[entraînement] Plan Tordu Chapitre 7

Nov 15, 2009 09:30


Titre : Un plan tordu , Chapitre 07

Entraîneur : miyusatzuke
Équipe/Joueur(s) : Olivier Dubois, Charlie Weasley, en secondaire quelques Ocs pour compléter l'équipe et tout au fond à gauche Pénélope.
Rating : général pour ce chapitre.

Disclaimer : L'univers et les personnages appartiennent à JKR. Je ne fais qu'emprunter l'ensemble pour jouer avec, pas d'argent dans l'histoire. Cependant l'intrigue et quelques OCs sortent tout droit de mon cerveau tordu, si vous voulez copier, demandez-moi avant s'il vous plait. ;)
Maintenant que la paperasserie est finie, amusons-nous un peu...
C'est l'heure de la petite info complètement inutile, que vous allez peut-être lire et oublier avant la fin de ce chapitre ^ ^.
Celsius, physicien suédois (1701-1744) construisit en 1742 un thermomètre à mercure qui marquait 100° au point de congélation de l'eau et 0° au point d'ébullition de l'eau... oui oui !... Mais en 1745 après la mort de Anders Celsius, Linné (1707-1778) inversa l'échelle des températures et présenta à l'Académie suédoise un thermomètre à mercure qui marquait 0° pour la glace fondante et 100° pour l'eau bouillante (au niveau de la mer). A 4500 m d'altitude par exemple, un Tibétain mesure 81° pour la température d'ébullition de l'eau...
(ça vient des « mathématiques magiques, les maths amusantes » googlable.)

Note de l’entraîneur : Oui, j'ai mis beaucoup de temps à revenir. Je suis vraiment désolé (j'essaierais de pas recommencer). Je suis toute confuse. [real life on]
En fait j'avais carrément arrêté d'écrire, il m'a fallut tout ces mois pour prendre un nouveau rythme et parvenir à gérer l'espace qu'il me faut pour écrire (littéralement, je suis du genre envahissante avec pleins de plots bunny sur autant de petits bouts de papiers) et puis évidemment il en a fallut aussi un peu pour les relectures. [real life off]
Dans l'histoire il n'y a eu que ma bêta pour être plus rapide que l'éclaire. Grand merci à toi !

J'espère ne pas avoir perdue trop la main et avoir écrit une suite correcte. Bonne lecture !

Chapitre 07

Dé-Tensions

O'Beara regardait Deauclaire s'éloigner, la démarche hautaine. Wilzamine avait dû être un canidé dans une vie antérieure car elle sentait les poils de son cou se redresser - un peu plus et elle aurait découvert les dents et grondé. Plus snob que cette Serdaigle, elle n'avait pas encore vu. Comme quoi, on en apprenait tous les jours...
- Non mais de quel droit elle se permet de me parler comme ça ? enragea l'irascible poursuiveuse.
- On lui a demandé de venir pour tenter d'arranger les choses, plaida Olivier.
- "Sois honnête avec toi-même ! Si tu refuses une joute verbale, c'est bien parce que tu as peur de perdre la face, non ?" mima O'Beara d'une voix aiguë en faisant de grands moulins des bras. Il est pas question que je lui parle ce soir !
- Olivier n'a pas complètement tort, contra Marvin. Il faut que tu réintègres l'équipe, tu ne peux pas nous abandonner comme ça !
- Mais je ne vous abandonne pas du tout ! Je suis là, que je sache ! protesta Wilzamine en soulignant son exclamation d'un coup de poing sur la table. La poursuiveuse les détailla les uns après les autres.
- Je suis partie pour vous ! continua-t-elle. Il faut que Charlie se rende compte qu'il y a des limites à ne pas dépasser. Il n'a pas à vous traiter comme ça, problèmes psychologiques ou pas. Tout comme cette Serdaigle n'a pas à se prendre pour la reine, problèmes d'ego ou pas.
La jeune fille renifla pour conclure et croisa les bras. Tout était dit, non ?
- Partir n'est pas la solution, déclama Olivier soudainement avant d'écrire sa phrase dans son carnet.
Wilzamine soupira et demanda :
- Dubois, qu'est-ce que tu scribouilles là, au juste ?
- Attends, je tiens le bon bout !
- Dubois... gronda Wilzamine pour insister.
- Si tu pars pour de vrai, tu trahis l'équipe, toute l'équipe mais aussi l'esprit d'équipe, et plus grave : l'esprit du Quidditch ! Alors ta position est fragilisée, c'est grave, l'enjeu n'en vaut pas la chandelle.
Wilzamine soupira et se pinça l'arrête du nez.
- Mais qu'est-ce que tu racontes encore comme bêtises ?
- Au fond, ce qu'on pense : tu nous as trahis en mettant les voiles, du coup on se demande... "Si elle est capable de nous abandonner en plein entraînement, ne l'est-elle pas en plein milieu d'un match ?"
admit Cesar en adressant un geste approbateur de la tête à Olivier.
- Vous êtes tous des demeurés ! fulmina-t-elle.
La table explosa en remarques et autres commentaires. Chacun tentait de démontrer son point de vue à O'Beara en même temps quand Madame Pince les mit à la porte de la bibliothèque avec force. Se rendaient-ils seulement compte de la chance qu'ils avaient de disposer d'une telle bibliothèque ? Ah, la jeunesse ! De son temps, ils avaient plus de respect !

