacter. Ces points de connexion se détruisent après une utilisation à présent. Au final, il nous a fallu répertorier tous les points afin d’en créer un à notre tour.

- Mais pour quoi faire ? fit Hikari, curieuse. Si nous avons un point de libre, pour ne pas l’utiliser ?

- Parce que ces points sont fragiles ; s’il faut pour un aller-retour détruire deux points de connexion, ce sera un gâchis. Et on ne peut pas se permettre de gaspiller les quelques ressources qu’il nous reste.

Taichi approuva d’un signe de tête. Ses mâchoires étaient serrées et une de ses mains s’était fermée en un poing sur son genou droit.

- Alors pourquoi répertorier tous les points de connexion si on ne va pas les utiliser ? demanda Ken.

Koushiro fronça les sourcils. Il se tourna vers son ordinateur, l’alluma, et tout en tapant sur son clavier, répondit.

- Chaque point de connexion a un code digital unique. Et chaque code nous amène à un endroit précis du Digimonde. Rappelez-vous, quand nous ouvrons le Portail, nous ne tombons jamais au même endroit. Nous pouvons calculer l’endroit où nous irons, grâce à ce code. Jusqu’à très récemment, nous croyions que le Portail était une voie unique, mais ce n’est pas le cas. Il existe des centaines, voire des milliers de points de connexion.

Il s’arrêta de parler un instant, cliquant sur deux-trois fenêtres. Ses amis ne dirent pas un mot, attendant la suite. Koushiro était dans son élément, dans ce qu’il était le plus doué et il n’était pas venu à l’esprit des Digisauveurs de le contredire. Yamato, pensif, fixait la nuque de Koushiro, espérant qu’il se retourne pour qu’enfin la lueur dans ses yeux, si sombre et crue, soit visible.

- Je pense ça… oui, ça devrait aller, murmura Koushiro en s’adressant à l’écran. Il suffit d’attendre un peu. Donc, comme je le disais, il y a des milliers de connexion. Comment faire alors pour avoir notre propre point de connexion ? En reproduisant nous-mêmes un code digital. Et c’est là que ça se complique. Créer un code veut dire créer un portail vers une certaine sortie. Et cette sortie peut être le Digimonde. Ou peut-être pas.

Takeru tressaillit.

- Tu veux dire que nous pouvons passer dans un autre monde encore ?

- Oui, et le plus terrifiant est qu’il peut y avoir un monde comme il peut ne pas y en avoir. Nous pouvons tomber dans un néant total, ou bien, avec plus de succès, dans un autre monde. De ce fait, nos chances d’accéder au Digimonde s’en retrouvent amincies par toutes les possibilités de mondes existant.

Ken sentit sa bouche devenir sèche et lorsqu’il croisa le regard inquiet d’Hikari, il comprit où cela pouvait les mener.

- Nous pourrions tomber aussi dans le Monde Noir, dit-il dans un souffle.

Hikari frissonna. Personne ne fit de commentaire.

- Et ce code, tu en es où exactement ? demanda enfin Yamato.

Koushiro réfléchit.

- Je ne vais pas pouvoir te donner d’indications très précises : chaque code est unique mais ceux concernant le Digimonde ont plusieurs chiffres et lettres en commun. Le tout est de pouvoir les retrouver et ensuite composer le reste du code pour nous amener à un endroit précis.

Il croisa les bras, fixant le sol. Il ne semblait même plus répondre à son ami mais une question qu’il s’était posée à lui-même.

- Oui, environ, j’ai dû écrire une partie du code, peut-être pas tout, mais au moins une grande partie.

- Koushiro ! lança brusquement Taichi d’une voix ferme.

Le jeune garçon, surpris dans sa réflexion, sursauta et regarda Taichi avec un air presque coupable. Au moment où il ouvrit la bouche, un petit son jaillit des enceintes de l’ordinateur. Soulagé, Koushiro se retourna pour cliquer sur un lien.

- Ah, ca y est, il est connecté, sourit-il.

Il appuya sur une touche puis tourna l’écran vers ses amis. Pendant un instant, ils ne virent que du noir, et des bruissements à peine perceptible. Enfin, en rééquilibrant sa caméra, Wallace apparut, une lueur soucieuse dans les yeux. La qualité de l’image n’était pas excellente et son visage apparaissait comme froissé et flou.

- Salut à tout le monde, lança-t-il d’une voix étouffée.

- W… Wallace ? souffla Iori.

- Je n’ai pas pu me connecter plus tôt, désolé.

Une petite silhouette blanche apparut à l’écran, les saluant d’une patte encore plus petite.

- Bonjour, bonjour !

- Terriermon, pousse-toi ! grogna Wallace, embarrassé.

