Cross the river to the other side

Jun 01, 2013 17:47

Je ne sais pas si je me sens bien ou mal. Je me sens simplement vide. Le sentiment d'absence continue toujours, de manière moins amplifiée cependant. J'ai passé la semaine à me reposer, à prendre mon temps. J'ai revu des amis de fac mardi, puis hier Jo', c'était bien. C'est étrange, je ressens tout à fait l'envie de rester seule tout le temps, tout en étant à la fois tout à fait conscience que je ne dois PAS rester seule. Alors la Vie se charge de le faire pour moi, on revient prendre de mes nouvelles, des gens avec qui je n'ai pas réalisé combien de temps s'est écoulé depuis nos derniers échanges. Des perspectives de projets pour l'été m'ont été soufflées aussi. Tout cela comme pour me dire: "ne reste pas seule!". J'ai encore l'impression d'être là sans être réellement là. Tenir des échanges semble encore difficile, je regarde mes textos et j'éprouve une sorte d'incapacité à dire comment je vais, ce que je fais, pourquoi ces semaines de silence, pourquoi ci, pourquoi ça.
Je me suis demandée si j'étais seule à être comme ça, mais à revoir Jennifer, Kaouthar, Jules et Guillaume mardi dernier, je me suis rendue compte que je n'étais pas la seule à me remettre de cette fin d'année, et c'est quelque peu rassurant. J'éprouve toujours une sorte d'arrière-goût assez amer au souvenir de ce mémoire. Combien de temps j'ai bossé dessus, une centaine d'heure ? Un peu moins, un peu plus ? J'en sais trop rien. J'ai merdé. Je sais où je me suis trompée, je sais là où j'ai fais les mauvais choix, mais on m'y prendra une fois, pas deux. En même temps, je n'arrive pas à voir ça comme une "perte de temps". Mon année universitaire même est loin d'avoir été une année de perdue. Pour la première fois depuis que j'ai commencé l'université, c'est la première année où j'ai eu l'impression de m'être réellement enrichie, tant sur le plan des connaissances, à élargir ma perspective des choses, à remettre en question ce que j'avais appris pour commencer à me faire mes propres débuts de réflexion; tant sur moi-même, j'ai vu de quoi j'étais capable de faire, mais j'ai aussi compris où était mes limites; tant par les rencontres que j'ai pu faire, qui plus que jamais ont été bénéfiques.
Alors, je ne vois que des avantages en fait.
Je crois que la Vie me sourit, et moi j'ai simplement envie de lui dire : Ne t'en fais pas, j'ai simplement encore besoin d'être un peu seule. Je te rattraperai, je m'adapterai à ton rythme à nouveau. Merci pour ces opportunités, merci pour tout ce que tu m'offres, les bonnes personnes sur mon chemin, comme les mauvaises; tu m'enseignes tout ce que j'ai à apprendre.

J'ai envie de me remettre à l'écriture, mais je ne sais pas sur quoi écrire. J'ai l'impression que tout ce qui pourrait me venir en tête sont des sujets difficiles, trop pénible pour moi pour pouvoir en parler. Et sans doute que l'heure n'est pas à remuer le couteau dans les plaies. Pas maintenant, du moins. Parler n'a jamais fait du bien quand on n'est pas prêt à le faire. Alors, je vais continuer, et puis quand ce sera le bon moment, je ferais quelques pages en arrière. D'abord, 'juste pour voir'. Ensuite, pour voir le chemin parcouru. Puis enfin, pour y mettre un point final.

Et puis.. je crois que j'y ai vu plus clair aussi, ces derniers temps. Entre les vrais amis, les connaissances, et les amis de passage. Je crois qu'on a parfois de bonnes surprises, en fait. Et je n'ai pas spécialement de regret pour les pages qui éventuellement se tournent.
Mon inconscient possède une certaine tendance à se remémorer les bons souvenirs, et à refouler les mauvais. Et de ceux qui sont mauvais et qui sont toujours là, je suppose que c'est parce qu'ils ont de la valeur. Après tout, on oublie jamais ce qui compte vraiment.
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