Le groupe de jeunes « délinquants » se retrouva donc dans les couloirs de Poudlard. Ils firent silence l'espace d'un instant avant de reprendre leur bruyante polémique sans se soucier le moins du monde des regards curieux lancés par les autres habitants de l'école. Les minutes s'écoulèrent sans que personne ne trouve de terrain d'entente. Dans tout ça, Grant tentait de reprendre les choses en main pour traîner l'équipe jusqu'à la Tour Gryffondor. Pas la peine de laver son linge sale en public et surtout pas la peine que les Serpentards apprennent leurs dissensions.
Autant demander à un mur de bien vouloir s'écarter.
- Je crois que je suis fatigué.
La déclaration sans énergie de Dubois tomba dans un de ces trous sonore que peuvent connaître les brouhahas, séchant toutes reprises avant même leurs conceptions.
Dubois, fatigué ? La fin du monde était donc si proche ?
Abasourdis, les membres de l'équipe ouvraient la bouche, la refermaient, sans avoir trouvé quelque chose à dire pour casser l'ambiance étrange qui les frappaient. Olivier les regarda. Ils attendaient tous qu'il s'explique. Il se tourna alors vers Wilzamine :
- Je... je suis juste déçu.
Le gardien se retourna, dans l'idée de rejoindre la Tour, le pas théâtral, mais la poursuiveuse l'arrêta d'une main sur l'épaule, pas dupe pour deux mornilles. Elle le fixa droit dans les yeux et, la voix posée comme si elle lui annonçait un drame, lui dit :
- Olivier, il faut que tu sois conscient que les joueurs de l'équipe ne souhaitent pas tous devenir professionnels.
Sur ce, ce fut elle qui le planta là pour regagner la Tour.
Dans le silence toujours surréaliste, Acuben rappela qu'il ne leur restait qu'une heure avant le repas du soir et que Poufsouffle rencontrerait Serdaigle dans tout juste une petite quinzaine de jours.
- Je suis sûr qu'il y aurait quelque chose à faire, continuait-il.
Face à l'incompréhension générale, le remplaçant tenta d'expliquer :
- Imaginez un instant que les Serpentards finissent derniers dans le classement ?
- Quoi, derrière Poufsouffle ? s'étonna Grant, plus que sceptique.
- Mais oui, s'ils marquent assez de points, avec ce qui sert de passoire à Serpentard, ils peuvent s'en sortir, continua le jeune joueur.
- C'est pas possible, contra Cesar. Tu étais où l'année dernière ? On fait pas plus mauvais que Poufsouffle.
- Cette année, ils ont choisi leurs membres parce que c'était gentil de leur part, renchérit Nicolaus. Vrai de vrai, j'y étais.
- Par contre, Serdaigle se défend bien, remarqua Septimus. Je les vois bien troisièmes, les couleuvres.
- Ah ouais, ça, ce serait cool ! approuva Marvin. Ils s'étoufferaient dans leur ego.
La perspective de leurs meilleurs ennemis surpassés par les 'intellos' les laissa rêveurs quelques instants.
- Bon, comment on fait ? questionna Marvin.
- Oui, on a besoin d'un plan. Je les ai vus à l'entraînement, ils sont un peu faibles en attaque, remarqua Nicolaus.
- Ils ont toujours été faibles en attaque, fit Marvin avec une moue dédaigneuse.
- On leur envoie Charlie, proposa Septimus avec un rictus mauvais.
- Cornfoot ne voudra jamais, opposa Marvin. Il est persuadé qu'on l'espionne ! Sa promotion de capitaine l'a rendu paranoïaque, ajouta-t-il après un temps.
- Ben quoi, c'est vrai que je l'espionne ! admit Nicolaus.
Le jeune homme, n'ayant pas trouvé de règle interdisant formellement de traîner autour du stade, passait beaucoup de temps à chercher l'inspiration lors des entraînements des autres équipes. Ça s'était révélé très utile quand Mur, le gardien Serpentard, avait tenté de trafiquer le balai de Charlie (depuis, le capitaine dormait avec l'engin).
- Il nous faudrait un transfuge, réfléchit à voix haute Septimus.
- C'est quoi, un transtrusque ? questionna Olivier.
- Il nous faut Pénélope, intervint Grant.
Et tous se tournèrent vers Olivier. Ce dernier, inconscient qu'un drame se jouait, insista :
- C'est quoi, un transtuge ? Ça fait très nom de gâteau, ça se mange ? Je suis pas sûr que faire grossir les Serdaigles nous soit utile. Le rapport poids-puissance du balai est très important.
- Mais non, idiot ! C'est pas un gâteau, c'est un traître ! Un transfuge, c'est un déserteur qui passe à l'ennemi. Il faut juste espérer que la fille ne tienne pas trop de la prêtresse Vong Elan, expliqua Grant.
- Hein ? Qui c'est, cette prêtresse ? Encore ton délire de guerres de l'étoile moldu ? Et puis je suis pas idiot et je suis sûr que mis à part Septimus, y avait que toi pour savoir ce qu'était un transmugue ! s'énerva un peu le gardien.
Il quêta du soutient auprès de ses coéquipiers, qui trouvèrent subitement leurs ongles très intéressants. De son côté, Grant voulut approfondir son image :
- La prêtresse Vong Elan avait donné des informations à la Nouvelle République pour contrer l'invasion Yuuzhan Vong sur la planète Ord Mantell. Le problème, c'était qu'elle avait surtout dans l'idée d'y détruire les Jedis.
Les Gryffondors froncèrent les sourcils, en pleine réflexion.
- Tu veux dire que Pénélope pourrait vouloir nous voir perdre ? reformula Olivier.
Il ne paraissait pas convaincu. Après tout, la jeune fille l'aidait dans ses cogitations sur le Sport des Sports.
- Elle est Serdaigle ! justifia Grant. Elle voudra voir sa maison gagner la Coupe.
- C'est pas faux, approuva le gardien.
L'idée les plongea tous dans une intense réflexion. Un Serdaigle pouvait-il être perfide ?
- Si on lui demande de trahir sa maison pour la nôtre, elle fera de moi de la pâtée pour fléreur, ajouta Olivier. Je sais pas si vous l'avez déjà vue une baguette à la main mais elle fait peur.
- Tu es nul en sortilèges, remarqua Marvin, c'est pas dur de t'impressionner.
- C'est ma fête ou quoi, aujourd'hui ? se plaignit le gardien.
Marvin allait ajouter quelque chose quand Dawe le coupa :
- Ça suffit, vous deux !
- Les Serdaigles ne peuvent pas nous battre, même s'ils s'entraînent ! déclara subitement avec force Cesar.
Seulement, c'était plus pour se convaincre qu'autre chose. L'équipe des bleus n'avait jamais été évidente à vaincre, alors si en plus ils les aidaient à renforcer leurs points faibles...
- Je préfère encore galérer face à Cornfoot plutôt que Gildas nous vole la Coupe, déclara alors Olivier avec de la rage dans la voix.
Et tous approuvèrent. Maintenant, il ne restait plus qu'à trouver le pigeon qui aurait la délicate mission de faire de la hautaine Serdaigle leur intermédiaire.
Évidemment, Dubois fut désigné volontaire.

