Titre : Inaccessible 2/3
Auteur :
clair_de_luneSpoilers : Saison 2, épisode 18. Post-série.
Public : Tout public
Challenge : n°0 pour
french_fanficsFandom : Prison Break
Table : 1
Prompt : 034 Distance
Notes : Le spoiler concernant l’épisode 2.18 n’est vraiment pas grand-chose. Et pour quelqu’un qui n’a pas d’affection particulière pour les fanfictions post-série, c’est quand même ma deuxième ^^
Chapitres précédents - Chapitres suivants Linc y regarde à deux fois en le découvrant sur le seuil de son appartement, et Michael doit lui demander s’il peut entrer, parce que son frère se tient dans l’encadrement de la porte et lui bloque le passage. Il étire le cou pour essayer de voir ce qu’il se passe au juste à l’intérieur mais tout ce qu’il remarque, c’est Jane et un jeu de Monopoly. OK. Il s’est parfois demandé ce que Linc et Jane faisaient ou ne faisaient pas, mais il doit avouer que le Monopoly n’était pas...
« Tu as bu, Michael ? lui demande Linc en fronçant le nez de désapprobation.
- Non. » Il trébuche en voulant passer le seuil et se rattrape à l’épaule de Lincoln. « Juste un peu.
- Sara ? devine Lincoln, et sans attendre de réponse, il le pousse... le propulse d’une main dans le salon, ramasse de l’autre le petit sac de voyage sur le paillasson et le balance à l’intérieur, puis il referme la porte d’un coup de pied. C’est rapide, Michael a à peine le temps de réaliser ce qu’il se passe que Jane est en train de se redresser et le détaille. Il est un tout petit peu ivre, mouillé parce qu’il tombe des cordes évidemment, et il se tient debout au milieu du living room avec un sac de voyage à ses pieds.
Elle secoue la tête et laisse tomber, son ton plus compatissant que ses mots : « Vous êtes un cliché ambulant, Michael.
- Désolé d’interrompre... » Il se penche sur le plateau de jeu et fronce les sourcils. Il y a beaucoup plus d’argent et de titres de propriété du côté de Lincoln que du côté de Jane. « Vous êtes en train de le laisser gagner ?
- LJ est chez des amis à New York pour quelques jours, tu peux t’installer dans sa chambre. » Linc lui tend son sac et lui désigne le couloir qui part vers le fond de l’appartement. « Et ne touche pas à la Play Station, lui dit-il alors qu’il arrive déjà à la porte de la chambre. Tu te souviens de ce qui s’est passé la dernière fois. »
Lincoln écoute la porte se refermer doucement et il se laisse tomber près de Jane. Il est chez lui un dimanche soir à jouer au Monopoly avec une femme qui va dormir sur son canapé, et il vient de récupérer son frère à moitié saoul et ayant, de toute évidence, merdé dans les grandes largeurs. Il ne veut pas s’engager sur le terrain glissant du je-te-l’avais-bien-dit, mais c’était exactement ce qu’il entendait par "ne fais rien de stupide".
Il se demande pourquoi personne n’a pensé à l’avertir que la terre s’était mise à tourner à l’envers.
-O-
L’appartement est silencieux quand il se réveille et, pendant quelques minutes, il pense être tout seul. Puis il entre dans le salon et trouve Jane en train de tapoter sur un ordinateur portable. Sans rien dire, elle se lève et lui ramène un verre de jus de fruits et deux aspirines.
« Lincoln est parti travailler. » Il fait descendre les deux aspirines avec le jus de fruits en pensant que Jane ne se rend sans doute pas compte à quel point cette phrase banale lui semble extraordinaire. « Vous voulez manger quelque chose ? » Ce n’est de toute évidence pas une vraie question puisqu’elle commence à lui préparer des toasts sans attendre la réponse.
« Qu’est-ce que vous lui avez dit pour qu’elle vous fiche à la porte ?
- C’était une décision commune.
- Qu’est-ce que vous lui avez dit ?
- Que quand je la regarde, je vois tout ce que j’aurais pu faire différemment. Mieux. » Jane hausse les sourcils ; il hausse les épaules. « Vous savez ce que je veux dire. Elle aussi.
