Titre : La raison du prince
Entraîneur :
0clochette0Equipe/Joueur(s) : Marcus Flint
Catégorie : Championnat - set "ALLER", 13 ème but "Mixité"
Rating : Tout public
Note de l'entraîneur : Ma première fic sur cette communauté et ma première fic finie centrée uniquement sur le Quidditch. On peut vraiment dire que c'est un baptême. Surtout que vous serez le premier avis extérieur, je suis à la recherche d'un(e plus probablement) bêta-reader(euse) qui n'ait aucun porblème à me dire mes quatre vérités. Si ça vous tente, n'hésitez pas. Mais veueillez pour cette fois pardonner les défauts.
Et dernière chose avant de laisser place à cet OS : j'étions ben contente d'entrer dans cette communauté, que oui !
Mixité
Set "ALLER", 13ème but
Marcus Flint entra à toute volée dans le bureau du professeur Rogue.
"Monsieur, vous ne pouvez pas laisser faire ça ! Enfin si cette règle passe, c'est la mort de notre particularité, c'est la fin de notre gloire, c'est la décadence de notre réputation, c'est..."
Pendant que le capitaine de l'équipe de Quidditch de Serpentard continuait son énumération de synonymes, le directeur de sa maison se laissa aller à penser que tout ce qui touchait au "Noble Sport", comme l'appelait cet élève, décuplait en tous cas les capacités intellectuelles du pauvre redoublant. C'était même étonnant de voir à quel point Flint était capable d'étendre son vocabulaire pour affiner sa qualification de l'affront qu'on allait lui faire. Néanmoins, ledit vocabulaire se cantonnait pour le moment un peu trop à la redite d'une même affirmation et Rogue, que ses copies titillaient, prit sur lui d'interrompre enfin le discours légèrement répétitif.
"Flint, je sais exactement ce que Dumbledore a en tête et croyez-moi, cela fait plus d'une semaine que je le travaille pour qu'il change d'idée. Mais vous savez aussi bien que moi que notre directeur n'est pas du genre à être convaincu facilement."
Ne pas oublier que Flint était un ami - certes intéressé mais ami quand même - de Malfoy et qu'il avait intérêt à distiller ça et là des notes de mépris pour le directeur. Non pas qu'il ait toujours besoin de se forcer, le respectable vieillard ressemblait régulièrement à un vieux fou réjoui par une idée qu'il trouvait amusante. Mais à propos de Quidditch, il avait du mal à camoufler son indifférence. D'où la mine dépitée de Flint lorsqu'il sortit des cachots. Si même Rogue n'y pouvait rien...
Il faudrait qu'il trouve lui-même la solution. Et contrairement à ce que ses BUSES pouvaient laisser croire, les neurones de Marcus Flint ne pédalaient pas dans la choucroute niveau stratégie lorsqu'il s'agissait de protéger son équipe d'une attaque imminente. Et la situation n'était pas des moindres. Car un danger nouveau guettait l'équipe de Serpentard : la gente féminine.
Ce n'était pas un problème pour les joueurs de gérer leur popularité auprès des Serpentardes (quoique Pansy se faisait un peu collantes ces derniers temps), ça c'était bon pour Dubois. Non, le véritable ennui, c'était la nouvelle lubie de Dumbledore : rendre la mixité obligatoire dans les équipes de Quidditch. L'équipe allait devoir accueillir des joueuses... Mais comment ? Les règles d'admission des Serpentards était simple mais elle n'avait pas varié depuis la fondation de Poudlard et la coupe de Quidditch inter-maisons : on ne recrutait pas un joueur de moins d' 1,90 m pour un minimum de 85 kilos. Alors si ce n'était qu'une question de sexe, Marcus était prêt à faire des concessions. Même des sang de bourbe il était prêt à en accepter s'ils avaient le physique nécessaire - et s'ils osaient se présenter à la sélection, pensa-t-il avec un sourire machiavélique. Pour le reste, on ne revenait pas sur des traditions vieilles comme Poudlard. Même quand on s'appelait Dumbledore. Correction : sauf quand on s'appelait Dumbledore. L'obstination de cet homme était inhumaine et au moins à la hauteur de celle de Marcus quand il s'agissait de préserver la possibilité d'attaques musclées sur des balais. Il ne demandait pas la lune, tout de même ?