Le petit bout de temps qui leur restait avant la confrontation du soir passa trop vite aux yeux de Grant.
Le batteur avait retrouvé son capitaine dans le parc de l'école, pour apprécier toute l'étendue de son affreux caractère. Weasley, en l'apercevant, commença à lui détailler tout ce qu'il prévoyait de faire de Crurispurpureus - il hésitait entre vandaliser ses affaires et trouver un moyen de l'humilier en public - et ne s'arrêta qu'en s'asseyant à table. Une certaine personne lui avait cloué le bec rien que par sa présence : Wilzamine s'était installée en face.
Charlie renifla, constata que toute son équipe s'était réunie dans son coin de tablée, puis planta son regard dans celui de la poursuiveuse dans l'unique but de la mettre mal à l'aise.
Le repas se déroula dans une atmosphère tendue. Charlie était clairement hostile et Wilzamine le lui rendait bien.
Le ventre plein, l'irascible capitaine se calma un petit peu. Au lieu de la fixer froidement, il se mit à lancer des piques mesquines.
- Tu es sûre que tu veux manger ce friand ? Pense à ta ligne.
- Et toi, si tu continues à ouvrir la bouche, je ne suis pas sûre que tu conserves toutes tes dents.
Les vaines tentatives de Grant pour inclure Weasley et O'Beara dans une conversation plus calme se soldèrent toutes par de catastrophiques dérapages.
Lorsque Dawe s'enquit de l'épaule de Charlie, Willy demanda malicieusement la date à laquelle il pourrait remonter sur un balai.
Quand, après ça, le pauvre batteur tenta de les intéresser aux derniers films qu'il était allé voir chez son père moldu, Charlie se demanda à voix haute si une fille pouvait se passionner pour autre chose que les collections à l'eau de rose de chez Émotions Sorcières.
Désespéré, Grant chercha de l'aide auprès des autres, Marvin trouva dans la seconde un passionnant sujet de conversation avec Cesar, Septimus l'abandonna lâchement en posant des questions sur son carnet à Dubois. Personne ne voulait se mettre entre les deux pires caractériels de l'équipe.
Et puis, finalement, les terreurs n'eurent plus besoin de lui pour se faire la guerre à coups de mots.
- Hé bien quoi, être parjure ne te suffisait plus, il fallait en plus que tu sois une brute ?
- L'étendue de ton vocabulaire m'étonne. Ta petite phrase, tu l'as apprise par cœur ?

