(no subject)

Dec 23, 2011 22:19

J'évite autant que possible de regarder en arrière, je ne suis pas très à l'aise avec ca. Et puis hier en fin d'après-midi j'ai mis 2 pulls dans un sac à dos et je suis partie voir la mer, sur un coup de tête. Dans le train qui me menait vers la Méditerranée, ca me semblait une bonne idée. Mais quand je me suis retrouvée seule, débarquée dans ma gare de destination, la nuit tombée et sans endroit pour dormir, je me suis dis que je n'étais qu'une sombre idiote. Comme il n'y avait plus de train pour rentrer, que je n'avais pas fais tout ce chemin pour rien, j'ai longé le chemin qui mène à la mer sur plusieurs kilomètres avant d'arriver sur la plage. Il devait être 23h30 ou minuit et j'avais la nuit devant moi. J'ai parcouru la plage quelques heures, juste la mer, la lune et moi et au bout d'un moment je me suis assise dans le sable, face à l'eau.
Et j'ai regardé en arrière.
J'ai pensé à toutes ces rencontres, tous ces moments qui avaient eu leur importance.
J'ai pensé à tous ces gens qui étaient restés en arrière pour pleins de raisons.
Et je me suis dis que j'aimerai qu'il reste encore un écho de nos soupirs pendant les nuits estivales en Arles, que cette paire de converse bleue soit toujours entrain de se promener entre Rouen et le Havre, que mon trademark rose soit encore visible dans cette salle de bain stephanoise, qu'on retrouve un jour ce pot de confiture rempli de vodka tic-tac caché dans la Pep', que les BDs Peter Pan de Loisel continuent leur chemin entre Arhus et Nancy, que résonne toujours des "pigue" et des "bigornal", et plus récemment encore que Kroupskaia continue quelque part de nous parler en allemand et des échos de la fugue estivale dans le Tarn ponctué de cri de caniche et de mouette écrasée.
Passer une nuit sur une plage déserte avec ses souvenirs et ses fantômes, perdue dans le vent et transie de froid et de fatigue, c'est long.
Mais à 5h du matin, quand j'ai fais le chemin en sens inverse pour retourner à la gare, et à 6h30 quand je suis montée dans le train qui m'a ramené à Toulouse, j'avais la nausée suite à l'épuisement, mais j'étais appaisée, plus sereine. Il y a toujours des choses qui m'effrayent, qui m'attristent, que j'aimerai changer, mais je ne désespèrent pas même si ça ne reste que des mots qui ne changeront pas grand chose. Je ne perds pas espoir d'entendre un jour ces mots, ces phrases que j'attends.

Il y a deux jours, j'ai été offerte en cadeau de Noël, et ça a été une expérience très intéressante et sympa.
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