- Rabat-joiiiiie, chanta son Digimon, retombant de la chaise dans un bruit sourd. Si c’est comme ça, je vais manger le gâteau tout seul !

Mimi eut un sourire triste et détourna les yeux. Un sentiment lourd s’empara des Digisauveurs à la vue de Terriermon, ce sentiment de manque qu’ils éprouvaient en permanence, comme un membre fantôme. Sora, la gorge serrée, se rappela des plumes tièdes de Biyomon dans son cou alors qu’elle se blottissait contre elle la nuit, en totale confiance, débordante d’amour pour son amie. C’était une partie d’eux qui avait disparu. Taichi vit le visage de Yamato s’assombrir, devina à quoi il pensait et se dépêcha de revenir au sujet de la conversation.

- Alors, Wallace, c’est quoi cette histoire de Portail avec Koushiro ?

- Je vais vous expliquer : il y a deux mois environ, lors de la deuxième attaque, je vous avais dit que Terriermon avait réussi à contacter Tentomon, deux minutes pas plus. Je n’avais pas compris comment il avait fait. Il avait trouvé une faille, et avait réussi à trouver un accès pour le Digimonde. J’ai donc compris que ce n’était pas impossible de contacter le Digimonde, il fallait juste savoir comment le faire.

Koushiro approuva d’un signe de tête.

- Je vous l’ai dit tout à l’heure ; Wallace m’en a parlé juste après l’intervention du Sable au concert de Yamato. Pour ma part, j’avais déjà essayé sans succès de créer mon propre Portail. Beaucoup trop complexe, et surtout trop dangereux : je n’avais pas assez d’informations pour continuer. Wallace m’a parlé de Terriermon, et de la faille. Nous avons fini par analyser la composition d’un point de connexion, puis à le comparer à un autre et encore un autre. C’est ce qui nous a permis de comprendre.

- J’ai répertorié les points de connexion, tandis que Koushiro s’occupait de mettre en place le Portail à proprement dit.

Un silence suivit cette déclaration. Taichi se mit debout, lentement. Il eut une sorte de geste du bras et quand il releva la tête, son regard était fier, féroce. Ce regard d’enfant d’autrefois, un regard devenu beaucoup plus dur et déterminé.

- Le Portail sera prêt quand ?

Wallace ne le regarda plus réellement, trop occupé à cliquer sur des fichiers sur son ordinateur.

- Il est prêt à 90%, répondit-il enfin.

- Nous voulions vous en parler à la fin, lorsque le Portail aurait été achevé, ajouta Koushiro, un peu gêné. Mais à cause des évènements récents, Wallace a voulu vous l’informer maintenant.

Taichi serra les dents.

- Combien de temps encore ?

Wallace et Koushiro échangèrent un regard entendu.

- Deux à trois semaines, peut-être même un mois, dit Wallace. Maintenant que nous avons la plus grosse part du code et que la base du Portail est établie, il ne nous reste plus qu’à retrouver les quelques éléments manquants. Cependant…, ajouta-t-il, soudainement grave.

- Cependant ? répéta Iori.

- Je vais devoir me consacrer entièrement à ce travail, chez moi. Pourtant, ça ne suffira pas pour que tout soit prêt. Je viendrais donc au Japon dans trois semaines pour faire les derniers réglages. Vous devez comprendre que c’est extrêmement sérieux cette fois-ci. Auparavant, nous étions aidés par nos Digimons, ou par le Digimonde lui-même. Ce n’est plus le cas maintenant à cause du Sable. Si nous nous trompons, il n’y aura aucune possibilité de retour.

Taichi eut un rire bref. Ses yeux étaient pleins d’une flamme nouvelle, débordante de force.

- Je crois qu’on l’a bien compris ça.

Devant la confusion de ses amis, il eut un sourire éclatant.

- Dès l’instant où nous sommes tombés dans le Digimonde, il nous a été impossible d’y échapper. Alors, faisons-tout pour y rester, et le sauver à notre manière.

Wallace ne dit rien, à la fois surpris et admiratif. Il observa les yeux de Taichi, n’y vit aucune crainte puis acquiesça.

- Très bien, je vais faire tout mon possible pour le Portail soit prêt dans quelques semaines. Koushiro, je compte sur toi.

- Pas de problèmes, répondit le jeune garçon, impassible.

- Sur ce, je vais vous laisser. J’ai encore beaucoup de travail à faire.

La fenêtre s’éteignit, faisant place au fond d’écran gris que Koushiro avait choisi pour son ordinateur. D’un coup, la tension qui s’était installée dans la chambre se dissipa, une tension quasiment physique. A la fin de la conversation, Ken sentit ses épaules se dénouer et s’aperçut avec soulagement que le visage d’Hikari avait repris des couleurs. Takeru, assis près d’elle, lui tenait la main en lui parlant doucement.