Une douloureuse heure s'étira avant d'enfin s'achever par l'arrivée à leur table de Pénélope. Wilzamine achevait tout juste son insulte quand la Serdaigle fit signe à Grant de vider le siège pour s'y installer. Ils se redressèrent dans un bel ensemble, Dawe pour se décaler d'une chaise, Charlie et Willy pour la fixer d'un air incrédule.
- Tu fais quoi, là, au juste ?
- Je m'installe, tu le vois pas ? Vous devriez vous asseoir vous aussi.
Ils s'exécutèrent, surtout pour l'entendre s'expliquer. Mais la poursuiveuse ne lui en laissa pas le temps :
- Et on peut savoir pourquoi, toi, tu t'installes ? questionna O'Beara, hargneuse.
Wilzamine aurait bien voulu que son agressivité suffise à la faire fuir. Au lieu de quoi, Pénélope se montra encore plus condescendante.
- L'aurais-tu oublié ? Pourtant, notre accord ne remonte qu'à quelques heures.
« Serait-elle revenue sur sa décision ? » s'interrogea la Serdaigle. Elle retint de justesse un soupir. Les Gryffondors...
- Il n'y a jamais eu aucun accord entre nous deux, grinça la poursuiveuse.
- Je sais, le poisson rouge fait mieux. Sa mémoire se compte en secondes mais ce n'est pas une raison.
Elle fixa Wilzamine et ajouta :
- Je pense que tu devrais peut-être consulter. Alzheimer si jeune, c'est rare, mais ça existe.
Willy devint rouge pivoine. Elle eut du mal à se retenir de frapper la table.
- Je crois que je vais la tuer, confia-t-elle assez fort à Grant.
- Bon, on peut commencer ?
- Est-ce que je pourrais savoir ce qui se passe ici ? demanda enfin le plus concerné.
- Comment ça, on ne t'a pas expliqué ? Entre deux insultes, Wilzamine ne t'a rien dit ?
- Non, rien, fit Weasley, le ton sec.
L'expression à la fois amusée et dédaigneuse de la Serdaigle avait le don de l'énerver. Pénélope inspira un grand coup et se lança :
- Alors voilà, il semblerait qu'un problème profond provoque des dissensions dans ton équipe, Capitaine Weasley, commença-t-elle en appuyant fortement sur les termes "dissensions" et "capitaine". Tu es d'accord avec le fait qu'une équipe se doit d'être le plus unie possible afin d'augmenter son efficience ?
- Ha, c'est bon, ça ! commenta Olivier en sortant son carnet rouge.
Charlie et Pénélope ignorèrent son interruption. Elle attendait une réponse, apparemment, alors il hocha de la tête pour qu'elle poursuive.
- Bien. Donc vous vous devez de régler ce problème. Je suis là sur la demande de certains membres pour servir de médiatrice. Nous avons, cet après-midi, abordé le sujet pour établir une ligne de conduite. Au vu de votre mentalité très... très... enfin, agre... Gryffondor - bref, au vu de l'humeur des tiens, nous avons opté pour un traité de paix. Il se décline en quatre grands points avec lesquels ils ne souhaitent pas transiger. Cependant, avant, afin de conserver la cohérence de notre démarche, je vais demander à Wilzamine O'Beara présente ici de te faire des excuses.
- Va crever ! fit la poursuiveuse entre ses dents.
Mais c'était pas vrai ! Elle perdait pas le nord, celle-là, avec ses grands mots et ses airs pompeux... Il n'était pas question qu'elle s'écrase comme ça aux pieds de qui que ce soit, et surtout en face de tout le monde. La Serdaigle dut y penser elle aussi parce qu'elle proposa de déplacer leur "délégation" dans un endroit, elle la citait, "plus propice au calme".

