Étrange...

May 07, 2007 23:34

Title: Étrange...
Rating: PG
Word Count: 2,122
Disclaimer: We own everything.
Notes: Written with a friend for a school assignment. He wrote the parts taking place in the past, I wrote those taking place in the future. We wrote the very last part together. Written in French.
Warning: None.
FictionPress Link: None.
Summary: Deux histoires si différentes et pourtant… si semblables. Peut-être était-ce le sommeil encore présent, pourtant, elle croyait fermement que son rêve signifiait quelque chose.


- Auguste, tu arrives?

Auguste se retourna face à la mer. Il vit les bateaux amarrés au quai, prêts à partir. La mer ballottait les navires d’un sens puis de l’autre au gré de son humeur. La marée était basse, permettant ainsi aux voyageurs de partir avec le vent de leur côté. Plus de 300 hommes s’étaient rassemblés pour le voyage et dix fois plus étaient là pour saluer leur départ. Les bâteaux utilisés étaient d’une grandeur époustouflante; jamais dans l’histoire des navires aussi gros avaient été construits. Mais, bien sûr, la mission de ces navires était à la hauteur de cette puissante flotte: la découverte d’une nouvelle terre d’asile où les hommes trouveraient un nouvel havre de paix.

- Ce ne sera pas bien long, répondit-il.

Il était occupé à raconter à un groupe de garçons enthousiastes toutes les aventures qu’il aurait la chance de vivre.

- Je m’attaquerai aux peaux rouges, combattrai à mains nues, disait-il.

Les garçons étaient on ne peut plus impressionnés. Il termina son histoire rocambolesque sur les faits à venir et partit rejoindre ses camarades qui embarquaient sur le navire.

- Toujours en train de raconter des histoires qui n’arriveront jamais? dit l’un d’eux.

- Bientôt, il finira par y croire, à ses propres fantaisies! dit un autre.

- Laissez le divaguer si ça lui fait plaisir. Tout ce qui compte pour nous, c’est avoir une paire de bras de plus, ajouta un troisième.

Auguste sourit pensivement; il n’écoutait jamais les sobriquets des autres marins qui ne pensaient qu’à l’énerver.

Le signal du départ fût donné et les cordes retenant les navires furent détachées. Les voiles furent mises en place et, lentement, les bateaux commencèrent à avancer. Ils gagnèrent finalement de la vitesse et s’éloignèrent des côtes. Auguste s’approcha de la proue. Il laissa le vent luis caresser le visage et regarda rêveusement le navire fendre les flots en deux. Puis, il leva la tête vers le soleil couchant et dit :

- En route vers l’aventure!

14 juin 2126

Au moment où j’écris ces lignes, nous sommes en route pour le Centre de lancement de fusées de Carignan, où un bon millier de fusées attendent notre arrivée. Je consigne les événements des jours qui vont suivre afin que mes enfants (si nous survivons à cette escapée) puissent savoir un jour pourquoi les habitants de la planète Terre ont dû fuir dans l’espace.

Il est impossible pour nous de continuer à habiter cette planète; elle a trop été malmenée par nos ancêtres. L’eau potable est une ressource que nous n’avons pas vue depuis des lustres; ce qu’il en reste est gardé en réserve pour nos tous derniers jours - nous allons sûrement en avoir besoin très bientôt. Le jaune est devenu la couleur officielle de la végétation. L’eau polluée dont nous sommes forcés de nous abreuver a répandu des virus parmi la population, et les malades tombent comme des mouches. C’est pourquoi nous avons réuni les dernières pesonnes en santé de la Terre et avons organisé une mission de secours. Dans quelques heures, les derniers habitants seront à bord de fusées à destination de la base lunaire, où nous séjournerons jusqu’à ce que nous retrouvions la trace de la Planète Nouvelle découverte il y a déjà tant d’années.

- Terre en vue!

Une activité bourdonnante régnait sur le navire. Tous les hommes étaient occupés à se préparer pour la grande arrivée. Cela faisait six mois déjà qu’ils étaient partis et tous étaient fatigués de voir l’océan et de manger leurs biscuits secs et leur eau-de-vie coupée à l’eau. Plusieurs hommes débarquèrent en chaloupe pour partir en reconnaissance. Après avoir vérifié qu’aucune mauvaise surprise ne les attendait, ils tirèrent le bateau jusqu’à la terre ferme. Plusieurs hommes étaient morts durant le voyage, suite à des maladies dues à la mauvaise alimentation. Maintenant, il n’y avait vraiment que 200 hommes pour les trois navires.