Koushiro se tourna vers ses amis. Ses yeux, remarqua Yamato, n’avaient plus cette expression sombre qui le surprenait. Il avait l’air plutôt calme, posé. Miyako soupira bruyamment, jetant ses bras en arrière comme pour s’étirer.

- Pff, quelle histoire !

Taichi ne dit rien, le regard ailleurs. Il s’était rassis mais sa main était toujours crispée en un poing sur son genou droit. Yamato se retint de poser ses doigts sur son poignet pour l’apaiser.

- On en a plus appris en une journée qu’en deux mois, résuma Sora, songeuse.

- Je suis désolé, répéta Koushiro, ne semblant finalement pas l’être beaucoup. Je devais garder le secret un certain temps.

- Non, nous comprenons, rétorqua Mimi en lui souriant. Tu as fait beaucoup, Koushiro, vraiment. Je ne sais ce que nous ferions si tu n’étais pas là.

Koushiro, gêné et ravi à la fois, détourna les yeux.

- Eh, vous avez pas faim ? dit Daisuke en se levant.

- Oh que si, rit Hikari et son rire fit plaisir à Ken. Comme on a tout de suite parlé, j’avais oublié que je n’avais rien mangé depuis ce matin.

- Et il est deux heures, ajouta Jyou.

- Je propose qu’on fasse un repas spécial, déclara Yamato.

- A deux heures de l’après-midi ? dit Iori, surpris.

- On s’en fiche, on est les Digisauveurs, on fait ce qu’on veut ! répliqua Daisuke en faisant un large mouvement de la main comme pour balayer toutes les futilités.

- Je dois avoir quelques trucs dans la cuisine, dit Koushiro en se dirigeant vers la porte de sa chambre.

Mimi leva les yeux au plafond.

- J’ai envie de manger une pizza, dit-elle d’une voix rêveuse.

- Mimi, tu viens juste d’arriver des Etats-Unis et la première chose que tu veux manger c’est une pizza ?

- Eh, j’ai faim, je veux manger une pizza ! Et une pizza faite maison !

- Tu délires, dit Daisuke, médusé. Ca va prendre une heure rien que pour faire la pâte.

- Qu’est-ce que tu en sais, lui demanda Takeru, le regardant par en-dessous.

Daisuke, vexé, lui repoussa.

- Je le sais, c’est tout !

- Tu le sais parce que tu as essayé et que tu as raté, lança sournoisement Miyako.

La rougeur qui monta au visage de Daisuke fit une réponse suffisamment éloquente. Mimi éclata de rire, taquinant davantage son ami. Yamato se retourna vers Taichi qui ne semblait écouter personne.

- Ca va ? murmura-t-il.

Taichi le regarda, comme tiré d’une rêverie. Ses yeux s’adoucirent.

- Oui, ça va. J’ai même super faim, ajouta-t-il en riant.

- Je veux une pizza ! continua Mimi. Une grande pizza maison !

- Mais on te dit que c’est pas possible, répliqua bruyamment Daisuke.

Koushiro revint dans la chambre à cet instant, les bras chargés de paquets de gâteaux.

- Ouais, c’est super équilibré tout ça, dit Sora en faisant une grimace.

Koushiro rougit.

- Je n’ai pas trouvé autre chose, ma mère est partie faire les courses.

Yamato se leva en soupirant.

- Je suis sûr que tu as quelque chose d’autre, je vais regarder ce qu’il y a.

Daisuke lança un regard plein de reconnaissance à son ami. Tout le monde savait que Yamato se débrouillait plutôt bien en cuisine, ce qui leur assurait au moins un repas consistant. Koushiro eut l’air soulagé, déposant les paquets sur le sol.

- Ca va faire des miettes, fit remarquer Hikari.

- J’ai vu ta table basse dans le salon, dit Taichi en se levant à son tour. Je vais l’amener ici.

- Ce ne serait pas plus simple de manger dans le salon ? proposa Iori.

- Si, mais ce serait moins marrant, répliqua Miyako, rayonnante.

Taichi, retrouvant le sourire, quitta la chambre pour se diriger vers le salon. Il entendit Yamato dans la cuisine en train de fredonnant une chanson qu’il ne connaissait pas. Il vit toutes les chaussures dans l’entrée, fut amusé par le désordre ambiant. Maintenant, ils savaient tous ce qui les attendait, ils pouvaient faire quelque chose pour le Digimonde, pour leurs amis. Yamato se mit à siffler, doucement, et envahi par un sentiment brut il retourna à la cuisine propre et rangée par Mme Izumi.

Yamato regardait pensivement le réfrigérateur, sifflant toujours.

- Tu as trouvé des trucs comestibles ? demanda Taichi en s’appuyant à la porte blanche.

