Prison Break - Vous revoir : Writer's cut (5/9)

May 04, 2007 20:03

Titre : Vous revoir : Writer's cut (5/9)
Auteur : clair-de-lune
Spoilers : ---
Public : Tout public
Disclaimer : Pas à moi. Je les emprunte pour quelques lignes et les rends juste après.
Notes : Cette fanfiction est supposée faire partie d'un "ensemble" de fics.
Merci à niennanou pour la beta-lecture.

Chapitres précédents / suivants


Scène coupée 4

« La culpabilité, c’est merdique, annonce Sara. La tienne, la nôtre.

- Ca ressemble à quelque chose que Lincoln pourrait dire. »

Ca ressemble exactement à ce que Lincoln pourrait dire ; la seule chose plus merdique que la culpabilité, estime Sara en emmenant Michael vers le bord de la piste, ce sont les restrictions et les interdits qu’ils s’imposent depuis des années. « Viens, ordonne-t-elle, on a des choses à se dire. » Ils cessent de danser, elle le saisit par le poignet et l’entraîne, et ils parviennent à se faufiler hors de la piste de danse au nez et à la barbe de la plupart des invités. Notamment du Dir Com.

Pas du garde du corps, cependant : Jerry leur emboîte le pas, mais d’une façon ou d’une autre, Sara trouve ça plutôt rassurant. Et quoi qu’il voie, entende ou devine, il ne parlera pas. Parce que les gardes du corps respectent l’omerta. Sinon, la personne qu’ils protègent ne leur fait plus confiance, essaye d’échapper à leur surveillance, se fait éventuellement kidnapper (et elle est déjà passée par là, elle ne souhaite pas renouveler l’expérience) voire tuer, et alors le garde du corps retrouve moins facilement un job, parce qu’il est le garde du corps qui a perdu son précédent client. Mauvaise pub.

Michael suit Sara, et il essaye de faire abstraction du fait que le dos de sa robe semble être incomplet. Il essaye vraiment et pour tout dire, il y parvient pile au moment où elle se retourne vers lui, presque contre lui, et lui sourit. Parce que le dos de la robe n’est alors plus la question essentielle. Ils sont sous une tonnelle dans une ravissante petite allée entre la maison et la roseraie, et le garde du corps s’est arrêté à quelques dizaines de mètres de là, dos à l’entrée du passage, afin qu’ils puissent parler tranquillement.

Il se penche vers elle et lui effleure ni tout à fait le coin des lèvres ni tout à fait la joue, juste entre les deux, parce qu’il n’est pas complètement naïf, elle ne veut pas juste parler. Ils auraient pu parler à une petite table dans le parc. Mais ils vont parler. Dans un instant. « Je peux... ? » demande-t-il et elle lui répond « Tu viens de. »

Elle a les mains sur ses épaules. Si délicates et légères et pourtant assurées au point qu’il les sent distinctement au travers des épaisseurs de vêtements.

« On devrait en parler, tu ne penses pas ? »

Elle a bien dit qu’ils avaient des choses à se dire, non ? Et il est d’accord, ils ont dix ans de choses à se dire.

« Oui. » Elle se laisse aller en arrière, contre le treillis de la tonnelle, et l’entraîne avec elle. Les tours de piste ? Pas une bonne idée. Trop proches trop vite après trop longtemps. L’esprit trop embrouillé. Juste encore assez clair pour ne pas trébucher et accompagner ses deux pas en arrière, les mains autour de sa taille afin d’amortir le choc de ses épaules contre la clôture.

« On va en parler, n’est-ce pas ?

- Oui. » Elle l’embrasse une première fois, presque gentiment.

- Quand ? » Elle l’embrasse une deuxième fois, moins gentiment.

« Oui, » répond-elle de nouveau, et il comprend qu’il est en train de lui dire qu’ils devraient parler et qu’elle n’écoute pas ce qu’il est en train de dire. Ce n’est pas une conversation qui commence très bien.

« Michael ? Arrête de réfléchir. »

S’il devait compter le nombre de fois où on lui a dit ça, il... Elle sourit, bouge entre ses mains et il se rend compte qu’il vient de perdre le fil de ses pensées. OK. Quelle que soit la conversation qu’ils devaient avoir, elle peut sans doute attendre.

Elle l’embrasse un peu plus, et hum, oui, c’est une conversation qui de toute évidence va attendre.

Deux bras enroulés autour de son cou et il se dit que ce n’est pas une conversation si importante que ça, ou en tout cas, que ce n’est pas nécessairement une conversation qui doit passer par des mots, n’est-ce pas ? Après tout, les mots s’envolent, les actes restent... quelque chose comme ça. Autant agir.

