Ils vivent avec frénésie, comme s’il fallait partager en quelques mois ou quelques années l’amour d’une existence entière. Outre les étreintes physiques passionnées, il y a aussi les déclarations à tout bout de champ, les moments de câlin inopinés, les discussions interminables dans le jardin souterrain. Ils s’allongent tous trois au milieu des fleurs blanches, la tête de l’éphèbe sur le ventre de la déesse des Enfers et Aphrodite affalée mi sur l’un, mi sur l’autre. Ils s’y caressent les cheveux, les chevilles, les hanches, n’importe quelle partie du corps accessible. L’amie des sourires, surtout, aime bien dessiner de petits cœurs de ses doigts sur le bras ou le dos de sa maîtresse et de son amant.
Perséphone est plus secrète. C’est une femme de rituels et d’étrangeté. Une fois, tandis que la plus coquette des trois se démène dans leurs appartements en cherchant un certain coffret à parfums, elle se dissimule dans la salle d’eau, le dos adossé à la porte, et se laisse glisser jusqu’au sol en le tenant dans les bras. Elle ouvre un flacon, le débouche et le hume, le visage à la fois adorateur et attristé. Cette essence de rose est à Aphrodite, certes, mais elle lui rappelle aussi Adonis, et sans qu’elle ne puisse s’en empêcher, les larmes roulent sur ses joues à l’idée de l’inévitable fin. Elle est toujours trop proche pour les immortels liés à des humains, mais semble encore plus injuste ici, car prématurée. La reine voudrait que l’hiver ne s’achève jamais.
Aphrodite égare ainsi plusieurs miroirs, des flacons, et même une brosse à cheveux à laquelle de précieux fils dorés étaient restés accrochés. Elle n’est pas dupe quant au destin de ces menus objets, et parfois, elle adresse une petite tape sur le poignet de la souveraine kleptomane. Dans leurs yeux, la joie pétille, danse avec le chagrin. Elles se réconfortent à l’avance, car elles connaissent déjà la fin de l’histoire, et elle est triste.
Alors ils passent tout le temps qui leur est disponible ensemble, se jettent dans n’importes quelles expériences, essayent chaque élément que la vie a encore à leur offrir. La déesse chypriote renonce pour un moment à sa nudité permanente et adopte le chiton court, plus aguichant car il s’arrête juste au-dessus des genoux et attise davantage les convoitises d’Adonis. La souveraine de l’autre monde se plaît à les orner de chaînes autour du cou et des bras, à se faire baiser les pieds, à les traiter en tributs captifs et vaincus. Adonis, aussi bien repu qu’avide de plaisirs, se laisse emporter et soigner avec tant d’application par ses deux maîtresses, tour à tour capricieuses et sensuelles, mystérieuses et offertes.
Elles tissent d’or le fil de sa vie, avant que les cruelles Parques ne le coupent, certaines de n’avoir aucun regret une fois la funeste heure venue.
Perséphone est plus secrète. C’est une femme de rituels et d’étrangeté. Une fois, tandis que la plus coquette des trois se démène dans leurs appartements en cherchant un certain coffret à parfums, elle se dissimule dans la salle d’eau, le dos adossé à la porte, et se laisse glisser jusqu’au sol en le tenant dans les bras. Elle ouvre un flacon, le débouche et le hume, le visage à la fois adorateur et attristé. Cette essence de rose est à Aphrodite, certes, mais elle lui rappelle aussi Adonis, et sans qu’elle ne puisse s’en empêcher, les larmes roulent sur ses joues à l’idée de l’inévitable fin. Elle est toujours trop proche pour les immortels liés à des humains, mais semble encore plus injuste ici, car prématurée. La reine voudrait que l’hiver ne s’achève jamais.
Aphrodite égare ainsi plusieurs miroirs, des flacons, et même une brosse à cheveux à laquelle de précieux fils dorés étaient restés accrochés. Elle n’est pas dupe quant au destin de ces menus objets, et parfois, elle adresse une petite tape sur le poignet de la souveraine kleptomane. Dans leurs yeux, la joie pétille, danse avec le chagrin. Elles se réconfortent à l’avance, car elles connaissent déjà la fin de l’histoire, et elle est triste.
Alors ils passent tout le temps qui leur est disponible ensemble, se jettent dans n’importes quelles expériences, essayent chaque élément que la vie a encore à leur offrir. La déesse chypriote renonce pour un moment à sa nudité permanente et adopte le chiton court, plus aguichant car il s’arrête juste au-dessus des genoux et attise davantage les convoitises d’Adonis. La souveraine de l’autre monde se plaît à les orner de chaînes autour du cou et des bras, à se faire baiser les pieds, à les traiter en tributs captifs et vaincus. Adonis, aussi bien repu qu’avide de plaisirs, se laisse emporter et soigner avec tant d’application par ses deux maîtresses, tour à tour capricieuses et sensuelles, mystérieuses et offertes.
Elles tissent d’or le fil de sa vie, avant que les cruelles Parques ne le coupent, certaines de n’avoir aucun regret une fois la funeste heure venue.
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