Après tout, qu'est-ce que vouloir conserver une supériorité physique en vol pour compenser au besoin des déficits de stratégie ou de talent ? Surtout quand le "au besoin" s'appliquait uniquement à Malfoy et à son apport financier dénué du moindre don pour les matchs. Car Marcus, aussi brut qu'on lui reprochait d'être, choisissait ses joueurs avec un soin minutieux. Ses batteurs étaient tous les deux meilleurs amis - il avait piqué l'idée en voyant la coordination parfaite des jumeaux Weasley, il fallait bien que l'ennemi serve à autre chose qu'à charrier Dubois ; son gardien était aussi un attaquant - ce qui lui permettait d'anticiper sur les poursuiveurs adverses ; quant aux deux poursuiveurs qui complétaient son équipe, il les menait d'une main de maître et assurait les changements de stratégie à même le match. Enfin, chacun subissait l'entraînement quotidien aussi physique que tactique, et magique (certes l'usage des baguettes étaient interdit, mais Flint préférait être prêt à toute éventualité).
Et maintenant, le directeur voulait lui enlever ça ? Incroyable culot. Mais le Choixpeau n'avait pas réparti pour rien le vénéré capitaine des verts. En un temps remarquable pour un élève que ses professeurs qualifiait au mieux de "avec un rythme propre" au pire d'"amorphe", Marcus passa en revue tous les plans et éventualités qui s'offraient à lui.
Il ne servait à rien d'aller titiller la corde de la solidarité masculine ni même de la virilité brute de Dumbledore, imperméable à tout machisme, sexisme et autres discriminations. Pas la peine non plus de rendre le vieux fou fan des Harpies de Holyhead. Certes la manœuvre serait sûrement facile mais on n'appréciait pas le travail inutile chez les Serpents. Et donner l'occasion au directeur de faire des commentaires libertins sur les joueurs en les comparant aux Harpies ne serait pas franchement utile.
Marcus Flint avait aussi pensé à proposer des alliances aux autres capitaines sur ce sujet. A plusieurs, ils n'auraient peut-être pas plus de choix, mais on moins on ne pourrait pas dire que c'était la faute de sa maison à lui. Il serait plus crédible te ne passerait pas pour l'éternel réactionnaire du terrain aux trois anneaux.
D'ailleurs, il avait déjà jeté quelques pierres dans la mare en sous-entendant haut et fort devant Dubois que les Gryffons étaient à l'origine de la requête parce qu'ils ne pouvaient pas battre l'équipe telle quelle. Il avait persiflé assez près du dos de Roger Davies que la stratégie des Serdaigles n'était basée que sur le principe d'équipes mixtes. Et enfin, il avait rappelé pas très loin de la salle commune des Poufsouffles que l'éternelle transparence de ces derniers les avaient poussés à se distinguer par cette polémique. Malheureusement, si Dubois et Davies réagissaient au quart de tour en bons mordus de Quidditch, la modération de Diggory faisait peine à voir...
Certes le plan de l'alliance pouvait fonctionner avec seulement trois maisons. Mais Flint aurait tout de même préféré une méthode un peu plus efficace. Peut-être que s'il parvenait à déclencher un bon gros ennui bien juteux impliquant cette mixité, il aurait gain de cause. Mais comment ?
En avançant vers la Grande Salle, le capitaine poursuiveur se creusait encore les méninges. D'où allait-il bien sortir la solution ? C'est alors qu'il fut bousculé par Katie Bell. Perdu dans ses pensées, il n'avait même pas identifié la rouge et or et sans même réfléchir l'avait aidé à se relever. Ce n'est que lorsqu'il remarqua le regard noir de Dubois qu'il comprit ce qu'il venait de faire. Et soit Olivier le soupçonnait de préparer un mauvais coup. Soit... oh, oui, c'était bien ça, le capitaine des Gryffons ne souhaitait pas que ses joueuses se fassent galamment aider, surtout par des Serpentards... C'était déjà un commencement. Marcus Flint ne savait pas encore trop où ça allait se mener mais déclencher une énième bagarre avec le Rouge et Or n'était pas pour lui déplaire. Et en plus, si c'était à propos d'une fille, il aurait peut-être le moyen de retourner les évènements à son avantage.