Yamato fronça les sourcils.

- Oui, mais pas beaucoup. Des œufs ? lança-t-il en les attrapant.

- Ouais, pourquoi pas, ça devrait aller.

Yamato, satisfait, se dirigea vers les plaques. Il allait casser les œufs dans un bol quand Taichi se mit à rire.

- Je rigolais parce que ça me rappelle le Digimonde, expliqua Taichi devant son regard surpris.

Yamato réfléchit puis un sourire s’épanouit sur ses lèvres.

- Haha, oui, les œufs et les sources chaudes, ajouta-t-il. On les faisait cuire dans l’eau ou alors sur les pierres qu’on chauffait. Ca n’avait pratiquement pas de goût.

- On n’avait rien d’autre à manger, continua Taichi, nostalgique. Je me rappelle qu’on était tous là à manger nos œufs, et on avait juste envie de pleurer.

Yamato acquiesça, cassant les œufs.

- Omelette ?

- Et œufs au plat ? fit Taichi d’un air mutin.

Yamato eut un petit rire. Ses mains toutes blanches, et fortes, attirèrent l’œil de Taichi. Ces mains qui lui avaient serré le poignet à l’aéroport en une prise possessive, pleine d’envie. Se sentant détendu, il s’approcha de son meilleur ami, passant ses doigts sur une de ses hanches en un contact lointain, comme pour ne pas le gêner. Yamato ne le repoussa pas.

- Je suis désolé pour tout à l’heure, dit finalement Taichi.

- Quand ça ?

- A l’aéroport.

- Oh, ça. Ce n’est pas grave, et de toute façon j’avais déjà oublié.

Taichi le crut et cela le soulagea. Il enroula ses mains autour de la taille de Yamato, toujours de cette manière un peu distante. Il hésita un instant puis posa ses lèvres sur la nuque de son meilleur ami, doucement.

- Qu’est-ce qui te prend tout d’un coup ? demanda Yamato amusé.

- Rien du tout, j’avais juste envie d’être un peu tranquille avec toi.

Yamato se retourna et dans un même mouvement prit le visage de Taichi dans ses mains avant de l’embrasser. Taichi répondit au baiser, amusé à son tour. Il allait lui dire quelque chose au sujet des œufs quand il entendit des pas se diriger vers la cuisine. Sans réfléchir, il s’éloigna de Yamato brusquement à l’instant où Jyou entrait, étonné de le voir là.

- Eh Taichi, on l’attend toujours cette table basse.

- Oh, ah oui, j’avais oublié, répondit Taichi en bafouillant.

Il vit un sourire narquois sur les lèvres de Yamato et se retint de lui donner un coup de pied dans le tibia.

- Tu as si peu de muscles que porter une table basse te semble impossible ? ajouta Jyou en regardant ce que faisait cuire Yamato. Oh cool, des œufs. Ca me rappelle le Digi-

- Ouais, pareil, l’interrompit Taichi en sortant de la cuisine.

- Il est fâché ? demanda Jyou.

Yamato faillit répondre puis se contenta de secouer la tête en ayant l’air aussi étonné que son ami. Il crut encore sentir le contact de Taichi sur sa nuque et cela le fit sourire légèrement. Quand il eut fini de faire les œufs, il fut acclamé par ses amis qui l’attendaient dans la chambre, assis autour de la table que Taichi avait ramenée. Mimi applaudit encore plus fort avant de lever la pancarte « Bienvenue Mimi » qu’elle avait précieusement gardée.

- Qu’est-ce que j’ai faim ! maugréa Daisuke en arrosant son omelette de ketchup.

- C’est étonnant vu que tu as mangé à toi tout seul deux paquets de gâteaux, répliqua Taichi, goguenard.

- Je suis en pleine croissance, c’est tout !

- Si seulement ton cerveau pouvait être aussi en pleine croissance, souffla Taichi en regardant ailleurs.

- Sale…

- Temps mort ! fit Hikari, fatiguée. Taichi, tais-toi et mange.

- Ouais, mange, crétin, approuva Yamato en piquant la joue de son meilleur ami avec une de ses baguettes.

Réunis tous ensemble, ils mangèrent de bon cœur, bavardant et riant. Ils n’avaient pas oublié ce qu’il se passerait deux à trois semaines plus tard, s’ils parviendraient à retourner dans le Digimonde ou non. Néanmoins, mangeant des œufs à la façon de leur première aventure, partageant la bouteille de soda que Koushiro avait fini par retrouver dans la cuisine, ils se sentirent plus heureux qu’ils ne l’avaient été depuis deux mois, trouvant enfin le contact de leur Digivice dans leur poche réconfortant.

A suivre...

deuxième partie, chapitre iii, acte c

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