Il agit ; il se presse contre elle et apprécie la sensation à sa juste valeur, jusqu’à ce qu’elle laisse échapper un « Aie » lourd de regret. Il s’écarte un peu et inspire. Inspire. Inspire encore. Il ne s’était pas rendu compte qu’il avait autant besoin d’inspirer. Il n’arrive pas tout à fait à reprendre sa respiration, mais il estime que c’est parce que Sara respire si près de sa bouche, presque dans sa bouche, qu’elle lui pique son oxygène. Ce n’est pas un problème, toutefois, il peut partager : il partage et, en relevant la tête, regarde Sara chercher à son tour sa respiration.

Bien.

« Désolé.

- Non, c’est le... » Elle désigne le treillage dans son dos, et il considère les croisillons de bois d’un oeil mauvais à l’idée qu’ils ont interrompu leur conversation non verbale et blessé la peau fragile, parfaite et très découverte du dos de Sara. Il recule d’un pas et passe la main entre ses épaules, dans le seul et unique but d’apaiser la meurtrissure. Elle émet un petit son de gratitude devant tant de sollicitude, et elle le pousse en arrière, vers le mur de l’autre côté de l’allée. Sa tête rebondit bien un peu contre la brique, mais il a déjà connu pire, et ils peuvent reprendre leur discussion.

C’est ahurissant, songe-t-elle, l’allure à laquelle les choses s’enchaînent. Il y a moins de trois heures, elle se répétait qu’elle allait être polie et flegmatique, amicale juste comme il faut. Elle ne sait pas trop à quel moment ce Plan est parti à vau l’eau mais à présent, il y a une bouche sur la sienne (et elle ne donnera pas trop de détails sur ce point, mais... non, elle ne donnera pas trop de détails), une main (en mouvement ascendant) sur son bras, une autre (en mouvement circulaire) sur sa nuque, une autre (en mouvement descendant) sur sa hanche, une autre (en mouvement infiltrant) dans son dos...

Ca fait déjà au moins une, voire deux mains de trop, si elle sait compter. Mais vraiment, c’est l’impression que ça donne : plus de mains qu’il n’en a en réalité, plus agiles qu’il devrait être humainement autorisé.

Elle proteste un peu quand il remonte le long de sa nuque vers ses cheveux - quelque chose comme quoi le coiffeur va hyperventiler s’il doit arranger ça juste avant la séance photo - et il repart en sens inverse sans insister. D’une part parce que juste un peu plus bas, il y a la peau nue de ses épaules, d’autre part parce qu’elle s’efforce manifestement de le distraire, elle y réussit sans difficulté, et... et pour la deuxième fois en quelques minutes, il perd le fil de son raisonnement. Il se demande même s’il n’a pas cessé de raisonner depuis un bon moment. Car rien de tout cela n’est bien raisonnable.

Il n’y a pas vraiment cru, des années plus tôt, quand elle lui a dit qu’elle n’était pas une gentille fille (parce que malgré tout ? elle avait cet air de jeune femme bien rangée), mais force est de constater qu’elle ne mentait pas. Elle est serrée contre lui, en train de faire ce truc dans son cou, juste sous son oreille, et pour dire la vérité, il trouve un peu gênant de rester d’aplomb juste parce que le mur derrière lui le retient.

Non qu’il s’inquiète réellement de ce qui est gênant ou non, pour l’heure, ceci étant dit. Si c’était le cas, il aurait remarqué la présence du photographe depuis un moment déjà. Parce que ça, c’est gênant.

Photographe. Photos.

« Sara.

- MmmMichael... »

Il n’est pas tout à fait sûr de savoir où finit le "Mmm" et où commence le "Michael" ; il va prendre ça comme un compliment, mais ce n’est pas ce qu’il voulait dire. « Non, Sara. Le photographe photographie.

- Il est payé pour ça.

- Il nous photographie. »

Ca va aller dans l’album de mariage de LJ, et Michael pense que ce n’est pas le genre de choses que LJ a envie de voir dans son album de mariage. Quoique... en réalité, il a exprimé haut et clair que c’était précisément le genre de choses qu’il avait envie de voir dans son album de mariage.

Peut-être pas de façon aussi littérale et graphique, cependant. Michael n’a pas d’oncle mais il est raisonnablement convaincu que s’il en avait eu un, il n’aurait pas souhaité le voir dans cette position.

« Il continue.

- Pervers. » Elle ralentit, mais n’interrompt pas, ce qu’elle est en train de faire afin de se donner le temps de réfléchir, et, une fois la situation correctement évaluée, elle décide qu’il est préférable de reposer son pied sur le sol (et il lui faut exécuter le geste pour réaliser à quel point elle est enroulée autour de lui), « Enlève ta main... non ! l’autre main. » et elle estime que le reste peut être pris en photo sans provoquer de drame. Et si ça en provoque un, elle avisera en temps et en heure ; elle a survécu à bien plus terrible qu’à une équipe de relations publiques en colère.