Poussé comme toujours par son culot, Marcus Flint profita donc de son voisinage "accidentel" avec Dubois en soin aux créatures magiques pour lui adresser de mielleuses paroles.
"Vraiment jolie, ta poursuiveuse, Dubois. C'est quand son premier match ?
- Bientôt, grogna Olivier entre ses dents. Tu veux connaître l'échéance avant votre fatale défaite ?
- Oh, non, répondit Marcus d'un ton dégagé. Je me demandais juste si elle joue aussi bien qu'elle... Tu vois ?"
Là, il devait avouer que tout à sa joie de savourer la mine furieuse de son ennemi privilégié. Il n'avait pas vu le poing venir. Il n'avait pas non plus remarqué que tous les amis de Dubois, qui avaient écouté s'étaient tenus prêts à se jeter sur lui. Alors que les Serpentards dont il s'était volontairement éloigné... Bref, Marcus Flint dégustait. Et le temps que ses condisciples viennent en renfort, le professeur Brulopot était déjà intervenu à grand coup de sorts. Il avait même eu le temps de noter le nom de tous les agresseurs, oh zut alors ! Surtout qu'il n'y avait qu'une seule et pauvre victime sans défense, lui bien sûr. Et que pour une fois, on ne pourrait vraiment rien lui reprocher. Non, décidément, à part quelques bleus et sa lèvre en sang, tout allait pour le mieux.
Et tout s'éclaira encore plus dans le monde de Dumbledore lorsque le directeur le fit venir à sa sortie de l'infirmerie. Dans son bureau, les trois autres capitaines attendaient déjà un discours qui ne tarda pas à arriver.
"Mes enfants, quand j'ai conseillé à tous de pratiquer la mixité dans vos équipes, c'était pour offrir aux demoiselles ce même exutoire sportif que vous. Pour qu'elles aient la chance elles aussi de participer à cette activité galvanisante où vous pouvez exprimer toute votre créativité."
Le directeur d'arrêta un instant pour leur adresser un sourire bienveillant et continua.
"Et je dois vous dire que je n'avais vraiment pas prévu ce qui allait se passer. Tant de violence alors que je proposais juste de vous associer les délicieuses jeunes filles qui font tout le charme de Poudlard à votre âge."
Ça y est, on entrait en plein dans le sous-entendu libertin. Et sans même les Harpies de Holyhead, Marcus avait bien fait de s'abstenir.
"Mais j'ai longtemps réfléchi et je me suis rendu compte que je n'avais pas fait attention à ce que je vous comptais vous imposer en même temps que la mixité. C'est d'ailleurs pour cela que je suis revenu sur ma décision et je tiens à vous dire que j'ai bien compris ce qui n'allait pas. Je vous laisserai d'ailleurs partir sur ces derniers mots.
Quand j'ai souhaité rendre la mixité obligatoire, je n'avais pas réalisé que quelque chose que je ne contrôle pas rendrait le tout plus difficile et que c'était à vous de faire vos choix en fonction de ce facteur extérieur à toute volonté, de cette raison du prince."
Marcus riait vraiment en regagnant victorieux sa salle commune. Il n'avait pas compris tout le raisonnement du directeur mais une chose était sûre : avec un illuminé comme ça, même les plans les plus audacieux et incertains pouvaient récolter un succès inattendu. Avec en cerise sur le gâteau le regard noir et les sourcils froncés de Dubois qui ne décolérait pas - à quoi bon démentir, c'était si jouissif.
Enfin quand même, c'était fou ce que le directeur avait réussi à trouver derrière cette bagarre : "Ce contre quoi vous ne pouvez rien : l'amour." Mais où était-il aller chercher ça ?