Titre : Rien n'est arrivé (1/2)
Auteur :
clair-de-luneSpoilers : Code Quantum : Saison 3 - Prison Break : Saison 1
Public : Tout public
Notes : Plus Code Quantum que Prison Break, notamment parce que le côté science-fictionnel (sic) ne colle pas avec Prison Break. Ca fait partie d’un ensemble de mini-crossovers que j’avais prévu d’écrire entre Prison Break et quelques autres séries - ensemble qui est quelque peu resté en rade ^^ Merci à
niennanou pour la beta-lecture.
Chapitres précédents / suivants « Tout a commencé à l'époque où je dirigeais une expérience de voyage dans le temps appelée Code Quantum.
Lors de cette expérience, une horloge cosmique déréglée me fit passer de l'état de physicien à celui de pilote d'essai. Ce qui aurait pu être amusant si j'avais su piloter.
Heureusement, je suis aidé par Al, mon ange gardien qui me suit depuis le début. Malheureusement, Al est un hologramme et je suis seul à pouvoir communiquer avec lui.
Bref, je me promène à travers le temps, passant de la peau d'un personnage à un autre, en essayant de réparer les erreurs du passé et j'espère chaque fois que mon prochain saut dans le temps me ramènera chez moi et me rendra enfin mon vrai visage.
Oh bravo ! »
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Chouette appart’, me dis-je lorsque mes yeux ont récupéré du choc de la transmutation et se sont habitués à l’obscurité ambiante. Semblant sortir d’un magazine de déco futuriste, ne paraissant pas tout à fait habité par un être humain normal mais, considérant les endroits où j’ai déjà atterri lors d’un saut (et ça va d’un labo avec moi en chimpanzé à la chaise électrique en passant par une salle d’accouchement), il serait mal venu de me plaindre. Chouette appart’, donc.
« Tu sais comment on sait que Dieu est un homme ? » Voix féminine. Je me retourne maladroitement et ai juste le temps de tendre les bras pour rattraper la propriétaire de la voix quand la jeune femme trébuche. « Les chaussures. »
Chouette fille, me dis-je avec un coup d’oeil (presque) involontaire sur sa silhouette. Plus chouette encore, la notion que je ne suis pas une femme cette fois. A priori. Je baisse les yeux et... costume cravate... Homme. Ouf. Chouette costume, soit dit en passant.
Elle reste accrochée à moi un tout petit peu trop, un tout petit peu trop longtemps, je prends un tout petit peu trop de liberté dans mes gestes et je finis par réaliser que quelque chose dans mon comportement ne tourne pas tout à fait rond. Soit mes neurones se sont encore mélangés à ceux d’Al (et j’ai récupéré pour la seconde fois des pensées... des pensées... ses pensées malsaines), soit j’ai bu et ça me déglingue les synapses. Enfin, pas moi, mon hôte.
Le chouette appart’ est un peu flou autour de moi et considérant la façon dont la chouette fille s’accroche à mon bras, j’en déduis que l’alcool est effectivement en cause. L’existence serait plus simple pour moi si les gens ne buvaient pas. D’un autre côté, je ne suis pas là pour avoir la vie facile.
N’est-ce pas ?
Elle s’étire, s’étire, sur la pointe des pieds, tendant le cou vers moi, son nez à quelques centimètres du mien, et me regarde bien en face. Aussi en face qu’elle en est capable en clignant des paupières comme elle le fait en tout cas.
« Michael ? »
C’est moi, j’imagine. Lui. Mon hôte.
« Tes yeux... » Elle fronce les sourcils et son visage prend un ravissant air perplexe. « ... ils sont différents. »
L’existence serait beaucoup plus simple pour moi si les gens ne buvaient pas. Ne voyaient pas au-delà des apparences dans ces circonstances. Je baisse les paupières et saisit la jeune femme par le coude pour l’inciter à reculer.
« Doucement. »
Elle continue de me regarder, les lèvres légèrement écartées, les yeux grands ouverts, et l’instant de lucidité est passé. Vraiment passé. Elle me regarde comme quelqu’un qui s’apprête à faire quelque chose de stupide et espère un peu qu’on va l’encourager.
Oh bravo !
Elle le regarde. Le regarde. Même après tous ces sauts, il faut parfois que je me répète la différence pour la garder en tête.
On sursaute tous les deux quand le téléphone portable sonne dans la poche de mon manteau, mais on ne bouge pas tout de suite. On continue de se regarder.
Je suis le seul à sursauter, évidemment, quand Al surgit de nulle part (surgit du caisson holographique, en tout cas), cigare dans une main, télécommande bariolée dans l’autre, chemise rouge et feutre noir perché de côté sur le crâne.
« Réponds, Sam ! » me hurle-t-il de sa meilleure voix d’amiral. Le ton employé constitue un contraste saisissant avec sa tenue excentrique, mais ça n’a rien de nouveau. « Nom de Dieu, qu’est-ce que tu fous ? »
Je recule d’un demi pas. Wahou. Al m’ordonnant de répondre au téléphone alors qu’une femme me regarde comme ça ? La situation doit vraiment, vraiment être désespérée.
« Sam ! » Il en ferait presque des bonds sur place. Ce n’est pas un comportement tout à fait inhabituel chez lui, mais ça reste quelque chose que je ne vois pas tous les jours. Ca se produit en général dans les situations d’urgence, c’est-à-dire quand il est question de vie ou de mort ou quand il risque de manquer un rendez-vous avec Tina, Sara, Sacha, Donna, Claudia, Laura, Carla... Je plonge nerveusement les mains dans les poches du manteau et cherche. Le petit appareil sonne et vibre en même temps et je le laisse maladroitement échapper. Le temps que je le récupère et puisse l’ouvrir, il a arrêté de sonner. Je le considère avec désolation.
Al ne fait plus de bonds sur place. Il consulte sa télécommande et secoue la tête.
« Appelle-lui un taxi, » me dit-il en désignant la jeune femme, qui m’observe avec un certain étonnement.
Je n’ai pas le temps de réagir ou questionner. Je sens déjà le courant électrique bleu-blanc m’envelopper et...
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27 mars 2007