- Mmh. Dites, Michael, ça se passait bien avec les femmes, avant Sara ?
- Sur le long terme ? Pas tant que ça.
- Quelle surprise. »
-O-
Quand il sort de la salle de bains, lavé et habillé (mais pas rasé, parce que les circonstances étant ce qu’elles sont, il estime avoir déjà fait assez d’efforts), Jane a branché la Play Station de LJ sur la télé du salon et elle lui tend une manette.
« Venez jouer avec moi. »
Il la regarde comme si elle portait soudain des cornes et une fourche.
« Lincoln ne veut pas que...
- Oui, j’ai entendu. Vous avez bien compris que vous êtes un adulte et que vous n’avez pas besoin de l’autorisation de votre grand frère, Michael ? » Elle lui tend de nouveau la manette. « Je n’ai rien à faire aujourd’hui, tous mes rendez-vous en ville sont pour demain. Distrayez-moi. »
Il s’assoit près d’elle et saisit la manette du bout des doigts, comme si l’objet était susceptible de le mordre.
« Qu’est-ce qu’elle vous a dit pour que vous preniez la porte ?
- Qu’elle n’arrivait pas à m’atteindre ni à me faire confiance.
- Vous êtes aussi doués l’un que l’autre, hein ?
- C’est entièrement de ma faute.
- Ce genre de chose est rarement de la faute d’une seule personne, » marmonne-t-elle avant d’enclencher le jeu.
-O-
Quand Lincoln rentre, il trouve Jane sur le canapé, les paupières rouges et gonflées et, pendant un instant, il se demande quel genre d’événement a pu, au nom du Ciel, la pousser à pleurer. Puis il voit la Play Station et il lève les yeux au plafond ; il remarque également une manette réduite en miettes sur la table du salon, et une boîte contenant une manette neuve juste à côté.
« Il y a une raison pour laquelle Michael n’est pas supposé jouer avec ce truc. »
Jane hoche la tête avec juste une pointe de culpabilité. « C’est ce que j’ai compris.
- Il est du genre compulsif.
- C’est ce que j’ai compris au bout de la quatrième heure de jeu. » Elle désigne la boîte avec la manette neuve. « Il n’y est pour rien.
- Non ?
- Non. Ce n’est pas lui qui a cassé la manette, » précise-t-elle inutilement.
Lincoln passe dans la petite cuisine en secouant la tête de résignation. « Où est-ce qu’il est ?
- Parti.
- Il est allé voir Sara ? » Connaissant Michael et connaissant Sara, il aurait pensé que le problème s’étirerait un peu plus, il avait déjà commencé à réfléchir à l’endroit où Michael pourrait dormir quand LJ rentrerait de New York, mais si...
« Non. Lincoln... Sara a appelé tout à l’heure pour savoir comment il allait et dire qu’elle serait chez des amis pendant quelque temps. Michael est parti au sud. Il ne va pas retourner la voir.
- Au sud de quoi ?
- De la frontière.
- La frontière avec le Mexique ?
- La frontière avec le Paraguay. J’ai des amis en Argentine. » Il avale un peu de sa bière de travers et se penche au-dessus de l’évier pour recracher le reste avant de s’étouffer avec. L’image n’est pas plaisante et Jane grimace. « Juste pour quelques jours, ajoute-t-elle, quelques semaines peut-être. »
Lincoln la regarde par-dessus le comptoir, et il suppose qu’il devrait... dire quelque chose. La remercier ou l’engueuler, il ne sait pas trop, il hésite entre les deux parce que quand on y réfléchit, c’est la deuxième fois qu’elle lui fait un coup de ce genre. D’abord LJ et maintenant Michael : il lui laisse son fils ou son frère, et...
« Il aurait pu dire au revoir, » laisse-t-il tomber faute de mieux. Elle a des amis en Argentine. Bien sûr qu’elle a des amis en Argentine, elle a des amis partout. « D’ailleurs, il a dit quelque chose avant de partir ?
- Il voulait savoir pourquoi je dors sur le canapé quand je te rends visite. »
Il se décide à refermer la porte du frigo restée grande ouverte. « C’est une question que je me pose aussi, » marmonne-t-il.
-O-