De l'abandon en général, de Beckett en particulier.
Elle referma son livre, une pièce de théâtre de Beckett et paru songeuse un instant. Elle hésita...
Puis elle se leva, et devant sa psyché s'exclama théâtralement
" Ainsi donc oui, j'ai l'impression d'avoir été trompée, il y a vice de procédure..."
Sa voix chuta, et elle ricana, elle était ridicule et s'en rendait bien compte.
A voix basse, elle poursuivit
"Il y a eu dol, je proteste"
Faiblement certes, ajouta-t-elle mentalement.
C'était stupide, ce n'était que des mots jetés au vent, mais... Oui ça faisait du bien, alors elle continua
"Oui, j'ai l'impression qu'on s'est un peu joué de moi. On m'a promit la lune et il n'y avait finalement pas de frangipane dans ma galette."
Elle grimaça, si elle commençait avec les images de bouffe, la métaphore pouvait se filer à l'infini, s'effilocher même.
Elle prit une inspiration et lâcha
"Je suis un peu déçue." Puis plus bas "j'attendais plus." La suite fut inaudible.
Elle se laissa retomber sur son lit et Beckett prit cher, son séant sur sa première.
Ça n'était qu'une répétition improvisée, il faudrait trouver le courage de monter sur scène un jour. Sur sa scène, celle de sa vie, là où son ombre jouerait les spectateurs attendris.
Et ça sera autrement plus difficile de se jeter dans le vide, d'un côté ou de l'autre.
C'est pour ça que jusqu'à présent, elle avait toujours repoussé l'échéance d'un haussement d'épaule un peu triste, un peu maladroit.
Mais il fallait.
Où alors, elle irait mettre le monde en bouteille...
Ça m'est venu un soir en sortant du métro. J'avais passé la journeée à la BU, le nez plongé dans mes bouquins sur ma chère Russie. et j'ai imaginé cette narratrice, seule avec son reflet face à ses doutes et ses problèmes.
Une fois chez moi, un thé brulant entre les mains, j'ai écris ce très court texte qui s'était imposé, et je me suis plongée dans la lecture d'une pièce de Sarah Kane.
Ais-je déjà dis à quel point je peux apprécier Sarah Kane !
Puis elle se leva, et devant sa psyché s'exclama théâtralement
" Ainsi donc oui, j'ai l'impression d'avoir été trompée, il y a vice de procédure..."
Sa voix chuta, et elle ricana, elle était ridicule et s'en rendait bien compte.
A voix basse, elle poursuivit
"Il y a eu dol, je proteste"
Faiblement certes, ajouta-t-elle mentalement.
C'était stupide, ce n'était que des mots jetés au vent, mais... Oui ça faisait du bien, alors elle continua
"Oui, j'ai l'impression qu'on s'est un peu joué de moi. On m'a promit la lune et il n'y avait finalement pas de frangipane dans ma galette."
Elle grimaça, si elle commençait avec les images de bouffe, la métaphore pouvait se filer à l'infini, s'effilocher même.
Elle prit une inspiration et lâcha
"Je suis un peu déçue." Puis plus bas "j'attendais plus." La suite fut inaudible.
Elle se laissa retomber sur son lit et Beckett prit cher, son séant sur sa première.
Ça n'était qu'une répétition improvisée, il faudrait trouver le courage de monter sur scène un jour. Sur sa scène, celle de sa vie, là où son ombre jouerait les spectateurs attendris.
Et ça sera autrement plus difficile de se jeter dans le vide, d'un côté ou de l'autre.
C'est pour ça que jusqu'à présent, elle avait toujours repoussé l'échéance d'un haussement d'épaule un peu triste, un peu maladroit.
Mais il fallait.
Où alors, elle irait mettre le monde en bouteille...
Ça m'est venu un soir en sortant du métro. J'avais passé la journeée à la BU, le nez plongé dans mes bouquins sur ma chère Russie. et j'ai imaginé cette narratrice, seule avec son reflet face à ses doutes et ses problèmes.
Une fois chez moi, un thé brulant entre les mains, j'ai écris ce très court texte qui s'était imposé, et je me suis plongée dans la lecture d'une pièce de Sarah Kane.
Ais-je déjà dis à quel point je peux apprécier Sarah Kane !