May 04, 2013 12:06
Il me semble que je suis devenue une personne bien terne.
Je ne fais plus rien en dehors de l'école. Les cours prennent tout mon temps et mon énergie, et je peine comme jamais à ce que les choses restent en ordre.
Je n'écris plus, je ne dessine plus, je n'essaye plus rien, je ne sors plus.
J'ai l'impression d'être devenue une coquille. Une coquille remplie d'angoisse, et de colère.
Je ne sais pas si j'ai tant changé que ça avec les années. Certaines pensées demeurent les mêmes, j'ai les mêmes chagrins qu'autrefois, je me bats toujours pour les mêmes choses, sans réel changement en fait. Je me sens très découragée. Plus encore, je me sens démunie. (...)
Des fois, j'ai cette sensation que je vais finir par m'éteindre pour de bon. Je veux dire, spirituellement. L'âme d'enfant se débattait pour rester, maintenant elle reste recroquevillée, épuisée, sans plus pouvoir agir. L'enfant perd ses couleurs.
Les jours se passent et je n'attends plus grand-chose de spécial.
Non faux, au contraire, j'attends trop de la Vie.
Je déborde d'envie de faire mille et une choses. Le temps en ce moment me fait seulement défaut. Le temps, et parfois, les moyens.
Je ne veux pas de cette Vie où je vis à moitié. Je ne veux plus envier les autres de vivre. C'est trop dur de voir tout le monde avancer, se découvrir, s'accomplir, expérimenter, partir, voyager; et soi de se sentir tellement contenue dans tous ses actes au quotidien.
Avec les années j'ai appris à taire mes envies, mes désirs, mes pulsions. Je les ai tus, parce que j'ai compris que je ne pourrais pas les réaliser, du moins pas dans l'immédiat. Je les ais tus pour ne pas souffrir, pour me protéger. Je ne suis pas tant la personne qu'ils croient, je ne suis pas quelqu'un de passif, je ne suis pas si paresseuse en réalité. Quand je repense à la personne que j'étais, enfant, finalement celle-ci me plaît plus. Elle est énergique, indépendante, avec du caractère, pleine de joie de vivre, pleine de vie. Je me suis rappelée de l'enfant que j'étais lorsque j'étais partie à Nice l'été passée. Je me suis rappelée de cet élan de vie, de mes ambitions de gosse. C'était bien. Mon Dieu, regarde-moi devenir une adulte, c'était tout ce que je ne voulais pas devenir. Ils m'ont eu.
Non.
Ils m'ont presque eu.
Tu sais, c'est curieux mais... Je n'ai pas confiance en mon Moi actuel. J'ai très peur pour mon avenir proche, et les lendemains sont angoissants je trouve. Mais quand je me projette plus loin, quand je songe à un avenir plus lointain où j'accèderais à l'aboutissement final de mon projet professionnel, ce qui est devenu un de mes rêves; là je n'ai aucun doute, j'ai la certitude que je vais réussir dans cette voie. Je ne ressens aucune crainte, ni aucun doute sur ça. J'ai confiance en ce Moi futur, certains proches m'ont dit "tu es faite pour ça", Cédric m'a même dit un jour "tu vas exceller dans ce domaine". Et tu sais quoi? Pour la première fois, je pense comme eux. Enfin, exceller, c'est un terme bien fort, et je ne sais pas si on peut réellement exceller dans cette voie; mais au fond de moi j'ai confiance dans mes capacités, même si je sais que le chemin qui me reste à parcourir est encore très long et très sinueux. Comme Bojéna (ma psychologue référante de mon stage) l'a dit: "Ca va être difficile...mais pas impossible!". Je ne sais pas si c'est prétentieux de ma part de dire les choses de cette manière, et si c'est le cas excuse-moi parce que je sais bien à quel point les gens remplis d'orgueuil sont épuisants; mais pour être tout à fait honnête, je n'ai pas vraiment peur. Parce que je sais que je vais y arriver. Je n'ai pas vraiment peur.
C'est le présent qui m'angoisse et qui me décourage. Et quand ça ne va pas fort, j'essaye de songer à l'avenir, je pense à ce rêve qui se réalise, et ça me réconforte un peu. Pas facile de se projeter quand le présent semble être sans issue... mais parfois j'y arrive. Et ça me fait du bien.
Penser à Lui aussi me fait du bien. Il me fait du bien dans ma vie. Il m'aide à réguler mes émotions, à ne pas trop perdre le cap, et c'est sans doute grâce à lui que je garde la tête tant bien que mal hors de l'eau ces derniers mois. Il veille avec moi quand je me couche tard, il écoute mes silences, il reste au téléphone et attend avec moi quand je pleure. C'est vraiment quelqu'un de bien et d'attentionné.
C'est curieux, des fois j'ai du mal à réaliser que j'ai rencontré l'Homme de vie, à à peine 16 ans. C'est fou parce que, lorsque l'on a commencé à sortir ensemble, notre relation était censée durer à peine deux mois. Regarde-nous, près de 4 ans plus tard, et plus proches que jamais, songeant à fonder un avenir en commun. Moi à te demander lors de cette première nuit si tu croyais en l'âme soeur, toi à la seconde qui me demandais de t'épouser. Cette histoie est complètement surréaliste, et à la fois la plus belle chose qui me soit arrivée. Toi aussi tu es la promesse d'un avenir meilleur, une si belle raison pour me battre.
Je ne sais pas si je suis remplie d'espoir, ou si au contraire je peine à en avoir.
Mais, gorgée d'énergie ou complètement démunie, ces reves sont grands et ils me donnent envie de vivre jusqu'à demain.
C'est tout ce qui compte en fait.