Il repositionne docilement sa main et songe que le tissu, qui semblait un peu plus tôt si fin et si fragile, est soudain devenu rêche et épais. Il glisse ses doigts, juste un tout petit peu, dessous et soupire de soulagement. Beaucoup, beaucoup mieux. A un moment restant à déterminer, il faudra qu’il essaye de comprendre comment sa peau peut être plus lisse et satinée et délicate que la soie luxueuse de sa robe. Appuyée contre lui, une main accrochée à son épaule, l’autre à son cou, Sara semble approuver son initiative.

Il se dit qu’il avait oublié. Il avait manifestement oublié la sensation de son poids contre lui, les courbes et les creux, son odeur et la façon dont elle respire dans son oreille, car s’il s’en était souvenu, il ne serait pas resté aussi loin, aussi fâché, aussi longtemps. Pas aussi loin aussi longtemps, en tout cas, il aurait composé avec le mécontentement, si cela avait signifié qu’il pouvait... Il penche la tête et embrasse avec un enthousiasme cannibale la courbe exquise du cou, puis de l’épaule, faisant au passage négligemment tomber la bretelle intrusive de la robe. L’étendue de peau à découvert est alléchante.

« Sara... »

Elle se dit qu’elle avait oublié. Elle avait manifestement oublié les effets que sa voix pouvait avoir sur elle (et ses mains également, et... tout le reste) car si elle s’en était souvenu, elle ne l’aurait pas laissé rester aussi loin, elle ne les aurait pas laissé ruminer chacun à un extrémité du pays. Elle passe une main sous sa veste et cherche, cherche, mais il y a encore le satané gilet, la fichue chemise, la saleté de tee-shirt... Les hommes sont stupides, comment peut-on s’habiller autant par une telle chaleur ? L’étendue de peau à découvert est frustrante.

A un moment restant à déterminer, dans un futur si possible proche, il faudra remédier à ce problème.

« Madame le Sénateur ? »

La voix de stentor de Jerry perce vaguement à travers le brouillard qui l’enveloppe et il lui semble bien qu’elle laisse échapper un grognement de contrariété. Elle sent Michael sourire contre elle - un sourire crispé. Fichu garde du corps. Quelle est la sentence pour un meurtre commis dans de telles circonstances ? Parce qu’avec un bon avocat, elle devrait pouvoir bénéficier de circonstances atténuantes, et... non non non, elle ne peut pas aller en prison maintenant : il ne faut pas se laisser enfermer avant d’être mariés, c’est un point sur lequel Fernando a toujours été parfaitement, fréquemment et abondamment clair.

Jerry fait un pas de côté et, derrière sa silhouette massive, celle bien plus discrète du Dir Com. OK, dans ces conditions, béni soit Jerry.

Elle se redresse mais ne s’écarte pas, et elle constate avec satisfaction que Michael ne la lâche pas : il la soutient moralement et exprime son soutien moral en lui enlaçant la taille. L’autre main, dans son dos, continue ce qu’elle était en train de faire - Sara se demande s’il s’en rend compte et se dit qu’elle ne va pas pouvoir rester sérieuse plus de trente secondes.

« Sénateur... »

Elle ne le laisse pas aller plus loin, elle a envie de rire et de lui dire qu’elle est beaucoup trop âgée pour devoir subir un chaperon. « Je poursuivais mon action en faveur de la réhabilitation des anciens détenus, » laisse-t-elle tomber. Elle n’est pas tombée de la dernière pluie, elle sait que la blague va surgir tôt ou tard ; autant qu’elle en soit l’instigatrice.

Son Dir Com la considère avec une expression oscillant entre l’exaspération, la compréhension et... oui, une pointe d’amusement. « Elizabeth vous cherche, Sénateur, la séance photo est prévue dans quelques minutes. » Il passe les doigts dans sa barbe et sourit ; Sara vacille un peu devant cette manifestation inhabituelle d’enjouement. « Le frère de votre vieil ami et vous devriez peut-être en profiter pour rassembler vos hormones adolescentes de façon à les tenir en laisse pendant une heure ou deux ? »

Michael resserre un peu sa prise sur elle. « On devrait pouvoir faire ça, » promet-il avec sérieux.

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Post scriptum : Je ne voulais pas écrire ça comme ça : c’était supposé être une scène loufoque-vraiment-loufoque. Mais ma shippeuse intérieure a pris le contrôle du clavier et même en lisant ça au second degré, on ne peut pas dire que ce soit une scène loufoque-vraiment-loufoque *boude*

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