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J'ai eu QUATORZE SUR VINGT. Oui,mon bac blanc oral de français, avec la tirade de Don Juan (Dom Juan, Molière) comme sujet... l'entretien était super bien, alors que j'ai oublié le texte de Tirso de Molina. Sachant que ma note à l'écrit était NEUF et qu'elle m'a dit que mon argumentation n'était pas bien structurée..., je suis très contente. Je ne peux rien faire d'autre, en fait, et hier soir avec la pluie et la grêle j'ai souri et enfin ! L'arc-en-ciel, un vrai arc-en-ciel, parfait, avec chaque couleur visible et séparée, même sans mes lunettes.
Bref, lundi c'était une très bonne journée et malgré les deux heures d'histoire-géo hier à 9h et aujourd'hui à 10h, je ne peux pas me plaindre. Pas du tout, ce n'est pas possible. (On ne m'a pas rendu ma copie du bac blanc de SVT donc ça peut changer la semaine prochaine...)
En plus... j'adore Hard Candy et je n'en ai pas honte. Pas beaucoup, au moins.
Ceci étant dit, il y a un "petit" problème. Les manifestations. LES MANIFS. Sérieux, sans blague, je ne supporte pas ça. Je ne veux pas dire que je ne supporte pas les manifestations, mais que dans ce cas-ci, j'en ai marre. Les lycéens d'aujourd'hui, surtout ceux qui étaient trop jeune pour le truc du CPE, ont envie de "changer ce monde". Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde, ou quelque chose du genre. Mais ça. CA. Il s'agit de la suppression des postes aux écoles publiques - chaque année il y a de moins en moins de postes pour les professeurs et cela entraîne des classes qui sont trop grandes. Bientôt on va avoir 40 élèves par classe. C'est trop. Et puis, après avoir saisi l'occasion de CHANGER QUELQUE CHOSE et d'ÊTRE POLITIQUEMENT ACTIFS, ils râlent à cause des lycées "riches" (Péguy, Voltaire, un peu Pothier parce qu'ils ont les prépa), etc. Il y aura une manifestation demain parce que c'est le 1er mai, c'est normal, et puis mardi, et puis le 15 mai les professeurs font grève et les élèves aussi. Le 1er mai, ça je l'accepte. Le mardi... 10h ? Devant la cathédrale ? J'ai cours. Histoire-géo et littérature française. J'aimerais bien y aller, pour voir, mais si je suis arrêtée... je serai déportée. Je n'ai pas 18 ans, je ne suis pas citoyenne française. Heuresement j'ai la citoyenneté américaine - sinon c'est un vrai problème, vu que je suis algérienne. Je suis curieuse, c'est tout, mais c'était vraiment étonnant aujourd'hui dans la cour du lycée - une foule, un gars avec son mégaphone (je ne pouvais pas l'entendre), des jeunes avec les poings levés. Hé hé hé hé ! Ceci n'est pas une cause. Ce sont les jeunes de première, de terminale, et cela NE LES REGARDE PAS. Il reste un an, deux ans pour les secondes ? Quoi, c'est tout ? C'est tout. Ils disent que c'est pour l'avenir, pour les autres. Ils seraient à l'université mais pour nos petits frères et soeurs, il faut agir.
Mais ça ? Vous n'agissez pas. Vous vous ennuyez avec les révisions du bac, vous avez envie de changer quelque chose et au lieu de travailler pour une association, aider les pauvres, aider les sans-papiers, des trucs comme ça, non. Vous protégez vos professeurs QUE VOUS N'AIMEZ PAS et vous dites que c'est trèèèèès important. Vous ne pouvez pas l'expliquer et lorsqu'on a eu ce débat aujourd'hui, j'ai gagné. Ce n'est pas le CPE. Ce n'est pas la fin du monde.
VOUS N'ÊTES PAS CET HOMME. IL NE S'AGIT PLUS DE VOTRE MORT POUR UN DRAPEAU EN EUROPE.
Mai 1968 est parti, on n'est pas comme eux. Nous sommes les enfants de l'internet, de George Bush, nous ne connaissons pas l'URSS, nous ne connaissons pas l'offensive du Tet. Nous connaissons son enfant, que nous connaît, et nous connaissons 2008. Nous devons donc le vivre. L'esprit de mai existe, oui, il existe encore ! Cet homme-là était un homme ordinaire dans une situation extraordinaire et il en est mort. Vous voulez faire ça, mais vous vous moquez de lui si vous pensez que votre "action" au lycée a quelque chose à voir avec son sacrifice, avec l'esprit que vous n'avez pas réussi à copier. Il s'agit de la mort pour un drapeau, mais vous l'avez loupé hein ... ALLEZ PLUS LOIN ! SOYEZ REALISTES, DEMANDEZ L'IMPOSSIBLE. Plus loin que l'école. Le coeur humain.
Dans nos coeurs, dans les coeurs de tous ceux qui veulent créer un monde plus juste. Dans ceux qui croient à la vérité, à la justice. Mais il est mort là où vous allez en ce moment. Il mort là parce que vous avez trop cherché.
Mais regardez, jeunes gens. Regardez le journal pour un jour de votre vie pathétique et inutile.
Regardez-le.
