Méthode de poser des questions dans le travail avec des concepts

Jan 23, 2021 16:57


Skvo écrit: «j'imaginais le pire et je me demandais: qu'est-ce qui change en moi? Qu'est-ce qui empêche de vivre l'amour, malgré tous les obstacles ci-dessus? Supposons qu'il ne m'aime pas et que je n'obtienne jamais une seule manifestation d'amour de sa part, mais pourquoi cela devrait-il changer ce que je ressens? Pourquoi ne puis-je pas me permettre d'être dans l'expérience de l'amour indépendamment de quoi que ce soit?».


Un merveilleux ensemble de techniques: «imaginer le pire» + «se poser des questions». Ils peuvent également être utilisés individuellement. J'utilise cette technique de "poser des questions et trouver des réponses honnêtes", par exemple, pour lutter contre les concepts. La règle principale est de ne répondre qu'à ce que tu sais avec certitude, ce qui ne fait aucun doute, et de ne pas inventer ce que tu ne sais pas. Mon "arme" préférée est la question «pourquoi?», une sorte de jeu dans le pourquoi. Je prends un concept et commence à le bombarder avec la question «pourquoi» jusqu'à ce que je trouve une réponse claire et compréhensible pour moi-même, peu importe «pour» ou «contre», cela peut aussi être la réponse «je ne sais pas». L'essentiel est que la réponse soit honnête.

Par exemple: «la mort est effrayante»
Première branche:
- Pourquoi?
- Parce que tout le monde a peur d'elle.
- Pourquoi ont-ils peur d'elle?
- Parce qu'ils croient que la mort mettra fin à leur existence.
- Pourquoi pensent-ils comme cela?
- Parce que la personne décédée part (disparaît) de leur vie, pour eux, elle n'existe plus.
- Pourquoi n'existe-t-elle plus pour eux?
- Parce qu'ils n'ont aucune preuve de son existence, pas de contact avec cette personne, pas de perception tangible de ce contact.

Mais si je vis sur une île déserte et que je n'ai aucun contact avec le reste du monde et qu'il n'y a aucune preuve de son existence, cela signifie-t-il que le monde n'existe pas?

Conclusion: si nous entendons par la mort la cessation pour nous du contact avec le monde habituel, alors qu'est-ce qui est «éffrayant» là-dedans? Ce n'est rien de plus que la peur de l'inconnu. Il n'y a aucune raison de croire qu'en réalité la mort arrête tout, mais pas de raison non plus de croire l'inverse, puisque je n'ai pas d'expérience de ma mort, à moi. En ce qui concerne l'expérience de la mort d'autres personnes, je ne peux rien trouver la-dessus, parce que s'ils sont morts, mais ont survécu, alors, par définition, ils ne sont pas morts et ne peuvent pas raconter l'expérience de leur mort, mais s'ils sont morts, alors, encore par définition, ils ne peuvent rien raconer parce qu'il n'y pas de contact avec eux.

Un autre concept apparaît: «l'inconnu est effrayant». Et avec celui-ci, je continue à effectuer le travail selon le même schéma:
«L'inconnu est effrayant»:
- Pourquoi est-ce que l'inconnu est effrayant?
- Parce qu'on ne sait pas ce qui va se passer - quelque chose de bon ou de mauvais. Bien sûr, je n'ai pas peur du bon, donc il s'avère - nous avons peur que c'est le mauvais qui se cache derrière l'inconnu.
- Pourquoi ai-je peur du "mauvais" et qu'est-ce que nous entendons par le mot «mauvais»?
- Je ne sais pas. Tout le monde réagit comme cela, et moi aussi. Si je ne comprends pas pourquoi je devrais faire quelque chose, alors je ne le ferai pas.