C'est ainsi qu'ils recommencèrent au pied du stade.

Le soleil avait complètement disparu derrière l'horizon et les gradins se découpaient en une masse sombre sur le fond du ciel où les étoiles pointaient. Aucune équipe ne s'y entraînait, on y trouvait seulement Hagrid en train de s'occuper de la pelouse avec des outils moldus. Certains pensaient qu'il était cracmol, comme Rusard. Le groupe d'élèves tira les baguettes et bientôt ces points de lumière chassèrent la nuit de leur lieu de rassemblement.
Pénélope laissa de côté le gardien des clefs pour reprendre son argumentation. Elle était parvenue déjà à faire faiblir la volonté de Wilzamine-tête-de-pioche et elle avait bien l'intention de réitérer l'exploit - non mais ! Elle n'allait pas se laisser damer le pion par une vulgaire Gryffondor sur le domaine favori de sa maison.
La Serdaigle essaya tout : les menaces (« Si tu veux pouvoir remonter sur un balai, montre-toi conciliante »), les cajoleries (« Allez quoi, tu es une fille intelligente »), la logique (« C'est donnant-donnant : tu t'excuses et il te reprend dans l'équipe »). En même temps, les « tu pourrais faire un effort pour la magnificence du Quidditch » de Dubois ne l'aidaient pas beaucoup. Et puis enfin, entre deux-trois soutiens timides de la part de ses autres collègues, Pénélope testa la testostérone - peut-être qu'à force de côtoyer tant de mecs...
- Ce serait le plus honorable de ta part !
Elle n'avait pas dû taper bien loin parce que c'était là que Wilzamine avait explosé.
- Honorable ? Honorable ? Tu sais ce que ce serait, un comportement honorable ? Ce serait que lui (là, la furie planta son doigt sous le nez du concerné), il s'excuse auprès de toute l'équipe. Parce qu'il ne faudrait pas qu'on oublie que je fais ça pour tout le monde, ajouta-t-elle en foudroyant des yeux ses camarades.
C'était clairement devenu son leitmotiv.

Depuis le début du débat, Charlie avait conservé un silence obstiné. Il refusait de se prêter au jeu, tout comme Wilzamine, et surtout il refusait de reconnaître une culpabilité qu'il n'avait pas. C'était elle, après tout, qui avait réagi au-delà de toute mesure, pas lui.
Et comme, la seule fois qu'il ouvrit la bouche, ce fut pour exposer ce fait sur un air buté, Wilzamine explosa une seconde fois. Le ton monta tout de suite entre eux et l'équipe trouva d'autres sujets de conversation pour cette soirée, les laissant se crêper le chignon à loisir. Toute l'équipe, sauf Dawe.
Pénélope se pinça l'arrête du nez, maudissant intérieurement tous les dieux qui l'avaient mise dans cette position. Toutes ses leçons de diplomatie ne lui servirait à rien dans ce cas-là. Est-ce que les relations internationales pouvaient ressembler à... ça ? Est-ce que la possibilité d'exercer son talent de médiatrice valait de se prendre la tête avec des Gryffis pur jus ?
À côté d'elle, Grant poussa un long soupir et observa ses amis se crier dessus à qui mieux mieux.
- On va pas pouvoir avancer, ils ne s'écoutent pas, marmotta la Serdaigle, plus pour elle même que qui que ce soit d'autre. Ils sont tous les deux aussi bornés l'un que l'autre.
- Ils sont trop fiers pour rendre les armes. On commence à avoir l'habitude, répondit son voisin.
Pénélope se tourna vers lui, un sourcil levé. Grant s'expliqua :
- Tous les ans, c'est le même manège, ils se disputent comme des chiffonniers avant Noël. L'année dernière, c'était parce que Charlie avait plaqué une copine de Willy. Celle d'avant, c'était parce que Willy avait dragué trois mois durant Egoi Equidem, un cousin de Crurispurpureus. Un Serpentard, précisa-t-il devant l'air intrigué de son interlocutrice. Mais, déjà à la base, elle faisait ça pour se venger de la fois d'encore avant où Charlie avait eu le malheur de lui demander de faire attention à qui elle fréquentait parce qu'il soupçonnait fortement Gildas de fomenter des complots. Il se trouve qu'il n'avait pas eu tellement tort puisque Nicolaus les a vus saboter son balai quelques temps après, seulement Willy avait largement eu le temps de prendre la mouche. En fait, je crois bien qu'on peut dire que leur amitié, étrangement, se base sur des disputes. Le jour de sa sélection, Willy et lui ont passé la journée à se crier dessus. Soi-disant qu'il aurait eu des propos machos... J'en suis pas convaincu, parce qu'elle prend facilement les choses de travers, surtout si ça vient de lui.
- Attends une seconde. Tu veux dire que O'Beara est capable de se venger d'un truc un an plus tard ?
- Quoi, rapport à la liste des gens fréquentables ? Non mais faut pas faire attention à ça, Charlie fond un câble régulièrement avec la saison de Quidditch. En dehors de ça, il est sain d'esprit.
- Je parle de Wilzamine, précisa Pénélope.
Il n'y en avait pas un pour rattraper l'autre.
- Ha oui ! Oui oui, c'est une rancunière.
- Si c'est à ce point, je vois pas trop ce que je fiche ici. Je doute de pouvoir attirer leur attention.
Grant revint au présent. La situation semblait différente de leurs disputes habituelles. C'était la première fois qu'elle le frappait. C'était la première fois aussi qu'aucun des deux ne trouvait le moyen de s'excuser dans la demi-heure (même sous de fallacieux prétextes : « Si on se réconcilie pas je vais mal dormir cette nuit et on va moins bien gagner, alors je m'excuse, et je vais me coucher. Là ! »). Que la journée avait été longue ! Il avait envie de les laisser mariner dans leur jus, d'aller se coucher et de voir si demain ne serait pas plus vert.