Lisez-le. Voyez ce qu'il y a dans ce monde. La bombe atomique et les femmes qui ne peuvent pas conduire dans l'Arabie saoudite. Voyez les vraies manifestations - ceux qui ne peuvent pas acheter de quoi manger. Ceux qui n'ont rien. Regardez votre président qui paraît avoir oublié la laïcité. Regardez 2008, regardez au-delà de vos cahiers et vos dessins à côté des choses que vous n'allez jamais utiliser. Regardez plus loin, plus clairement. Soyez debout non simplement parce que vous voulez bavarder avec vos copains mais parce que vous avez mal aux jambes, tellement mal après avoir été assis trop longtemps, après avoir vu l'injustice, la violence, la haine. Vous ne dites rien quand vous parlez, c'est incroyable. Vous parlez de ce problème aux lycées, la suppression des postes, mais vous ne comprenez même pas pourquoi vous êtes en colère. Mais lisez. Lisez-le avec les yeux ouverts.
Pourquoi, mes amis ici sur ce site, pourquoi, me demandez-vous, est-ce je m'occupais des banlieues, mais pas des ambitions de changement des lycéens ? Si vous ne savez pas, alors il faut tout relire. Tout. A cause ma nationalité, à cause de ma famille, à cause des frères Vannier-Gautier (les garçons dans ma classe qui n'aiment pas les étrangers, qui sont enfermés et élitiste alors qu'ils sont élèves à Jacques Monod comme moi et les autres, comme mon amie Pauline qui habitait la Source pendant quinze ans, comme ceux habitent les banlieues d'Orléans ici à Saint Jean de Braye), à cause de comment je veux que le monde comprenne ce que j'ai à dire et ce qu'il y a à comprendre - qu'il y a des situations plus graves que les rêves idiots que vous contruisez sur une feuille de papier simplement parce que vous n'aimez pas le professeur qui parle sans cesse de Baudelaire, ou du totalitarisme, ou des dérivations, ou des "irregular verbs".
Vous vous trompez. Gravement. Non, mes amis, il y a assez de temps pour changer cela. Participez à ce qui compte. Vous avez envie de faire des changements. Faites-les ! Changez ce monde, changez-le ! Occupez-vous de ce monde, connaissez la situation, les génocides d'aujourd'hui, les tragédies, les guerres, les terreurs. Le génocide, ce n'est pas à Jacques Monod. C'était Voltaire, Jean Zay, et Péguy, dans la République du Centre ce matin et c'est insupportable. Des ados qui sourirent, avec leurs sacs Longchamp, leurs trucs Lacoste, leurs iPod et leur tektonik. Comme si ça changeait quelque chose. Non. Souriant, marchant ensemble, rigolant, - et moi j'aime ça, j'aime sourire, je suis d'accord avec vous ! Mais est-ce cette attitude, ou cette manière d'être debout, avec les épaules qui tombent, avec AUCUN air de fierté, d'autorité. La fierté ? La fierté de ne pas être en cours, de se ficher de Maman et de Monsieur et Madame au lycée, du proviseur.
Mais c'est pas ça la manifestation. Vous vous trompez. Dégoûtant, ce que je viens de voir.
Participez au monde. Participez à l'esprit de 68, et vous savez ça déjà, mais vous êtes toujours loin, toujours loin. Il n'y a rien que je puisse dire après avoir gaspillé de l'oxygène là, il ne me reste que ceci :
En fait, NE PARTICIPEZ PAS A L'ESPRIT DE SOIXANTE HUIT
PARTICIPEZ A 2008.
Pourquoi pas hein ? Les JO, (J-99), les élections américaines (I'm not being an asshole American but this is important whether you like it or not), le prix des matières premières alimentaires, la violence et la haine et les armes et les balles. Je sais bien que demain j'irai aux quais, aux Halles Châtelet, par curiosité, mais j'irai en vélo, comme n'importe quelle lycéene qui veut faire du vélo sur les quais de la Loire. Je sais bien.
C'est votre monde là.
Mais regardez. N'y a-t-il pas AUTRE CHOSE dans ce monde qui compte ? Votre lycée, vous commencez là mais je sais que ce n'est seulement à cause de l'ennui, de la peur de faire quelque chose d'important. Pensez à autre chose que votre ennui, que le lycée, que votre désir. Vous avez essayé et au moins pour cela je vous salue. Je suis en colère que vous n'êtes pas allés au-delà mais vous pouvez y arriver, vous pouvez le faire, vous êtes les enfants des enfants de 68, vous êtes notre changement ! NOUS LE SOMMES. Faites partie d'aujourd'hui et non pas du passé. Nous sommes notre avenir, mais ce n'est plus 1968. Ce monde est plus grand que votre lycée, il plus grand que vous, que moi, que nous. Ceux qui font les révolutions à moitié ne font que se creuser un tombeau.
Oh how things have changed.
1968 est mort.
(Et pourtant.)
(Pourtant.)
VIVE L'ESPRIT DE 2008
for all nonfrancophones... there's Google Translate or something, right. I'm pissed off. I also got 14 out of 20 on my oral French practice exam, which is two times as much as a few people in my class. I only got a 9 out of 20 on the writing but the average scores for each half of the class were about 7 and 10, so I guess I did alright. Céline got 3,5 but she's one of those knowitall assholes who's actually really stupid, so that's hilarious.
The rest of the entry is about idiotic student manifestations, and 2008. This is not the same situation as a few years ago, and people just need to look further than every little stupid cause they immediately latch onto at the lycée here. The world is bigger than that and reliving 1968 like you saw it on TV isn't going to happen. This is 2008. Welcome to the future, my loves.
And in unrelated matters it's pissing down rain so I'm going to finish some math exercises, read the paper, call Claire, make some tea, and fume. Tomorrow, if I write here, it will probably be about boring shit and what I ate for breakfast and how annoying people were and stupid jokes and the spider I'll probably find in the bathtub. Y'know. Just regular old shit. My French is also quite horrible in places, with droppings of "ne" and things written as though I was speaking. Well, it's not going to kill you.