Titre : Vous revoir : Writer's cut (1/9)
Auteur :
clair-de-luneSpoilers : ---
Public : Tout public
Disclaimer : Pas à moi. Je les emprunte pour quelques lignes et les rends juste après.
Notes : Cette fanfiction est supposée faire partie d'un
"ensemble" de fics.
Merci à
niennanou pour la beta-lecture.
Chapitres suivants Making of
« Je veux que tu sois là. »
Ils se trouvent dans le salon de l’appartement de LJ et Elizabeth en centre-ville, Sara et Elizabeth en train de discuter à mi-voix près de la cheminée, LJ au téléphone et lui... lui tenu par la force des choses de regarder et d’écouter LJ. Il pourrait se lever et aller chercher quelque chose, n’importe quoi, dans la cuisine, mais sa fierté lui interdit ce genre de retraite.
Il se dit que sa fierté est peut-être exactement ce qui l’a amené à cette situation précise. Sa fierté, et celle de Michael. Surtout celle de Michael, d’ailleurs, décide-t-il.
« Je veux que tu sois là, répète LJ dans le combiné, et je veux que Papa et toi vous comportiez de façon civilisée. »
Il le regarde bien en face en parlant et Lincoln est peut-être la personne présente dans la pièce dont les neurones sont les moins efficients, mais il n’est pas entièrement idiot non plus et il sait que LJ s’adresse à lui autant qu’à Michael à l’autre bout du fil. Au moins autant.
C’est le problème d’être invité à dîner chez son fils adulte et bientôt marié : les règles parentales ne s’appliquent plus tout à fait. Par exemple, il ne peut pas lui dire de raccrocher ce téléphone et de filer dans sa chambre. Quelle que soit l’envie qu’il en ait. Et il en a très envie.
LJ reste silencieux pendant que Michael répond ; Linc devine la voix de son frère mais sans pouvoir comprendre ce qu’il dit.
« Tu sais ce que je voudrais, » rétorque simplement LJ. Toujours en le fixant. De ce regard à la fois intraitable et pressant, presque implorant, que Lincoln se souvient avoir utilisé maintes et maintes fois sur Michael, et il comprend à présent à quel point cette façon de procéder était injuste. Non que cela compense tout le reste, bien sûr.
LJ parle à présent un ton en dessous, sans le regarder et, avec un soupir, Lincoln se lève et traverse le salon. Sara et Elizabeth poursuivent leur discussion sans paraître remarquer sa présence. Il est question de couleur des fleurs, de sous-vêtements en soie et de perles dans les cheveux. Lincoln se sent soudain frappé par le syndrome de l’Information Excessive et estime nécessaire, pour sa santé mentale, de les interrompre.
« Tu étais au courant, pour ça ? » demande-t-il à Elizabeth. Sans se retourner, il désigne d’un geste du pouce son fils toujours au téléphone.
« Qu’il devait appeler Michael ? Bien sûr, ils se téléphonent au moins une fois par semaine. »
L’innocence faite femme.
Sara baisse la tête, ce qui est une façon pour le moins minable de dissimuler son sourire amusé. Il se demande si elle sourira autant quand LJ exercera le même genre de chantage sur elle.
Il y a eu une époque, se rappelle-t-il, où il pouvait d’un simple regard foutre la trouille à un type aussi grand et large que lui. Juste parce qu’il était Linc the Sink. Et il n’irait pas jusqu’à dire que c’est une époque qu’il regrette parce que... ce n’est pas une époque digne d’être regrettée de quelque façon que ce soit... mais parfois, tout de même, il se dit que ça avait ses avantages.
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