Auguste débarqua du navire pour être obligé à creuser des tranchées pendant que certains hommes construisaient des palissades. Soudain, il aperçut deux yeux curieux dans les fourrés. Discrètement, il se fit remplacer pour pouvoir confronter l’individu qui continuait de regarder avec étonnement ces hommes qui construisaient une sorte de boîte gigantesque. Auguste arriva derrière le peau rouge et l’interpella. L’homme se retourna, surpris, et lui lança un Akapatschka dont Auguste ne compris pas le sens. Puisqu’il l’indien ne semblait pas menaçant, Auguste posa son mousquet. Après quelques tentatives fructueuses, l’aventurier réussit à lui faire comprendre qu’il était venu en ami. Le peau rouge sembla comprendre et Auguste l’amena vers le camp. D’abord insécure, l’indien hésita à le suivre, puis il accepta. L’indien se présenta comme étant Agagmena, pisteur de la tribu des Iroquois. À force de simagrées et de paroles, les hommes blancs et le peau rouge créèrent un lien d’amitié. La soirée se finit par de grandes discussions autour d’un bon feu, avec l’alcool coulant à flot.

14 juin 2126

Nous sommes arrivés au Centre il y a plus d’une demi-heure déjà. Nous venons d’être informés que les premières fusées décolleront dans exactement deux heures moins… six minutes. Les hommes les plus riches, les plus influents - ceux qui ont orchestré toute cette aventure - sont présentement en train de séparer les gens en plusieurs groupes. Selon mes observations, il y aura de quarante à cinquante passagers dans chaque fusée, en plus du pilote, du co-pilote et des deux assistants de bord.

J’ai pris plusieurs enfants sous mon aile. Ils sont tous orphelins, leurs parents ayant succombé à un virus ou un autre. Ils sont tous rassemblés autour de moi; certains dorment, les autres jettent des regards effrayés autour d’eux. Ils ne semblent pas trop comprendre ce qui se passe; je crois que c’est mieux comme ça.

Je crois que je devrais mieux leur changer les idées en attendant le moment du départ. Peut-être qu’une histoire leur ferait du bien… Je pense que je vais leur raconter les rêves que j’ai faits récemment…

- As-tu vu ce superbe paysage? N’est-il pas le plus beau que tu n’as jamais vu?

Auguste ne se fatiguait jamais de regarder les montagnes au loin. Trois mois s’étaient écoulés depuis la rencontre des Blancs rencontre avec Agagmena, et il leur avait fait rencontrer sa tribu. Depuis, les Français possédaient de puissants alliés qui leur avaient permis d’agrandir leur territoire. Maintenant, les hommes s’étaient enfoncés très profondément dans la Nouvelle-France.

Une conséquence qui fut très profitable fut la vente de la fourrure. Deux mois plus tôt, le commerce avait déjà commencé et la Nouvelle-France s’enrichissait avant même d’être vraiment colonisée. Au début, leurs alliés ne furent pas d’accord de tuer pour de l’argent, mais ils se sont vite faits à l’idée et certains les ont même aidés dans leur industrie du commerce.

Auguste était donc devenu coureur des bois, ce qui lui permettait de rester en contact avec les Français, ainsi que de passer beaucoup de temps parmi les indiens, qui étaient devenus son peuple d’adoption. Chaque fois qu’il croisait un de ses compatriotes blancs, il ne pouvait s’empêcher de le saluer et de lui répéter à quel point la Nouvelle-France était belle, que le paysage était féerique et que leur expédition était la meilleure chose qu’il avait vécue depuis des années. C’est ainsi qu’Auguste se découvrit un monde où il se sentait chez lui et que pour rien au monde il n’aurait voulu quitter.

Ironie du sort, le jeune coureur avait pu réaliser ses rêves, puisqu’il avait fait face à des indiens ennemis. De plus, ses escapades dans les bois le mettaient en constante interaction avec la nature et ses animaux sauvages. Un jour, il s’était donc battu à mains nues contre un ours. Il aurait perdu le combat, si ce n’avait été de l’arrivée providentielle de son ami Agagmena. Deux semaines plus tard, Auguste espérait déjà avoir sa revanche sur l’ours. Depuis ce temps, il n’y avait plus aucun doute sur le fait qu’il était fait pour cette vie à l’état sauvage!

14 juin 2126

Cette société a tellement régressé! Je me rappelle encore les histoires de ma grand-mère, qui me racontait que sa grand-mère à elle avait été médecin. Ce n’est pas aujourd’hui qu’on verrait ça! Les femmes se trouvent réduites à l’état de bonnes à rien, comme il y a trois siècles, selon les histoires que Mamie racontait. Il parait même qu’il y a déjà eu des femmes président.