Conclusion: tous les gens font beaucoup de choses, eh bien, au moins presque tout le monde (à l'exception de certaines personnes semi-mythiques comme Ramakrishna, etc.) éprouvent presque continuellement des émotions négatives, mais cela ne signifie pas que je devrais le copier aveuglément, si je ne vois pas de raison suffisante, et si je ne ressens pas un tel désir. En plus, vivre et avoir peur du «mauvais» abstrait... cela n'aidera pas à l'éviter, mais cela peut très bien empoisonner la vie avec la peur et l'anxiété.

Deuxième branche: "la mort est effrayante»
- Pourquoi?
- Parce que tout le monde a peur d'elle.
- Pourquoi ont-ils peur de la mort?
- Parce qu'ils croient que la mort mettra fin à leur existence, qu'ils chérissent tant.
- Pourquoi est-ce effrayant de ne pas exister?
- Je ne sais pas, je ne trouve pas de réponse là-dessus. Je n'ai pas d'expérience de «non-existance», et je n'ai jamais entendu parler de quelqu'un qui «n'existerait pas» au début et qui dirait ensuite que c'était effrayant.
Conclusion: ce concept n'a aucune raison qui puisse paraître suffisant pour le suivre.
En travaillant avec des concepts, j'ai réalisé que pour les dissiper, il n'est pas toujours nécessaire de former un anticoncept. Si, en posant des questions sur le concept, j'arrive à une impasse logique, c'est-à-dire que je ne peux plus trouver d'arguments clairs en sa faveur, la dernière chose qui me reste est de demander: «Pourquoi alors je prends cette déclaration comme vraie et la suis?»

Finalement le concept est démystifié, et maintenant il ne reste plus qu'à travailler sur la réalisation de cette conscience dans la vie quotidienne, c'est - à-dire éliminer l'habitude précédente de suivre le concept et former une nouvelle habitude - se comporter conformément à la compréhension que ce concept est faux (par exemple, pour cela, on peut appliquer la pratique du remplacement mécanique, ainsi qu'une attention constante pour nos actions et l'analyse des motifs). Ainsi, la pratique consistant à poser des questions amène le concept initial au fait que son absurdité est révélée et qu'il devient manifestement faux, ce qui est la première et indispensable condition de sa dissipation.

Ou voici un autre concept «On ne peut pas offenser maman»
- Pourquoi?
- Parce qu'elle va souffrir et se sentir mal.
- Pourquoi va-t-elle soffrir et se sentir mal?
- Parce qu'elle pense que si je ne me comporte pas avec elle comme une fille «devrait» se comporter avec sa mère, alors elle a une «raison» d'être offensée.
- Si elle a cette «raison», alors c'est SA «raison», donc ce n'est pas moi qui l'offense, mais c'est elle qui choisit de s'offenser ou de ne pas s'offenser.
- Mais si l'on appuie un objet brûlant sur le corps, alors il y aura de la douleur, quel que soit le choix.
- On ne parle pas des sensations douleureuses, mais des émotions négatives. Ici, il n'y a pas une telle homogénéité et l'inévitabilité des réactions. Ce que l'un considère comme un non-sens, pour l'autre ça pourrait être mortellement insultant, c'est donc une question de parti pris, une question de croyance, de concept, et la personne n'est en aucun cas impuissante à propos de ses concepts - elle peut raisonner et changer de croyance, et si elle ne le fait pas - c'est son choix.
Conclusion: je ne peux pas offenser ma mère avec mon comportement si elle ne voudra pas s'«offenser» elle-même; son «ressentiment» ne dépend pas de moi, mais ne dépend que de ses habitudes et de ses concepts, dont le changement n'est qu'à son pouvoir.
Et ainsi de suite. Les questions peuvent être très différentes, l'essentiel est de creuser jusqu'à la fin, jusqu'à ce qu'on ne soit pas «buté».

Le chemin de la sincérité ultime est remarquable pour moi en ce que si quelque chose n'est pas clair, on peut toujours commencer à se poser des questions et, si on y répond honnêtement, beaucoup de choses peuvent être éclairées.

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