Malheureusement, il eut l'occasion de réaliser son souhait. La médiation fut un beau flop. Pendant qu'il discutait avec la Serdaigle, d'autres reproches ressortirent pour se mettre entre la poursuiveuse et son capitaine. Après ça, aucun d'entre eux ne voulut baisser les armes en dépit de tous les efforts diplomatiques de Pénélope et c'est après un ultime mouvement de colère qu'ils retournèrent à la Tour chacun de leur côté, sans plus s'adresser la parole. En fait, ils n'avaient fait qu'empirer la situation.
Il ne restait plus que le gardien pour faire la constatation de leur triste état.
- Si on avait crevé l'abcès dès le début, on n'en serait pas là. Toujours entretenir un climat de communication au sein de son équipe !
- Olivier, le coupa Grant.
- Oui ?
- Tais-toi.
Dawe n'était pas d'humeur. Le regard fixé sur le dos de son rouquin d'ami, il tentait de tirer toute cette histoire au clair. Ils avaient tout fait pour régler cette histoire sur le champ. Etait-ce une erreur ? Ça avait toujours été explosif entre Charlie et Wilzamine, ils avaient un caractère trop semblable pour qu'il en soit autrement. Auraient-ils dû les laisser se débrouiller tout seuls ? Cependant, il lui semblait que ces chamailleries étaient une forme d'amitié, non ?
« Elle reviendra, non ? Il la reprendra, n'est-ce pas ?
...
Quelle longue journée ! Ça ira mieux demain. »

Le capitaine et sa poursuiveuse se firent la tête encore trois jours. Trois longues journées où ils se traitèrent avec froideur. Le fait que le coq invisible ait continué à chanter tous les matins n'y était certainement pas étranger. Apparemment, O'Beara en avait assez de crier, donc elle évitait toute personne en rapport avec le Quidditch, et Charlie « n'adressait pas la parole aux traîtres ».