L’histoire que j’ai raconté aux enfants a semblé les calmer et leur changer les idées. Ils se sont tous endormis. Les premières fusées vont bientôt commencer à se remplir; les hommes ont fini de nous répartir en différents groupes. Je trouve un peu injuste la façon dont ils nous ont divisés: tout premièrement par classe sociale, puis par sexe - femmes et enfants d’un côté, hommes de l’autre, et les plus riches partiront en premier. J’aurais pu croire qu’ils auraient cessé ces enfantillages; nous sommes dans une situation qui pourrait être qualifiée de fin du monde, et ils continuent d’agir en égoïstes supérieurs!

Mais enfin. Ces rêves qui me troublent depuis un moment… je me suis aperçue qu’ils correspondent quelque peu avec ce que Mamie me racontait sur l’ancien, ancien temps. Il y a des explorateurs, qui découvrent un nouveau pays… cela fait longtemps, par contre, qu’une telle chose n’est pas arrivée, et je me demande pourquoi je rêve à ça tout à coup. Serait-ce parce que nous faisons un peu comme eux, partir ailleurs pour nous libérer d’un fléau?

- C’est une belle colonie, qui pour toujours survit. Oubliez tous vos soucis, car ici, y’a la compagnie!

Un homme chantait à tue-tête la slogan de la Compagnie des Cent Associés. L’ambiance était à la fête dans les camps français depuis déjà une semaine. Mais il était facile de comprendre leur enthousiasme lorsqu’on savait la position dans laquelle se trouvait actuellement la Nouvelle-France. D’abord, il y avait leur expension qui avait, par pur hasard, entouré les Anglais, les empêchant ainsi de prendre possession de plus de territoires. Cela ne faisait plus aucun doute sur le fait que les Français avaient maintenant la possibilité de découvrir tout le reste du continent, sans même que les Anglais ne puissent être dans leurs pattes.

Ensuite, il y avait cette compagnie, la Compagnie des Cent Associés, qui avait permis l’enrichissement de la Nouvelle-France en donnant tous les pouvoir au colons plutôt qu’au roi. Auguste passait maintenant beaucoup de temps avec Agagmena et était devenu un coureur des bois très reconnu : il avait les meilleurs contacts avec les indiens, ce qui le rendait meilleur pour marchander ainsi que pour savoir où étaient les meilleurs coins de chasse. Avec le temps, il avait fini par se trouver une femme, une de celles qu’on appellait communément une fille du roy.

Un évènement des plus étonnants fut lorsqu’un jour, alors que Auguste parcourait la forêt… POP, il disparut…

14 juin 2126

Il est là, le moment tant attendu. Avec de la chance, ce déménagement à l’échelle mondiale fera un bon nouveau départ pour la civilisation, et nous pourrons repartir à zéro, sans aucun préjugé, aucune division de groupe.

Mouais. On peut toujours rêver.

Quelque chose vient de me frapper. Qu’allons-nous faire si l’un d’entre nous est atteint de l’un des nombreux virus présents sur Terre, mais que nous ne nous en sommes pas aperçus? Cela pourrait causer la décimation d’une navette au complet.

Mieux vaut ne pas y penser. Je devrais réveiller les enfants au lieu de ressasser des idées noires; ce sera bientôt notre tour de prendre place dans une fusée.

J’espère que le trajet va bien se dérouler, et que nous allons nous rendre à destination sans problème.

Voilà. On vient d’appeler notre groupe. Ça ne me fait pas trop de peine de quitter la Terre, en toute honnêté. Il s’est passé trop de mauvaises choses ici. Je crois que ça ne me dérangerait même pas de la voir exploser, se désintégrer, en ce moment même, juste devant mes yeux.

À condition que la fusée soit déjà-

POP…

Natascha se réveille, encore perturbée par son rêve. C’est une étrange sensation que de se réveiller avec un rêve en tête. Alors, il est encore plus étrange que de ce réveiller avec deux rêves qui continue à vous hanter. Deux histoires si différentes et pourtant… si semblables. Peut-être était-ce le sommeil encore présent, pourtant, elle croyait fermement que son rêve signifiait quelque chose. Elle passa le reste de la journée tranquillement, à continuer à travailler dans un gratte-ciel de Montréal, sans qu’aucun événement exceptionnel ne se produise, mais pourtant, au plus profond d'elle-même, Natascha savait que quelque chose se préparait, elle ne savait pas quoi, ni quand, mais la réponse était dans l’histoire, dans ses rêves. Quelle sensation étrange…

collaboration, original story, one-shot

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