Le quatrième matin, ils revenaient d'un entraînement difficile où ils avaient revu absolument toutes leurs techniques d'attaque (ce qui faisait beaucoup) et s'installèrent avec lourdeur à table pour le petit déjeuner. Septimus et Cesar avaient rejoint leurs propres amis, tout comme Acuben, en passe de devenir titulaire. Marvin était resté avec eux mais surtout parce qu'il suivait Olivier, qui avait conservé sa place habituelle à gauche de Grant. Charlie s'affala en face de ce dernier, toujours de méchante humeur. Heureusement pour eux, il boudait ce jour-là. Donc pas de cris, pas de remontrances à tous bouts de champ, pas de discours culpabilisants. Non, juste des regards chargés de menaces et des silences lourds à couler un navire. De fait, ça laissait un peu respirer les autres. Marvin était d'ailleurs passé à un autre sujet. Sa dernière marotte était le capitaine adverse. Il semblerait que Gildas Crurispurpureus s'était fait « Duboïser » et qu'il se soit mis lui aussi à prendre des notes de façon frénétique. Et comme pour le premier, Marvin était très curieux de savoir ce que pouvait bien contenir ces notes. Olivier remplaçait Wilzamine dans ses plans, persuadé qu'il devait préparer une nouvelle félonie contre leur équipe. Grant ne participait que mollement à la discussion. Ils avaient déjà perdu contre Serpentard et, comme on ne pouvait rejouer un match déjà fait, Dawe était persuadé que Gildas devait comploter contre Serdaigle. Le vert ne pouvait honnêtement craindre Poufsouffle - personne ne craignait Poufsouffle.
La discussion était animée entre le gardien et le poursuiveur sur « comment jeter un œil discret par dessus l'épaule d'un Serpentard ? » quand Wilzamine passa derrière Charlie, faisant mine de ne pas les voir. Marvin eut alors comme un vieux réflexe :
- Willy ! Qu'est-ce que tu penses de mon plan ?
La jeune femme fit une micro-pause, puis détourna vivement la tête, avec l'intention de poursuivre son chemin. Ce qui acheva d'agacer Grant, qui rugit de tous ses quatre-vingt dix kilos :
- Y en a marre !
Il avait hurlé si fort dans la grande salle que presque tout le monde s'était tu pour le regarder. Bon, et maintenant ? Le batteur se leva, les yeux plantés dans ceux de la jeune femme, et lui désigna la place vacante à la droite de Charlie.
- Installe-toi avec nous.
Il avait dit ça comme un ordre et, comme elle hésitait, il ajouta un peu plus doucement :
- Je t'invite.
Surprenant tout le monde, elle accepta.
Une fois son bol de café au lait servi, elle jeta un regard interrogateur à son géant d'ami. Elle lui laissait l'initiative et il ne savait pas très bien quoi en faire.

- Par la barbe de Merlin, vous êtes amis ! Qu'est-ce qu'il vous faut de plus ?
- J'veux des excuses, et la promesse qu'il ne recommencera pas, grincha Willy. Combien de fois faut que je le répète ?
Dawe abattit son poing sur la table.
- Des excuses ? Des clopinettes, oui ! On est des lions, pas des blaireaux, on s'excuse pas ! On agit !
- Ha ? fit-elle sans regarder son voisin de tablée.
Grant la vit tourner et retourner sa phrase dans tous les sens pour enfin tomber d'accord avec lui. Elle décréta :
- Dans ce cas, je veux une action.
Le rouquin, qui ne s'était pas départi de son air buté, se contenta d'émettre un « grumph ». Wilzamine le prit pour un encouragement et elle continua :
- Y a un piaf dans ma chambre, un du genre si discret qu'on peut pas s'en débarrasser.
La jeune femme se tourna enfin vers Weasley pour conclure :
- Tu t'en charges ?
Le capitaine « grumpha » une seconde fois, la poursuiveuse hocha de la tête et mordit dans sa viennoiserie.
Grant n'aurait su dire si l'incident était clôt mais, déjà, il y avait un mieux.

La situation évolua un peu. Comme convenu, ne venait à présent aux entraînements matinaux que les 'volontaires'. Il était à noter, cependant, que la grande majorité de l'équipe se sentait très volontaire lorsqu'au banquet du soir un certain capitaine de leur connaissance leur posait la question sur un ton lugubre. Wilzamine se présenta même une fois, soi-disant pour voir ce qu'ils pouvaient bien y faire, et Charlie se contenta de « grumpher » quand elle reprit son poste mine de rien.

La semaine s'étira en longueur. Grant revenait de l'infirmerie, où il avait tenté de soudoyer madame Pomfresh. Elle avait été catégorique :
- Ce n'est pas parce que vous menacez de m'envoyer tous les Serpentards en petits morceaux que je vais laisser monsieur Weasley remonter sur un balai. S'il n'avait pas forcé sur son bras, il y serait déjà. Vous êtes réellement pénibles ! Allez donc dire aussi à monsieur Dubois que ses quinze poèmes par jour ne marchent pas plus que votre misérable chantage.
- Ça se voit que ce n'est pas vous qui le côtoyez...
- Je soigne aussi miss McGonagall. C'est un trait que vous partagez avec tous ceux de votre maison, il faudra vous y faire. Maintenant filez !
- Dites-moi au moins combien de temps encore vous allez le clouer au sol !
- Il faudrait déjà qu'il reste réellement tranquille, jeune homme ! Il faut à son corps une vraie semaine de repos. Attention, une de sept jours et pas une de sept heures ! Tant qu'il s'agitera, les potions que je lui donne seront ralenties.
Grant lança à l'infirmière son meilleur regard de chien battu accompagné de son « s'il vous plaît » numéro 6, celui à fendre les cœurs tendres. Madame Pomfresh ne semblait pas disposer de cœur à faire fondre et elle le chassa avec la promesse que, s'il restait à l'embêter une minute de plus, elle lui faisait passer un check-up complet, ceux du genre où on avale les concoctions les plus affreuses.

Le soir était tombé depuis plusieurs heures maintenant. Tout le château de Poudlard dormait du sommeil du juste. Tout le château ? Pas tout à fait. La Tour des Gryffondors comptait une petite pièce de bureau, auparavant utilisée par les préfets, mais à présent fort peu utilisée parce qu'aveugle, exiguë, et empestant les livres colonisés par les moisissures. Le fait qu'elle soit aussi au fond d'une partie labyrinthique du château avait achevé son oubli complet. Cette petite pièce retrouvait aujourd'hui une nouvelle jeunesse. Une secte étrange d'encapuchonnés de noir y tenait sa première étrange réunion.
- Tu connais celle de la sorcière bouclée, du scroutt à pétard et du gnome ?
- Non, et je ne veux pas la connaître.
- C'est un tort...
- Elle est vraiment marrante. Alors on va te la raconter quand même.
(Soupir.)
- Vous pouvez me rappeler pourquoi vous êtes là ?
- Parce que nous sommes vos chevaliers servants... Que dis-je ? Vos guides servants, gente dame.
- Parce que nous vous sommes complètement indispensables.
(Re-soupir.)
- Bon, alors, cette blague...
- Tout le monde est là ? On peut commencer, alors, avant que j'en prenne un pour taper sur l'autre.
- Que de rudesse !
- Et nous qui croyions qu'elle nous aimait.
- Mais bien sûr, qu'elle nous aime...
- Seulement, elle ne le sait pas, c'est tout.
- Bon, alors, on est là pour faire le point sur les actions que nous allons mener.
- Haa, cesse de prendre cet air de conspirateur ! On est là parce qu'il faut clouer au sol Charlie et que, s'il nous entend, ça sera la fin du monde.
- T'exagère, la fin du monde c'est trop cher pour lui.
- Il n'aurait pas assez de toute sa vie pour nous dédommager.
- Par contre, c'est tout à fait dans ses possibilités de faire de votre vie un enfer de tous les jours.
- Ça, ce serait vraiment trop drôle. Est-ce qu'on fait bien de les aider ?
- Mais bien sûr, c'est aussi très drôle de comploter contre notre frère.
- Ho oui, c'est bien vrai !
- Est-ce que vous allez nous laisser en placer une ?
- Oui, nous vous laissons la parole.
- Bon alors, parce qu'en fait si on réfléchit bien, y a pas que contre Charlie qu'il faut comploter, y a aussi contre Gildas. Ça va faire deux semaines que... bref, que vous-savez-quoi s'est produit et on ne s'est toujours pas vengés.
- Pour ça, ne vous en faites pas, on y travaille.
- Ils vont en avoir pour leur frais.
- Nous on vise l'ensemble de l'équipe !
- Et nous aussi, on aimerait bien y participer.
- Est-ce que notre plan peut inclure des participants supplémentaires ?
- Non, je ne pense pas. Tu le sais aussi bien que moi.
L'assemblée explosa en commentaires peu flatteurs.
- Par contre, on pourrait modifier le plan d'origine pour vous inclure.
- Et puis n'oubliez pas qu'il faut faire en sorte que Serdaigle gagne contre Serpentard avec au minimum 170 points pour qu'ils leur passent devant.
- Il nous reste peu de temps pour les entraîner, même s'ils étaient d'accord. Le match est dans à peine plus d'une semaine.
- Attendez que je récapitule : il faut coincer Charlie, se venger des Serpentards et faire gagner les Serdaigles. Vous comptez sérieusement faire tout ça en même temps ?
- C'est pas impossible, qu'est-ce que tu en penses ?
- Si on s'y met tous ensemble, on doit être en mesure de monter un plan assez tordu pour atteindre tous nos saints objectifs.
L'un des participants sortit de sa robe noire un carnet rouge vif dont l'usure témoignait du grand usage qu'il en faisait :
- J'ai ouvert depuis la dernière fois une section 'offensives'. J'ai plein de théories qui pourraient nous aider.

.°.
À suivre...

Alors ? Ce n'était pas trop affreux ? Un petit commentaire ?
La suite est en bonne voie, je planifie qu'elle tombe entre des mains compétentes dans deux semaines. Vous devriez être en mesure de la lire donc dans trois.
A bientôt.

oc, entraînement, fic, pénélope deauclaire, charlie weasley, oliver wood

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